« Unis par le Camino » : Jean O’Creisren publie son premier roman

Qu’y a-t-il de commun entre Albane, Jonaz, Maëlwenn, Hakam, Scratch et Girolamo ?

Apparemment, tout les différencie : une jeune femme au cœur d’or qui parle aussi bien anglais que russe, deux Bretons aussi têtus l’un que l’autre, un chirurgien algérien qui a tout abandonné pour commencer une licence de droit, un SDF alcoolique, ainsi qu’un traducteur italien à la fois fervent catholique et fan du groupe anarchiste Ska-P.

Pourtant, ils vont cheminer ensemble vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils vont affronter les mêmes épreuves sur un pied d’égalité. Avec les autres pèlerins, ils formeront une communauté très hétérogène, mais solidaire. Tous marchent pour une raison singulière, qu’ils en aient conscience ou non. Trouveront-ils ce qu’ils recherchent en cours de route ?

Photo de Guduru Ajay bhargav sur Pexels.com

Vous aimez lire les articles de « Délires de linguiste » ? Quatre ans après avoir lancé ce blog, je publie Unis par le Camino. Ce roman original se développe autour du Chemin de Compostelle. Différents personnages évoluent au cœur de cette Espagne que j’aime tellement. Vous retrouverez dans cet ouvrage ma passion pour les langues, mon goût de l’aventure et une bonne dose d’humour.

Un jeune père de famille qui a lu la première version m’a confié que c’est le genre de lecture que l’on peut recommander à des adolescents. D’après lui, ce roman les hisse vers le monde des grands, avec des réflexions intéressantes d’un point de vue culturel et philosophique, ainsi qu’un idéal sain concernant le goût de l’effort, les relations humaines et les questions affectives.

Cette idée de lecture vous intéresse ? Vous pouvez commander le livre sur le site de l’éditeur.

Vous pouvez également vous le procurer en librairie. Voici les références bibliographiques :

O’CREISREN. Unis par le Camino : une quête de sens sur le chemin de Compostelle. Saint-Ouen : Les Éditions du Net, 2023.

Bonne lecture et ultreïa !

Jean O’Creisren

Nahouaille-Aquart

Il était une fois un royaume nommé Nahouaille-Aquart, dont la capitale était Ydoum-Agnet. Ce pays chrétien vivait en paix avec ses voisins, le royaume de Wassa-Nédy à l’est et l’émirat de Kordoura au sud.

À la cour du roi Patrice VII de Nahouaille-Aquart, tout le monde vivait dans la sobriété et le respect les uns des autres. En effet, le monarque n’aimait pas que les nobles fassent étalage de leurs richesses, et exigeait que tout le monde ait sa place dans le château. Aussi montrait-il l’exemple en vivant simplement, partageant sa fortune avec les plus pauvres. Tout le monde aimait ce bon souverain.

Photo de Felix Mittermeier sur Pexels.com

Une fois par an, le roi Patrice VII convoquait vingt-quatre jeunes gens des quatre coins du royaume pour les faire chevaliers. La cérémonie d’adoubement avait lieu le jour de la fête nationale et se poursuivait par un grand banquet.

Ce jour-là, toute la cour était réunie pour l’événement, et les vingt-quatre jeunes gens, agenouillés les uns à côté des autres, recevaient à tour de rôle les coups de l’épée royale sur leurs épaules, puis l’évêque leur imposait sur la tête pour les bénir. Attendant son tour, Habib, de nature assez distraite, regardait les convives. Son regard s’arrêta sur une jeune femme d’une éblouissante beauté. Elle avait le teint clair et les yeux d’un bleu aussi gai qu’un ciel d’été. Sa chevelure blonde rappelait les rayons du soleil. Cette demoiselle avait l’air paisible et son sourire rayonnant rassurait le jeune homme.

Physiquement, Habib n’avait pas le même aspect que cette inconnue. Fils d’immigrés originaires de Kordoura, il était brun, au teint basané. Subjugué par cette sublime beauté, il n’écoutait plus les paroles du cérémonial. Soudain, la jeune femme tourna le regard vers lui. Intimidé, Habib baissa les yeux et fixa le sol. La voix du monarque lui fit relever la tête :

̶ Alors, vous dormez, jeune homme ?

̶ Euh… Non, j’étais juste pensif… 

̶ Que voulez-vous ?

̶ Je veux devenir chevalier.

̶ Pourquoi ?

̶ Pour servir Dieu et mon pays, pour défendre les faibles contre l’oppresseur et pour protéger mon peuple.

̶ Au nom de la maison royale de Nahouaille-Aquart, dit le roi en posant la lame de son épée sur les deux épaules de Habib, je te fais chevalier !

̶ Et moi, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, je te bénis, ajouta l’évêque. Que Dieu te garde dans ce noble devoir qui t’incombe !

Et c’est ainsi que Habib entra dans la chevalerie. La fête continua avec un joyeux banquet. Alors que le jeune homme piochait quelques victuailles sur le buffet, une voix féminine l’interpella :

̶ Voici le chevalier distrait…

Se retournant, il se trouva face à la jeune femme qu’il avait vue pendant la cérémonie.

̶ Bonjour, répondit-il. Je m’appelle Habib el-Kordourawi, pour vous servir ! Et vous ?

̶ Enchantée ! Je m’appelle Églantine. Vous portez donc un nom arabe. D’où venez-vous ?

̶ Je suis né dans le royaume de Nahouaille-Aquart, mais mes parents sont originaires de Kordoura. Ils ont émigré juste après leur mariage. Et vous, êtes-vous de la famille de l’un de mes compagnons, qui ont été adoubés comme moi aujourd’hui ?

̶ Non, répondit Églantine avec un sourire bienveillant. Je suis la fille du roi.

̶ Oh ! Mais vous êtes donc une princesse ! Je ne savais pas…

̶ N’ayez crainte, il n’y a aucun souci ! Si vous avez accepté la bénédiction de l’évêque, j’imagine que vous êtes chrétien.

̶ Certes. Toute ma famille est chrétienne. Mes parents vivaient en bons termes avec nos voisins juifs et musulmans au pays. Mais ils sont partis pour tenter l’aventure à l’étranger.

*

*      *

Ainsi commença une belle amitié entre Habib et Églantine. Il découvrit combien cette jolie jeune femme avait également une belle âme. Il l’aimait en secret, mais n’en parlait à personne. Dans sa prière quotidienne, il la confiait sans cesse au Seigneur. Un soir cependant, il se risqua à aborder le sujet avec l’abbé Nathan, son confesseur.

̶ Merci pour la confiance que tu me fais, répondit le prêtre. Tes sentiments sont beaux, purs, altruistes et désintéressés. Mais n’y croie pas trop…

̶ Comment ça ?

̶ La princesse Églantine est promise en mariage au prince Féhout-Cho, le fils cadet du roi de Wassa-Nédy. C’est ainsi, les princesses ne peuvent épouser que des princes, et non pas d’humbles chevaliers.

̶ Mais… A-t-elle déjà rencontré ce prince ? L’aime-t-elle ? Est-elle d’accord pour l’épouser ?

̶ Elle le rencontrera le jour des fiançailles. Ce mariage n’est pas une question de sentiments. Il s’agit d’une affaire politique, pour assurer la paix entre les deux royaumes. Et comme Patrice VII n’a pas de fils, il compte sur Féhout-Cho pour lui succéder. Quant à toi, oublie Églantine et prépare-toi à servir le futur roi Féhout-Cho Ier, dans convoiter sa future femme.

̶ Mais j’aime Églantine ! Comment pourrais-je l’oublier ? Nous sommes de très bons amis. Je prie pour elle à longueur de journée et…

̶ Eh bien, continue le prier pour elle, mais demande également au Seigneur de t’aider à accepter la réalité. Prie pour Églantine, pour qu’elle soit heureuse auprès de Féhout-Cho et qu’elle soit une bonne reine. Mais toi, ton bonheur ne sera pas auprès d’elle. Donc tu peux d’ores et déjà prier pour celle qui sera vraiment ta femme.

Ces paroles étaient difficiles à entendre pour Habib, mais il fit ce que lui avait dit son confesseur. Après tout, s’il aimait vraiment Églantine, il lui souhaitait d’être heureuse.

Quelques mois plus tard, le jour des fiançailles arriva. Un beau carrosse apparut sur la route de l’est, escorté par des gardes, et s’arrêta sur la place principale d’Ydoum-Agnet. Le peuple et la cour étaient présents pour accueillir l’héritier du trône. Soudain, la porte du carrosse s’ouvrit, et le prince apparut.

En le voyant, tous furent stupéfaits. En effet, il était d’une laideur effrayante, et la princesse Églantine fut prise de dégoût en apercevant son futur mari. Mais elle se dit qu’un corps laid peut cacher une belle âme, et qu’elle découvrirait certainement les vertus de ce jeune homme.

La cérémonie de fiançailles se déroula, et de loin, Habib voyait que son amie avait l’air triste et perdue. Il pria pour elle durant toute la messe :

« Seigneur, je vois bien qu’elle n’a aucune envie d’épouser cet homme. Pourquoi permettez-vous cela ? Je sais que vous aimez Églantine et que vous la voulez heureuse. Si elle peut être heureuse avec ce type, faites naître de l’amour entre eux. Sinon, faites que ce mariage n’ait pas lieu… »

Lors du repas, les deux fiancés étaient assis l’un à côté de l’autre. Le prince Féhout-Cho monopolisait la conversation, faisant montre de son savoir et de son humour. En effet, il était intelligent, bon orateur et très drôle. Il faisait rire Églantine et les autres.

Après le dessert, les valets débarrassèrent, et les fiancés se retirèrent. Une fois qu’ils étaient seuls, Féhout-Cho saisit violemment la princesse et tenta de l’embrasser. Dégoûtée, elle se débattit et cria.

̶ Mais enfin, ma mie ! s’indigna le prince, nous serons un jour mari et femme ; nous pouvons donc nous embrasser !

̶ Non, je ne veux pas ! répondit-elle.

̶ Mais laissez-vous faire, pauvre garce ! Ahhh ! cria-t-il soudainement.

En effet, il sentit sous sa gorge une lame froide.

̶ Lâche-la ! dit Habib, qui se tenait derrière le prince.

Tremblant, Féhout-Cho leva les mains au ciel et laissa partir Églantine. Habib baissa son arme et le prince se retourna. Les yeux noirs et expressifs du chevalier lançaient à son adversaire un regard accusateur. Pour sa défense, celui-ci rétorqua :

̶ Qui es-tu, toi, traître de Sarrasin ? Comment oses-tu m’interrompre quand je courtise ma fiancée ? Ne sais-tu pas que je suis ton futur roi ?

̶ Je ne permettrai pas qu’un porc comme toi règne sur Nahouaille-Aquart et tu n’épouseras certainement pas la princesse Églantine. Elle mérite bien mieux qu’un enfant gâté comme toi !

̶ Ça ne se passera pas comme ça ! répliqua Féhout-Cho avec fureur. Mon père n’acceptera pas qu’on me traite ainsi !

Pendant ce temps, Églantine s’en alla tout raconter au roi, et celui-ci en fut terriblement attristé. Une fois que Féhout-Cho fut retourné à Wassa-Nédy, Patrice VII y envoya un courrier pour annoncer que le mariage n’aurait pas lieu. Quelques jours plus tard, Wassa-Nédy déclara la guerre au royaume de Nahouaille-Aquart.

Dès qu’il apprit la nouvelle, le roi Patrice convoqua Habib.

̶ Tu te doutes bien de la cause de ce conflit, dit le monarque.

̶ Oui, Votre Majesté. Je sais que tout est ma faute, mais je n’ai pas toléré qu’on traite ainsi votre fille.

̶ Tu as très bien fait, Habib. Je te félicite de l’avoir défendue. Il est hors de question qu’elle épouse un type pareil et que mon bon royaume soit administré par cet énergumène. Si je t’ai fait venir ici, c’est parce que je compte sur toi pour une mission spéciale. En effet, je te demande d’aller à Kordoura pour négocier avec l’émir un traité d’alliance. Les troupes de Wassa-Nédy sont bien plus nombreuses et puissantes que les nôtres et nous ne tiendrons pas longtemps sans l’aide de nos voisins du sud. Comme ta famille est originaire de ce pays et comme tu parles sa langue, tu es certainement le mieux placé pour diriger cette ambassade.

̶ Vous pouvez compter sur moi, Votre Majesté !

Le lendemain, dès l’aube, Habib partit avec quelques cadeaux et une escorte. Depuis une fenêtre du donjon, Églantine regarda les voyageurs se diriger vers le midi. Depuis ces beaux yeux clairs, des larmes coulaient sur ses joues blanches. « Mon Dieu, pria-t-elle, protégez ce preux chevalier ! Faites qu’il ne lui arrive rien ! »

Après un voyage qui se déroula sans incident majeur, Habib et ses compagnons furent bien accueillis au palais de l’émir. Celui-ci leur déclara :

« Mes chers amis, c’est sans hésiter que j’entrerai en guerre contre Wassa-Nédy aux côtés du bon roi Patrice. Cela fait des années que ces barbares menacent nos frontières et terrorisent notre population. J’avais justement envie de les attaquer, mais mon armée est moins puissante que la leur. En m’alliant avec Nahouaille-Aquart, je suis sûr que nous les vaincrons ! »

Le jeune chevalier s’en alla porter la nouvelle au monarque, et les hostilités commencèrent. Les ennemis se livrèrent bataille dans la plaine de Mouwal-Jiza, à la frontière entre les trois pays. Les chevaliers de Nahouaille-Aquart se tenaient prêts sur leurs destriers, tandis que les moudjahidines de Kordoura surplombaient le champ de bataille du haut de leurs dromadaires. Habib était chargé de faire l’interprète entre les uns et les autres afin de coordonner les actions communes. Soudain, on entendit un grand vacarme.

Une armée gigantesque apparut à l’autre bout de la plaine. Des soldats armés jusqu’aux dents marchaient au pas, leurs armures provoquant un bruit métallique à faire frissonner les plus braves des guerriers. Bien que preux chevalier, Habib avait peur. Il pria ainsi :

« Mon Dieu, je vais peut-être mourir aujourd’hui. Que Votre volonté soit faite. Je suis chevalier ; je dois me battre pour mon pays jusqu’à la mort. Je le ferai. Je défendrai ma patrie pour la belle Églantine, pour qu’elle puisse vivre dans un pays en paix. »

Puis la bataille commença. Les troupes des deux camps se lancèrent dans un combat sans merci, et Habib luttait avec force, comme porté par une puissance qui lui était inconnue. Le simple fait de penser à son amie lui donnait une vigueur insoupçonnée, jusqu’à ce que sa poitrine fût traversée par une flèche ennemie…

*

*      *

Raphaël Ben David changea les pansements du blessé. Cela faisait trois jours que Habib était entre la vie et la mort.

̶ Va-t-il s’en sortir ? demanda l’abbé Nathan.

̶ Il y a vraiment très peu d’espoir, répondit le médecin. Mieux vaut commencer à prier pour le salut de son âme.

̶ Je vais donc lui donner les derniers sacrements…

Le prêtre avait à peine dit ces mots que Habib ouvrit les yeux, toussa et demanda :

̶ Où suis-je ?

̶ Dans le monastère Saint-Lazare, tout près de la plaine de Mouwal-Jiza.

̶ Mouwal-Jiza ! Mon Dieu, la bataille ! Comment s’est-elle terminée ?

̶ Nous l’avons gagnée, reprit le prêtre en souriant. Wassa-Nédy s’est rendu et un traité de paix a été signé.

Habib se leva, puis commença à chanter et à danser de joie.

̶ Mais… C’est impossible ! lança le docteur Raphaël. Il y a deux minutes, il était à l’agonie, et maintenant, il est en pleine forme, à croire que sa blessure est complètement cicatrisée.

En effet, le jeune homme enleva son pansement, et tout le monde put constater qu’il était pleinement guéri.

̶ C’est un miracle ! s’émerveilla le l’abbé Nathan. Cher Habib, je pense qu’une bonne âme a beaucoup prié pour toi…

̶ Je le pense aussi, s’écria une voix féminine qui venait de derrière le chevalier.

Le jeune homme se retourna et aperçut la princesse Églantine. Il courut vers elle, et s’agenouilla, lui tenant la main.

̶ Églantine, ô ma chère Églantine ! J’ai vu la mort de près, j’ai vu un tunnel au bout duquel luisait une lumière éblouissante, mais je sentais qu’une force me retenait sur Terre. Et cette force, c’était toi ! Oui, je t’aime ! C’est grâce à toi que je suis en vie, grâce à ta prière et grâce à l’amour que j’ai pour toi.

̶ Moi aussi, je t’aime, ô mon beau chevalier Habib ! Tu n’imagines pas combien j’ai prié, pleuré, jeûné pour que tu vives… Je t’aime de tout mon cœur et je suis prêt à te donner ma vie.

̶ Quelle bonne nouvelle ! C’est le plus beau jour de ma vie ! Mais… ton père ? Acceptera-t-il qu’une princesse comme toi épouse le modeste chevalier que je suis ?

̶ Qui a dit que tu n’étais qu’un « modeste chevalier » ? interrogea une voix forte.

Les amoureux se retournèrent et virent le roi Patrice qui avançait avec sérénité.

̶ Tu ne sais pas encore, reprit le souverain, que c’est grâce à toi que nous avons gagné la bataille, mon cher Habib…

̶ Comment ça ? répondit le chevalier, tout étonné.

̶ Comment ça ? Eh bien, premièrement, c’est grâce à toi que nous avons pu établir une alliance avec l’émir de Kordoura, ce qui a doublé nos effectifs. Et d’autre part, tu t’es battu avec une telle force que les chevaliers et les moudjahidines se sont sentis encouragés, tandis que les soldats de Wassa-Nédy ont pris peur. Ils ont même fini par abandonner le champ de bataille. Tu nous as donc fait gagner la guerre. Aussi, pour te récompenser, je t’offre ce que tu désires le plus, à savoir la main de ma fille, ce qui signifie également que tu me succéderas sur le trône de Nahouaille-Aquart après ma mort.

̶ Majesté, je ne sais comment vous remercier !

̶ Moi, je sais : en étant un bon époux pour ma fille, un bon père pour mes petits-enfants et un bon roi pour mes sujets.

̶ Mais un bon roi chrétien, reprit l’abbé Nathan, doit aussi aimer et respecter ses adversaires. Il doit également prier pour eux. Ainsi, cher Habib, chère Églantine, je vous demande de prier pour votre ennemi Féhout-Cho, qui est malheureux. Priez pour qu’il découvre la joie d’être aimé et se convertisse.

̶ Nous vous le promettons ! répondirent en cœur les deux amoureux.

*

*      *

Et c’est ainsi que le modeste chevalier, fils d’étrangers et sauveur de son pays, épousa la belle princesse Églantine. Ils eurent de nombreux enfants, et le règne de Habib Ier de Nahouaille-Aquart fut une période de paix, de prospérité et de bonheur pour tout le royaume.

Quant au prince Féhout-Cho, il épousa Jamila, la fille de l’émir de Kordoura. Elle le trouvait beau, intelligent et drôle, et cet amour était réciproque. La défaite lui avait appris à devenir humble, et son échec lui apporta beaucoup. Il signa un traité de paix avec l’émirat, et c’est à cette occasion qu’il rencontra la princesse. Avant de se fiancer, il se rendit à Ydoum-Agnet pour demander pardon à Églantine, à toute la famille royale et à tous les habitants de Nahouaille-Aquart. Ce pardon lui fut accordé et il se convertit. À la mort de son père, il monta sur le trône de Wassa-Nédy, et administra son royaume avec justice. Sous le règne de Habib Ier et de Féhout-Cho IX, toute la région vécut en paix, pour le plus grand bonheur de ses habitants.

S’il ne s’agit que d’une histoire, une chose est vraie : l’amour et la prière peuvent faire des miracles. J’en suis témoin. Parfois, nous avons l’impression que le mal triomphe et que nous ne pouvons rien y faire. Mais quand on aime et quand on prie, Dieu nous donne toujours ce dont nous avons besoin pour être heureux. Il nous aime et veut notre bonheur, et si nous lui faisons confiance, il fera de grandes choses, même au-delà de ce que nous pouvons espérer, même changer les cœurs les plus endurcis.

FIN


Vous aussi, vous aimez les belles histoires ?

Vous aimerez :

On récolte ce que l’on sème…

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Le pouvoir de l’amour

La fable de la fougère et du bambou, à lire dans les moments difficiles

Terra Botanica

Érase una vez tres árboles


Vous aussi, vous croyez que l’amour et la prière peuvent changer le monde… ou vous avez du mal à y croire ?

N’hésitez pas à lire :

Mon corps sous le regard de Dieu

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Espérer l’inespéré

Je cherche la représentation du Christ

L’argot des cathos

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Quel est le sens de Noël ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Des arguments pour évangéliser

On récolte ce que l’on sème…

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Le pouvoir de l’amour

Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle

Qu’est-ce que la liberté ?

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Terra Botanica

Les meilleures blagues de Laurent Jouet

Rire, c’est important ! Photo de Helena Lopes sur Pexels.com

Sur ce blog, vous pourrez lire différents articles humoristiques. Pour la rigolade de novembre, je vous propose de laisser la parole à Laurent Jouet, un ami athée très intrigué par le catholicisme. Si cela vous intéresse, vous pourrez lire ses très nombreux commentaires de questionnement métaphysique en bas de mon article « Des arguments pour évangéliser ». Souhaitant séduire une jeune catho, il s’est montré créatif avec cette trentaine de blagues originales. Les propos qu’il y tient sont souvent à prendre au second degré et n’engagent que lui. J’espère que ces blagues vous plairont… Bonne rigolade et bonne lecture !

  • Pourquoi Jésus n’ose-t-il pas revenir sur Terre ?

C’est normal car il se souvient que tout ne s’est pas très bien passé la première fois !

  • Avec Dieu, on ne peut être sûrs de rien : il nous donne la vie, puis il la reprend et à la fin, on ressuscite. J’espère qu’il ne va pas encore changer d’avis !
  • Le latin est une langue morte, mais certains professeurs en vivent plutôt bien.
  • Avant, on pouvait séparer les sports de riches et les sports de pauvres. Si, demain, le Qatar se lance dans la pétanque, ce sera plus difficile…
  • Le sport est devenu un spectacle de qualité que nous n’avons plus aucune raison de pratiquer. En effet, par rapport aux meilleurs, nous sommes tous aussi nuls.
  • De nos jours, on parle souvent de « culte du sport ». Moi, j’y vois plutôt un remord face à la sédentarité.
  • Decathlon et McDonald’s sont liés par un accord secret. L’un nous fait grossir pour que nous finissions chez l’autre.
  • Un bel homme et une belle femme font un très beau couple. Un très bel homme et une très belle femme font juste du cinéma.
  • Dieu est-il encore parmi nous ?

Oui, surtout quand il est absent !

  • Peut-on se passer de Dieu ? Oui. Peut-on se passer de notre téléphone ? Non. Je suis content qu’à notre époque, enfin, les gens aient retrouvé le sens des priorités. 😉
  • Pourquoi Dieu est-il proche des supporter des club sportifs ?

Parce qu’avant chaque match, ce sont toujours eux les plus pieux !

  • Pourquoi Jésus n’est-il pas chinois ?

Je n’en sais rien du tout. Heureusement en tout cas, car si le Vatican était à Pékin, le voyage coûterait une fortune !!!

  • Pourquoi les gens sont-ils devenus athées ? Par fidélité absolue au détachement total.
  • Ce qui manque aux athées pour être pleinement heureux, c’est un pape qu’on puisse critiquer sur tous les sujets à volonté !!!
  • Pourquoi Dieu a-t-il sauvé les hommes ?

C’est quoi cette question de merde ? Tu aurais préféré qu’il sauve les baleines ?

  • Ô toi, la jeune grenouille de bénitier que je cherche à séduire en écrivant ces blagues, pourquoi Jésus et Marie me préfèrent par rapport à toi ?

Parce qu’eux aussi ont droit à des vacances…

  • À Lourdes, il y a des problèmes de fraude : ils se font du blé en revendant les fauteuils roulants des miraculés.
  • Pourquoi l’Église nous demande-t-elle d’être patients ?
    Je ne sais pas, j’ai posé la question à un prêtre et il m’a dit de patienter pour la réponse.
  • Pourquoi prier ne sert à rien ?
    Parce que, si on demande quelque chose, il y aura toujours quelqu’un pour demander le contraire.
  • Pourquoi est-il bon de réciter le chapelet ?
    Parce qu’on ne peut pas en même temps réciter le chapelet et injurier quelqu’un.
  • Dieu dit : « Que la lumière soit ! »

Satan dit : « Que tout soit ténèbres ! »

L’homme dit : « Je dois m’acheter une nouvelle lampe. »

  • Comment ramener les jeunes dans les églises ?

Il faut leur interdire de venir pour qu’ils soient tentés de transgresser !

  • Pourquoi l’athéisme est-il un progrès ?

Parce que c’est ce que disent tous les athées !!!

  • Je suis en parfait accord avec l’idéal de dignité humaine défendu courageusement par le pape. Peut-on y ajouter la garantie d’un droit universel au fromage et au saucisson ?
  • Je viens de passer un test de dépistage de la divinité. Le résultat est négatif.
  • Une mauvaise homélie peut quand même être un bon somnifère.
  • Chaque génération de chrétiens attend la fin du monde, mais pour la génération suivante.
  • Un fou croit toujours que le plus fou, c’est l’autre.
  • Le travail est épuisant ; vive le vol !
  • Le vol est un travail par procuration.

Blagues originales de Laurent Jouet,

sélectionnées, révisées et commentées par Jean O’Creisren


Vous aussi, vous aimez bien rigoler ?

N’hésitez pas à lire ces différents exercices de style et ces séries de blagues :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

L’argot des cathos

Blagues espagnoles et latino-américaines

Les jurons distingués

Nous parlons tous breton sans le savoir…

La carte familière

Faut-il enseigner les gros mots aux étrangers ?

Les textos littéraires

Comment disait-on, dans la Grèce antique… ?

Nous parlons tous arabe sans le savoir…

La finance vulgarisée

Litanie des vins et des fromages français

Dialogue absurde pour progresser dans une langue

Une soirée étudiante qui foira…

Les phrases les plus bizarres de Duolingo

Les nouvelles blagues

The weirdest sentences in Duolingo

Parlez-vous angevin ?

7 astuces pour lutter contre la dépression

À la mémoire du Líder Máximo

Pourquoi suis-je fan de Ska-P ?

Ska-P est un groupe de ska-punk qui chante en espagnol depuis les années 1990…

Connaissez-vous Ska-P ? Il s’agit d’un groupe de ska espagnol originaire du quartier populaire de Vallecas, à Madrid. S’il ne vous dit rien, je vous invite à visiter leur site officiel.

J’ai eu la chance de découvrir Ska-P l’année où j’ai commencé à apprendre la langue de Cervantès. J’avais alors 13 ans. Un cousin m’a introduit dans leur musique et cette dernière m’a plu. En écoutant les chansons de Planeta Eskoria et d’El Vals del Obrero, je me suis vite rendu compte que c’était un truc de rebelles. Et ça, comme ça te parle quand tu es ado ! J’ai découvert ce qu’est l’anarchisme et j’aimais beaucoup chanter “Legalización” pour embêter mes parents.

D’autre part, j’aimais bien le Gato López. Le symbole du groupe « est un chat ouvrier » (“es un gato obrero”) qui porte une casquette verte, jaune et rouge, ainsi que quelques piercings et une médaille anarchiste. Cet animal fume également un joint. Au collège, j’ai dessiné beaucoup de Gatos Lópeces, surtout pendant les cours de mathématiques. Voici mes deux plus belles œuvres en la matière :

J’ai dessiné ce Gato López pour l’afficher sur le mur de la classe, quand j’étais en 3e. C’est un hommage à Ska-P et aux 5 albums qu’ils avaient sortis à cette époque. Mais comme nous n’avions pas le droit de faire valoir des symboles politiques dans la classe, j’ai remplacé la médaille anarchiste par une médaille “Peace and love”. Bon, nous sommes bien d’accord que cela ne convient pas du tout à ce chat si agressif… 😂

Cette série de parodies du Gato López vise à imaginer quels types de chats symboliseraient des groupes d’autres styles musicaux. Enfin, c’est le point de vue d’un adolescent qui a plus de sympathie pour certains genres que pour d’autres…

Mais, surtout, l’écoute de Ska-P m’a énormément fait progresser en espagnol. Grâce à leurs chansons, j’ai pu apprendre les gros mots. En effet, les premières paroles que j’ai mémorisées par cœur sont celles d’“A la mierda”. J’ai également pu intégrer beaucoup de vocabulaire relatif à la politique, mais aussi améliorer ma compréhension orale et mon accent. Je n’aurais pas pu être tête de classe en espagnol de la 4e à la licence Cultures et langues étrangères sans l’aide de Ska-P. Encore aujourd’hui, lorsque je traduis un texte du français vers le castillan, les paroles de leurs chansons me sont d’un grand soutien. Si j’ai un doute sur une préposition ou sur autre chose, je me rappelle que c’est formulé de telle façon dans un chant que je connais par cœur.

En outre, Ska-P propose des morceaux joyeux et dont le son me plaît, même lorsque les propos tenus sont tristes. Par exemple, le rythme de “Un@ más” donne envie de danser, bien que les paroles soient très pessimistes. Ainsi, j’ai parfois besoin d’écouter Ska-P pour me donner du courage : quand je conduis sous la pluie, quand je nettoie mon appartement, quand je fais la vaisselle, etc.

Le Gato López illustre la pochette de l’album ¡¡Que corra la voz!!

De quoi parlent les chansons de Ska-P ?

Les gens connaissent surtout Ska-P pour le tube “Legalización”. Mais il y en a d’autres, qui sont beaucoup plus intéressantes ! Certaines traitent de la condition ouvrière : “El Valso del Obrero”, “Naval Xixón”, “La fábrica”, etc. Les membres du groupe viennent des classes populaires et connaissent bien le sujet.

D’autres chansons traitent de politique. Elles critiquent le capitalisme et l’ordre établi. C’est notamment le cas de “¿Quiénes sois?” et de “Canto a la rebelión”. “Intifada” soutient le peuple palestinien sans aucun positionnement ni antisémite ni islamiste. J’aime bien ce chant, même si je ne pense pas que la contestation violente soit la solution. Le rythme de cette chanson est très rapide. Danser le rock là-dessus est un vrai défi, et je l’ai déjà relevé avec une amie. 😉 Ska-P dénonce également le libéralisme qui régit l’Union européenne dans “The Lobby Man”. De même, le groupe critique la monarchie espagnole dans “Jaque al rey”. Moi qui suis français, j’aime bien “La Colmena”, qui mentionne la crise des banlieues en 2005. Dans cette chanson, on entend Nicolas Sarkozy et Ska-P chante même en français… avec un accent espagnol. Dénoncer, critiquer… Mais bien évidemment, le groupe propose aussi des alternatives ! “Marinaleda” donne l’exemple d’une commune andalouse régie selon les principes de l’autogestion. Ska-P montre que l’anarchisme n’est pas une vaine utopie, mais qu’il peut être appliqué concrètement.

Si leur message politique est très souvent orienté, Ska-P dénonce également des injustices que tout être humain devrait dénoncer. Par exemple, “Violencia Machista” est un cri de résistance contre la violence faite aux femmes. “Alí el Magrebí” est un hommage aux migrants qui nous incite à la solidarité ainsi qu’à la lutte contre le racisme. De même, “Niño Soldado” et “Los hijos bastardos de la globalización” défendent les droits de l’enfant. Enfin, “El Olvidado” nous appelle à aider les sans-abris.

Par ailleurs, Ska-P est sensible à la cause animale. “Insensibilidad” parle des animaux de compagnie abandonnés par leurs maîtres. De même, le groupe s’oppose à la corrida dans “Abolición”, “Vergüenza” et “Wild Spain”.

En tant que groupe anticapitaliste, Ska-P critique la société de consommation. “Consumo Gusto” en est un bon exemple. Par ailleurs, le groupe aborde bien d’autres sujets : la censure, l’environnement, la peine de mort et les violences policières, les revendications féministes et LGBT+, l’évasion fiscale, etc. Enfin, quelques rares chansons ne sont pas engagées. C’est notamment le cas de “No lo volveré a hacer más”. Elle aborde avec humour le sujet des cuites et de la gueule de bois. J’ai regardé le clip avec un ami alcoolique qui ne parle pas espagnol. Il a beaucoup ri en le voyant et m’a déclaré : « Le mec dans la vidéo, c’est moi ! » Dans son premier album, le groupe a sorti “Como un rayo”. J’aime particulièrement le rythme festif de cette chanson. En cliquant ici, vous pourrez en regarder une vidéo avec les paroles. Et sur ce lien, vous trouverez l’archive d’un concertSka-P interprète ce morceau en 1995. Pour leurs grands fans comme moi, il est émouvant de voir les débuts du groupe, quand les membres étaient très jeunes et encore à la recherche de leur style…

À mesure que j’ai progressé en espagnol, je me suis rendu compte que les paroles des chansons de Ska-P relèvent d’une qualité littéraire très intéressante. Elles foisonnent de figures de style et de références culturelles bien trouvées.

Et au sujet de la religion ?

En tant que groupe anarchiste, Ska-P critique beaucoup les religions, et plus particulièrement le catholicisme. Souvent, ils mettent des mots à connotation sexuelle ou scatologique dans leurs chansons à thème religieux. Par exemple, dans l’une d’entre elles, ils comparent le Pape à une mouche à merde.

Ceux qui me connaissent un peu savent bien que, dans la vraie vie, je suis une grenouille de bénitier. Ainsi, bien que je sois fan de Ska-P, je refuse d’écouter les chansons qui ne respectent pas mon Dieu et mes croyances. Néanmoins, j’écoute parfois “Crimen Solicitationis”. Ce morceau s’attaque à l’Église, mais pour des raisons appropriées. En effet, elle met en lumière les abus sexuels commis par certains prêtres. Je suis catholique, mais je considère que ces crimes sont très graves et je suis tout à fait d’accord avec Ska-P pour les dénoncer. Toutefois, ce qu’ils disent sur Benoît XVI n’est pas adéquat étant donné que ce pape est justement celui qui a permis de lutter contre ces atrocités.

Bien que Ska-P se montre hostile envers le christianisme, les références religieuses abondent dans les paroles de certaines chansons. Par exemple, dans “Intifada”, ils chantent “¿Quién podía imaginar que David fuese Goliat?”. Ce vers se traduirait par : « Qui pouvait imaginer que David deviendrait Goliath ? » Le groupe entend par là que les Israéliens et les Palestiniens ont échangé leurs rôles respectifs sur le plan militaire. En effet, dans la Bible, Goliath représente la force armée du puissant peuple philistin (le mot « philistin » a d’ailleurs donné, plus tard, « palestinien ») et David est un enfant juif fragile qui défie le géant en lui lançant des pierres. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit : l’armée israélienne est très puissante et les opposants civils palestiniens ont jeté des cailloux aux soldats de Tsahal au cours de conflits nommés « intifadas ».

En outre, le groupe propose d’autres références à la Bible, à l’histoire de l’Église, à même à d’autres religions (comme l’évocation du croissant et du Ramadan dans “Alí el Magrebí”). Si l’on voulait détailler tout cela, il faudrait écrire un autre article. Quoi qu’il en soit, cela montre que les membres de Ska-P disposent d’une bonne connaissance du catholicisme, comme beaucoup d’Espagnols. De mon point de vue, il est important de s’intéresser à la culture religieuse. Après, croire ou non est un autre sujet. Chacun·e est libre d’avoir la foi ou non. Mais, pour pouvoir choisir, il faut savoir à quoi l’on décide de croire ou de renoncer. Et si votre culture religieuse vous sert à vous opposer à la religion, vos arguments auront beaucoup plus de poids que ceux d’une personne qui se considère comme athée, mais qui, en réalité, ne peut pas critiquer de manière efficace car elle ignore ce qu’elle rejette.

En somme, Ska-P est un groupe que j’aime énormément. Bien que je ne partage pas toutes leurs idées, bien que je n’aie jamais eu la chance de les voir en concert, je suis un grand fan de ces artistes. Ça vaut vraiment le coup d’écouter leur musique. Alors, n’hésitez pas à le faire, ¡¡hasta la victoria siempre!! 😉

Jean O’Creisren

Crédits images : Ska-P et Jean O’Creisren


Cet article vous a plu ?

Vous pourrez en lire la version espagnole sur : ¿Por qué soy fan de Ska-P?


Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ?

Cliquez pour lire la traduction en français des chansons suivantes :

« Alí el magrebí »

« No lo volveré a hacer más »

« The Lobby Man »

« El Olvidado »

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

« Niño Soldado »

« Patriotadas »

« Consumo gusto »

« Welcome to hell »

« Niño Soldado »


Articles en espagnol

Érase una vez tres árboles

La Biblia y el móvil

Chistes franceses

La Biblia y el celular

Homenaje al líder máximo

Mi cuerpo bajo la mirada de Dios

El martes, 3 de mayo de 2016, Jeanne Larghero habló a los estudiantes del tema de la afectividad y de la sexualidad. Este asunto no es en absoluto un tabú en la Iglesia Católica. Se abordó con benevolencia y la conferenciante nos enseñó cuánto la mirada de Dios sobre nuestro cuerpo es bella.

¿Cuál es realmente el punto de vista católico sobre el sexo?


¿Qué dice la Iglesia sobre la sexualidad? El martes, 3 de mayo de 2016, Jeanne Larghero impartió una conferencia para los estudiantes que frecuentaban la capellanía de Cergy-Pontoise, cerca de París. El tema era: «Mi cuerpo bajo la mirada de Dios». La conferenciante es filósofa, escritora y formadora de educación afectiva y sexual. Publicó un libro titulado Quand la philosophie se mêle de sexe (Desclée De Brouwer, 2014). En español, la traducción del título sería «Cuando la filosofía se mete con el sexo». En nuestra sociedad, este tema es omnipresente. Así que esa aclaración sobre el punto de vista de la Iglesia Católica cautivó al auditorio.

En efecto, la sexualidad es un asunto del cual se habla muchísimo. Sin embargo, resulta difícil articular un discurso justo y adecuado al respeto. Jeanne Larghero nos recuerda que Dios, nuestro Creador, se interesa con nuestro cuerpo. No es indiferente al hecho de que un@ tenga un cuerpo de hombre o de mujer. Nos mira y nos dice: «¡Qué hombre tan estupendo!» «¡Qué chica tan guay!» Y es más: ¡Dios tiene sentimientos por nosotros!

Además, nuestro cuerpo sexuado está llamado a la vida eterna. En el día de nuestra resurrección, veremos a Dios en nuestra propia carne, después de buscarlo durante toda nuestra existencia terrenal.

Cuando un@ lee el libro del Génesis, se entera de que el Señor crea al hombre «macho y hembra», si se traduce literalmente. Es el primer relato de la historia en el cual se afirma que el hombre y la mujer tienen el mismo origen y la misma dignidad. Antes de tratar de Adán y Eva, el texto menciona la creación de los animales y su reproducción, pero sin abordar directamente el tema de la sexualidad. A las bestias, Dios no les dice: «Sean fecundos y multiplíquense» (Gn 1, 22). En cambio, solo a la hora de crear una realidad a su imagen, el Señor le otorga la existencia a la pareja humana, dotada de una sexualidad y de una fecundidad. «Y Dios creó al hombre a su imagen; lo creó a imagen de Dios, los creó varón y mujer» (Gn 1, 27). En otros términos, la sexualidad humana no tiene nada que ver con la sexualidad animal, ya que refleja la gloria de Dios. Asimismo, no puedo separar mi forma de vivir la sexualidad y la propia mirada sobre el hombre o la mujer que soy. En efecto, no hay nada más concreto que mi masculinidad o mi feminidad. Si soy un hombre, cuánto más bella sea mi manera de mirar a las mujeres, más bella será mi forma de considerar la propia masculinidad.

Querido por Dios, mi cuerpo sirve a la relación; está enteramente hecho para relacionarse con los demás. No es diferente de mí. En efecto, un@ no «tiene» un cuerpo, sino que «es» un cuerpo. Cuando alguien me dice «te quiero», esto significa que le gusta mi cuerpo. La relación sexual es la forma cumplida de la relación amorosa; por eso la Iglesia pide que no se viva a la ligera, sino que implique un auténtico compromiso de amor.

Aunque el cuerpo del hombre produce espermatozoides sin cesar, el de la mujer sólo es fértil durante unos diez días del ciclo menstrual. Esto significa que la sexualidad humana no es el lugar del instinto y de la reproducción, a diferencia de lo que pasa con los animales. Es algo profundo y sagrado.

Cuando el acto sexual engendra un ser humano, los padres lo crean «para siempre»; le dan vida a un ser llamado a la eternidad.

Después de la conferencia, algunos estudiantes formularon preguntas sobre lo que la Iglesia permite y prohíbe en materia de moral sexual. Jeanne Larghero contestó que moralizar no tiene sentido en sí mismo. Sin embargo, la religión cristiana enseña que el amor y la sexualidad deben vivirse en la verdad, queriendo realmente el bien de la persona con la cual un@ se une, y dándose plenamente. Esto es la propia definición del matrimonio.

La tarde terminó con debates entre los estudiantes, sobre esta hermosa cuestión que preocupa a todo el mundo.

Jean O’Creisren

Créditos de imagen: https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/adam-eve-au-jardin-eden-ander-pommier-au-fruit-defendu-connaissances-vecteur-dessin-anime-illust_4029181.htm


– Más contenido en español –

¿Quién era Natal Pinot?

Érase una vez tres árboles

La Biblia y el móvil

Chistes franceses

Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

La Biblia y el celular

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publica su primera novela

¿Por qué soy fan de Ska-P?

Un encuentro estupendo en el Camino de Santiago

Homenaje al líder máximo

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

Il y a quelques mois, nous avons élu notre président et nos députés. Si les questions bioéthiques ont été assez absentes des débats, LREM comme la NUPES planifient de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Une grande consultation citoyenne à ce sujet est prévue dans les mois qui viennent. Comment gérer la fin de vie ? Faut-il ouvrir aux Français·es le droit à mourir dans la dignité ? Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?

Parmi les arguments en faveur d’une telle loi, on avance souvent la liberté et la compassion pour les personnes qui souffrent. Un autre argument de poids est l’écologie. Plus nous sommes nombreux sur Terre, plus nous polluons. Les morts, eux, ne polluent pas. Ce dernier argument me paraît être le seul recevable en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Néanmoins, la démographie s’effondre dans de nombreux pays, notamment les plus développés. Il paraît donc que, depuis peu, les experts considèrent que la surpopulation ne représente plus une menace pour note environnement. En revanche, la pyramide des âges s’inverse notre population est vieillissante. D’où la question des retraites qui, dans les faits, préoccupe bien plus les Français que l’euthanasie, mais cela est un autre débat.

D’après moi, toute souffrance peut être traitée. Il suffit de développer les soins palliatifs et d’entourer les personnes seules et/ou souffrant de dépression. Octroyer le prétendu « droit de mourir » à une personne qui le réclame est une attitude démissionnaire : « ta vie ne mérite plus d’être vécue, tu n’es plus qu’un déchet et je ne veux surtout pas m’emmerder à prendre soin de toi ». Il ne s’agit pas de juger celles et ceux qui souffrent et formulent cette demande. Cette dernière est généralement un cri de détresse, un appel au secours. Il faut entendre ce cri et y répondre avec courage : « Non, ta vie a de la valeur et mérite d’être vécue ! Bats-toi et je suis à tes côtés pour t’aider ! »

Dans cet article, je raconte l’histoire d’une personne qui a traversé une dépression sévère et qui était sur le point de se suicider. Finalement, elle a accepté de se faire soigner et, après quelques années de lutte, elle ne regrette pas d’avoir choisi la vie. 😊

Comme elle pourrait en témoigner, quelqu’un qui considère la mort comme seule issue n’est pas vraiment libre. La liberté implique la possibilité de choisir au moins entre deux options. Si vous souffrez tellement que mettre fin à vos jours vous semble être la seule voie envisageable, alors vous êtes aussi libre qu’un condamné un mort. Or les partisans de l’euthanasie et du suicide assisté invoquent la liberté pour justifier leur point de vue. Vous voyez bien que cela ne tient pas la route !

Si vous vous sentez au bout du rouleau et ne voyez d’autre issue que l’euthanasie ou le suicide assisté, cet article vous donnera des pistes concrètes pour vous battre et vous en sortir. 😊

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire ce que publient Alliance VITA et Soulager mais pas tuer à ce sujet.

Vous pouvez aussi regarder les vidéos suivantes, notamment des témoignages de personnes souffrant de handicaps sévères. Bien que la société leur dise que leur vie n’a aucune valeur, elles s’opposent à l’euthanasie ainsi qu’au suicide assisté. Parmi ces témoins, vous pourrez écouter Philippe Pozzo di Borgo. C’est de son histoire que s’inspire le film Intouchables.

Pour conclure ce raisonnement, je citerai le serment d’Hippocrate. Dans les pays où l’euthanasie et le suicide assisté sont pratiqués, ce sont généralement les médecins qui administrent les produits létaux. Or ces soignants ont promis, au début de leur carrière, de ne jamais provoquer la mort délibérément :

Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.”

Serment d’Hippocrate (source : Conseil national de l’Ordre des médecins)

En définitive, la fin de vie reste un sujet complexe. Je vous ai exposé mon point de vue sur l’euthanasie et le suicide assisté. Si vous souhaitez vous engager contre cette dérive mortifère, je vous invite à signer cette pétition. Bien évidemment, je ne suis pas spécialiste et tout le monde a le droit de penser différemment. Si vous souhaitez partager votre opinion à ce sujet, n’hésitez pas à laisser un commentaire et je serai ravi de débattre avec vous ! 😊

Jean O’Creisren


Cet article vous a plu ?

Vous aimerez sans doute :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

7 astuces pour lutter contre la dépression

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Espérer l’inespéré

La fable de la fougère et du bambou, à lire dans les moments difficiles

Pour une écologie à visage humain

Écologie : à quoi ressemblerait réellement une Nouvelle donne verte visant à inventer une économie mondiale post-pandémie ?

Quel est le sens de Noël ?

Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle

L’argot des cathos

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Nahouaille-Aquart

The Backwoods of Canada, un hommage littéraire au pays de l’érable

Des arguments pour évangéliser

Litanie des vins et des fromages français

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Envie de rigoler ?

Je cherche la représentation du Christ

Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

Je cherche la représentation du Christ – Gabriela Mistral

Où trouver Jésus ? Ce poème de Gabriela Mistral nous donne une image incarnée et vivante de notre Sauveur…

« Que voulez-vous que je représente ? »
Demanda le sculpteur religieux.

« Nous disposons de saints en pin ;
il y a des statues de plâtre.
Regardez ce Christ gisant
en bois de cèdre véritable.
Cela dépend qui la commande :
une famille ou une église ;
ou si le but est seulement
de la mettre dans un musée. »

« Laissez-moi donc vous expliquer
ce que je souhaite en vérité.

Moi, j’ai besoin d’une statue
de Jésus, le Galiléen,
qui représente son échec
devant l’essai d’un monde nouveau,
qui sache émouvoir les consciences
et changer les mentalités.
Je ne veux pas la voir recluse
dans une église ou un couvent.

Ni dans un foyer familial
pour qu’elle préside les prières.
Je ne veux pas qu’elle soit portée
en procession par des fidèles.
Je désire une image vive
d’un Jésus “fils d’homme” en souffrance,
illuminant cœur et esprit
de tout humain qui la contemple.

Donnez envie de l’affranchir
de sa croix et de son tourment ;
que celui qui voit cette image
n’y contemple pas qu’un défunt,
ni, qu’à travers des yeux d’artiste,
il admire un vulgaire objet
pour s’exclamer, émerveillé :
“Quel magnifique torturé !” »

« Pardonnez-moi si je vous dis,
répond le sculpteur religieux,
qu’ici, vous ne trouverez pas
l’image du Nazaréen.

Allez la chercher dans la rue
parmi les gens sans logement,
dans les hospices et hôpitaux,
où sont rassemblés les mourants.
À l’intérieur des centres d’accueil
où l’on abandonne les anciens,
parmi les marginalisés,
parmi les enfants affamés,
parmi les femmes maltraitées,
chez les personnes sans emploi.

Mais ne cherchez pas cette image
de Jésus Christ dans les musées,
ne cherchez pas dans les statues,
dans les autels et les églises.

Ne suivez pas en procession
le parcours du Nazaréen.
Ne cherchez pas d’image en bois,
en bronze, en pierre ou même en plâtre,
mieux vaut chercher parmi les pauvres
son visage en chair et en os ! »

Gabriela Mistral

Titre d’origine : “Busco la imagen de Cristo”, co-traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren.

Source du texte et de l’image : https://radiomaria.org.ar/rm-joven/busco-la-imagen-de-cristo-gabriela-mistral/


Vous aussi, vous êtes fan du Bon Dieu ?

Vous aimerez :

Mon corps sous le regard de Dieu

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Nahouaille-Aquart

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Espérer l’inespéré

L’argot des cathos

Quel est le sens de Noël ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Des arguments pour évangéliser

On récolte ce que l’on sème…

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Le pouvoir de l’amour

Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle

Qu’est-ce que la liberté ?

Terra Botanica


Vous aussi, vous vous sentez proche des plus pauvres ?

Vous aimerez :

Quel est le sens de Noël ?

« Alí el magrebí » de Ska-P (paroles en français)

On récolte ce que l’on sème…

« El Olvidado » de Ska-P (paroles en français)

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Éloge de la pauvreté

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Terra Botanica

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

Éloge de la pauvreté

La pauvreté est un mal à combattre. Mais quand cette lutte s’avère difficile, comment laisser des aspects positifs s’en dégager ?

« Éloge de la pauvreté » ? Peut-on chanter les louanges d’un phénomène qui cause autant de souffrance ? N’est-ce pas manquer de respect aux plus démunis ? N’est-ce pas rire de leur malheur ?

Si telle était ma démarche, vous auriez raison de vous scandaliser, de quitter ce blog et de condamner ouvertement les écrits de Jean O’Creisren. Mais sachez que si je prends la parole sur ce sujet délicat, c’est que j’en ai une expérience sensible. En effet, je vis dans un logement social, j’ai déjà été chômeur, bénéficiaire du RSA et j’ai même vécu l’expérience de la mendicité. Aujourd’hui, ma situation est moins critique qu’elle ne l’a été, mais en fonction des opportunités professionnelles, il m’arrive de connaître des périodes de bien-être matériel comme de précarité. En outre, depuis mon adolescence, je suis au contact de personnes plus ou moins à l’aise financièrement. Il y a, parmi mes amis, des personnes qui gagnent bien leur vie et d’autres qui bénéficient des minima sociaux.

Le but de cet article n’est ni de me moquer d’une situation dramatique ni de vous inciter à devenir pauvre. Je ne proposerai pas non plus de solutions politiques face à la pauvreté. Cette dernière est un mal qu’il faut combattre et je laisse les citoyens de différentes couleurs politiques débattre sur les mesures à prendre pour avancer en la matière. Mais lorsque ce mal vous tombe dessus et qu’il est difficile de lui faire face, comment l’accueillir ? En cette période de crise, nous sommes malheureusement nombreux à nous paupériser. Nous sommes tous humains et la tentation du découragement est toujours là. Mais ne nous laissons pas abattre ; osons regarder les lueurs d’espoir et autres aspects positifs qui peuvent se dégager de ce nuage sombre…

La pauvreté vous rend plus humble

J’ai la chance d’avoir grandi dans un milieu plutôt favorisé, même si j’ai été confronté à la pauvreté assez tôt. Lorsque j’étais étudiant, je me souviens avoir parlé à Christophe, une personne qui faisait la manche devant une église. Croyant bien faire, je lui ai dit : « Il faut chercher du travail ! » Il m’a répondu, blessé : « Arrêtez de me faire la morale ! » N’ayant pas encore connu la pauvreté, j’étais incapable de me mettre à la place de celui qui en souffre. Quelques années après, je venais de subir un cuisant échec professionnel et j’étais au chômage. J’ai revu Christophe et lui ai parlé de manière plus respectueuse. J’ai pu le traiter d’égal à égal, puisque nous étions tous les deux dans la même galère. Sur un ton bienveillant, il m’a dit : « Tes parents peuvent t’aider. » Et il avait raison, lui qui avait été chassé de chez lui à l’âge de 13 ans.

À cette époque, je commençais à effectuer des maraudes avec ce qui allait devenir l’Oratoire Bienheureux Noël Pinot. Nous allions à la rencontre des personnes de la rue sans rien leur apporter, mais juste pour leur parler de Jésus. Vous vous doutez bien qu’elles étaient plus ou moins réceptives à notre discours d’évangélisation. En effet, quand un SDF n’apprécie pas votre approche, il n’y va généralement pas par quatre chemins pour vous le dire. 😉 Je me souviens aussi qu’en arrivant à l’arrêt de tram qui surplombe la gare, nous cherchions des personnes de la rue avec qui aborder le sujet de la foi. Quelqu’un nous a demandé : « Les gars, vous cherchez quelque chose ? » Nous recherchions plutôt quelqu’un, et nous n’osions pas trop expliquer notre démarche, qui eût paru étrange à notre interlocuteur. Celui-ci a donc interprété à sa manière notre attitude : « Vous cherchez du matos ? » « Non, absolument pas, mais on peut te parler de Jésus ! » Et nous voilà lancés dans une conversation métaphysique avec un dealer professionnel… À la fin de la discussion, nous lui avons demandé son nom pour pouvoir prier pour lui. De crainte que nous le dénoncions, il nous a donné son pseudonyme. Nous avons donc prié pour Jo la Douille.

Bref, ces premières maraudes ont été très enrichissantes. Si j’ai pu m’entretenir fraternellement avec ces personnes, c’est parce que je traînais mes propres misères. À cette époque, j’étais étiqueté comme un chômeur, un dépressif et un raté. J’étais tombé de mon orgueil et les souffrances de la vie m’avaient rendu plus humble. Et, croyez-moi, l’humilité est une vraie richesse ! Si vous fraternisez avec les personnes en situation de précarité, elles pourront vous aider le jour où vous aurez besoin d’elles.

La pauvreté vous rend plus sensible à la souffrance des autres

L’été dernier, j’ai terminé le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle que j’avais commencé en 2012. Ayant subi quelques difficultés financières lors de ma pérégrination, j’ai dû me serrer la ceinture pendant quelques jours et j’ai décidé de mendier dans la ville de León. Assis dans un coin de la Plaza Mayor le jour du marché, je disais juste ˝¡Hola!˝ aux passants, sans avoir l’intention de demander de l’argent de manière insistante. Presque tout le monde a détourné le regard et personne ne m’a rien donné. Seule une femme m’a poliment répondu ˝¡Hola!˝, ce qui m’a vraiment réchauffé le cœur. Je me demandais ce que les personnes qui m’ignoraient pouvaient penser de moi : « Ce fainéant n’a qu’à aller bosser ! » ou « Qu’il n’aille pas acheter ses bières et son shit avec mon argent ! » Au bout d’une heure, je suis parti, affligé d’avoir été traité comme un pestiféré. Ainsi, j’ai pu expérimenter ce que certaines personnes subissent toute leur vie à longueur de journée. Ce verset biblique me semble maintenant tout à fait concret : « Penche l’oreille vers le pauvre, et réponds avec douceur à son salut de paix. » (Ecclésiastique 4, 8)[1]

Tant qu’on n’a jamais fait la manche, on ne peut pas savoir ce que ça fait. Cette expérience m’a fait comprendre pourquoi certains mendiants sont souvent de mauvaise humeur. Quand vous subissez cela toute votre vie, il y a vraiment de quoi vous plomber le moral ! Alors, uniquement car je suis devenu riche de cette expérience, j’ai décidé de ne plus jamais ignorer une personne qui me demande une pièce ou autre chose. Même si je ne donne rien, je peux toujours décliner poliment et avec le sourire. 😊

La pauvreté vous permet de moins polluer

Quand vous vous inquiétez pour la fin du mois, vous faites des économies qui peuvent être bonnes pour l’environnement : vous utilisez vos pieds plutôt que la voiture, vous roulez moins vite pour économiser du carburant, vous consommez l’électricité et le gaz de manière raisonnée, vous n’achetez que ce dont vous avez vraiment besoin, vous fermez le robinet quand vous vous brossez les dents… Autant de gestes qui sont bons pour la planète ! 😊 En revanche, plus votre budget est réduit, moins vous pourrez consommer des produits de haute qualité environnementale. Mais à titre personnel, même quand je gagnais 800 € par mois, j’arrivais à consommer en respectant à peu près mes convictions en la matière, car je faisais des économies sur d’autres choses. Par exemple, les efforts que je faisais pour consommer moins de carburant lorsque j’étais obligé de prendre la voiture ont eu d’importantes répercussions sur mon pouvoir d’achat. Plus d’informations sur ce lien.

En effet, fournir des efforts en matière d’écologie est à la portée de tous, quels que soient nos revenus. Tout est une question de priorité. Et vous, pensez-vous que le respect de notre écosystème et la survie de l’espèce humaine soient une question prioritaire ?

La pauvreté peut vous permettre de développer des compétences en mathématiques et en gestion

Plusieurs fois, j’ai remarqué que des personnes qui vivent de mendicité sont des génies en matière de calcul mental. En effet, ces personnes comptent en permanence. De même, quand votre budget est serré, vous calculez pour savoir ce que vous avez les moyens d’acheter ou non, vous comparez les prix, vous raisonnez pour savoir comment vous pourrez maximiser votre pouvoir d’achat avec le peu que vous avez. Dans les grandes surfaces, vous chasserez les promotions, tout en évitant de vous faire avoir. Par exemple, si un article affiche 20 % de réduction, je prends le temps de calculer de tête pour savoir si c’est vraiment moins cher que l’article similaire d’une marque différente qui se trouve à côté. Cette gymnastique intellectuelle prend un certain temps, mais quand j’ai pu désamorcer une arnaque de cette façon, je suis fier de présenter à la caisse ce qui est vraiment à mon avantage.

Comme toute gestion de crise, la pauvreté vous oblige à prendre de bonnes décisions, à vous centrer sur vos priorités et parfois à changer radicalement la manière dont vous gérez votre budget. Cela vous permet donc de développer des compétences utiles et d’améliorer les circuits neuronaux relatifs à la prise de décisions. Cela vous rend certainement créatif en mettant à votre disposition de nombreuses ressources à utiliser en cas d’alerte rouge.

La pauvreté peut nous rendre plus forts et nous apprendre à nous battre

Après mon gros échec professionnel, j’ai repris des études pour m’engager dans un métier où il est difficile de trouver du travail. Cette situation était angoissante, même si je n’étais pas à plaindre d’un point de vue matériel. En effet, mon allocation chômage me permettait de vivre avec bien plus de moyens que la plupart des étudiants. Néanmoins, cette peur de manquer à l’avenir était éprouvante. D’après Paulo Coelho, « la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même ». Je l’ai vécu dans ma chair. Lorsque j’ai commencé ce métier où il était difficile de trouver sa place, ce n’était effectivement pas facile. C’était même beaucoup plus compliqué que je ne l’aurais imaginé. Mais cela m’obligeait à me battre, à avancer, le nez dans le guidon, sans me poser de questions. Quand ce n’est pas la première galère, on sait comment se battre. Il y a moins d’un an, il m’est arrivé à deux reprises de devoir faire face à des baisses de pouvoir d’achat subites et inattendues. J’ai pris ces situations comme des défis, j’ai immédiatement réfléchi à la manière dont je pouvais faire face et j’ai pu m’en sortir largement vainqueur.

Par exemple, quand j’ai appris, à Sahagún, qu’il me restait juste de quoi payer mon loyer et que je devrais me serrer la ceinture en poursuivant mon pèlerinage vers Compostelle, j’ai vécu comme une aventure de plus le fait de devoir dormir à la belle étoile et me laver dans les canaux d’irrigation. Lorsque j’ai décidé que j’allais faire la manche une fois arrivé à León, j’ai pris cela comme une expérience qui serait formatrice. Certes, la misère n’est pas un jeu et j’espère ne choquer personne avec ces propos. Ayant l’assurance d’avoir du travail en septembre, j’étais dans une situation beaucoup moins angoissante que les personnes qui subissent une précarité durable. Mais si j’avais connu la même galère quelques années plus tôt, j’aurais vraiment paniqué. Les différentes expériences de pauvreté que j’avais subies auparavant m’avaient rendu plus fort et j’ai pu faire face à cette situation la tête haute.

La pauvreté peut vous protéger face à certaines personnes malintentionnées

Pendant plusieurs années, j’ai vécu dans un immeuble très défavorisé. La plupart de mes voisins étaient bénéficiaires du RSA, avaient de gros problèmes d’addictions diverses et variées et avaient connu la prison. L’immeuble était dans un piteux état. Nous avons d’ailleurs été relogés pour qu’il soit détruit. Dans la rue adjacente, des personnes d’un autre niveau de vie habitaient dans des pavillons. Le long de ces maisons, leurs belles voitures étaient souvent incendiées. En revanche, sur le parking en face de mon immeuble, aucun problème de ce type ne se produisait. Il était souvent vide car la plupart de mes voisins n’avaient pas ou plus le permis de conduire. Les rares conducteurs parmi nous avaient de vieilles voitures en adéquation avec notre budget. Et surtout, les brûleurs d’automobiles avaient bien conscience que tout se sait dans un bâtiment comme le nôtre. Tout le monde savait aussi que les riverains n’étaient pas commodes et qu’il valait mieux éviter d’avoir des problèmes avec eux.

En règle générale, si vous avez un vieux tacot, il a moins de risques de se faire incendier qu’une belle voiture. De même, si vous vous habillez modestement, vous ne vous ferez pas braquer dans la rue. Au Moyen Âge, les communautés juives d’Europe utilisaient cette technique de survie. Soupçonnés de rouler sur l’or, les Israélites ne montraient aucun signe extérieur de richesse pour éviter les pogroms et autres agressions antisémites. Dans la même logique, si vous n’avez aucun objet de valeur chez vous, les cambrioleurs seront moins intéressés par votre logement que par une belle demeure.

Enfin, face aux commerciaux sans scrupules et autres arnaqueurs, la pauvreté vous protège. Si vous avez un caractère à vous faire avoir facilement, il est plus facile de refuser quand on n’a pas le budget qui permettrait d’accepter avec une confiance aveugle.

Nous sommes d’accord que la pauvreté reste un mal à combattre. Mais ce mal peut vous protéger contre sa propre aggravation…

La pauvreté vous permet de vous remettre dans les mains de Dieu

Quand on est pauvre, on est plus sensible à la souffrance des autres. On voudrait donc être riche pour pouvoir les aider matériellement. Faute de pouvoir donner aux plus démunis, on peut donc offrir sa pauvreté à Dieu pour telle personne ou telle cause. Le Dieu des chrétiens est un Dieu d’amour. Il ne veut jamais le mal, qui est, d’après nos croyances, l’œuvre du diable. Mais d’un grand mal, Dieu peut tirer un plus grand bien si nous mettons notre confiance en Lui. Ainsi, toute offrande, aussi modeste soit-elle, est d’une grande valeur aux yeux de Dieu. Jésus montre l’exemple en offrant Sa Passion et Sa mort pour nous sauver. Dieu souffre avec nous et nous rejoint dans notre pauvreté. Mais s’Il le fait, ce n’est pas pour en rester à ce constat déprimant. Jésus offre Sa mort pour communier à nos souffrances, puis Il ressuscite pour que nous ayons la Vie en plénitude. 😊 Dieu nous aime. Il ne fait pas de différence entre les riches et les pauvres. Aux yeux du Seigneur, la modeste offrande d’une personne en situation de précarité vaut autant, sinon plus, que les millions versés par un footballeur professionnel à une association humanitaire. Jésus Lui-même nous le dit très clairement :

« Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : ˝Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.˝ » (Mc 12, 41-44)

En somme, pourquoi faire l’éloge de la pauvreté ? Cette dernière reste un mal à combattre. Quand elle nous tombe dessus, ne nous laissons pas abattre ! Battons-nous pour nous en sortir tout en voyant les aspects positifs qui peuvent se dégager de cette situation dramatique ! 😊

Jean O’Creisren


[1] Sur ce blog, les citations bibliques sont tirées du site de l’AELF.


Vous aussi, vous vous sentez proche des plus pauvres ?

Vous aimerez :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Quel est le sens de Noël ?

« Alí el magrebí » de Ska-P (paroles en français)

On récolte ce que l’on sème…

« El Olvidado » de Ska-P (paroles en français)

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Nahouaille-Aquart

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle

Cet été, j’ai marché de Burgos à Saint-Jacques-de-Compostelle. Pendant trois semaines, j’ai cheminé tous les jours, depuis les plaines infernales de Castille jusqu’aux montagnes pluvieuses de Galice. En sortant de Carrión de los Condes (province de Palencia), j’ai rencontré une personne incroyable.

Image par xtberlin de Pixabay 

Ce jour-là correspondait à l’une des étapes les plus difficiles du Camino. En effet, entre Carrión et le village suivant, il n’y a rien, sauf des champs de céréales parsemés de rares arbres et le soleil qui cogne dur, pendant 17 kilomètres.

Parmi mes nombreux défauts, je suis entre autres dépendant à la caféine. Et comme j’étais sorti très tôt de Carrión, aucun bar n’était ouvert. Le seul petit-déjeuner que j’avais pu prendre était un sac de cacahuètes, que m’avait gentiment donné Jérôme, un autre pèlerin français.

Après avoir marché environ 8 kilomètres, nous nous sommes assis sur une aire de repos. J’étais épuisé et je savais pourquoi : j’étais en manque. J’ai alors dit à mon compagnon de route qu’il pouvait poursuivre son chemin s’il le souhaitait, car j’allais me coucher sur l’herbe pour dormir.

Sur cette aire, un Espagnol se promenait à vélo. Il nous a salués. J’en ai profité pour lui demander s’il y avait un bar à proximité. Il m’a répondu que non, mais m’a dit qu’il était hospitalier. Il m’a donc proposé de l’attendre, le temps qu’il fasse un aller-retour sur Carrión de los Condes afin de m’apporter du café. Fernando Santos Urbaneja travaille à Cordoue. Néanmoins, pendant l’été, il revient dans sa Castille natale pour veiller sur les pèlerins. Quand il était petit, le chemin de Compostelle n’était pas aussi bien balisé et les auberges étaient plus rares. Sa mère lui enseignait que le pèlerin est un être sacré. Sur le paysage tout plat de la Meseta, il voyait arriver de loin ces voyageurs et allait à leur rencontre pour les conduire vers le logis familial. Aujourd’hui, sa mère est très âgée et il a repris le flambeau.

Il est revenu me voir au bout d’une heure. Jérôme était déjà parti. Un pèlerin italien nommé Luca s’était arrêté et nous discutions ensemble. Fernando m’apporta du café, mais aussi beaucoup de biscuits et une clé USB. En effet, en parallèle de ses études de droit, il suivait des cours de chant et de guitare au conservatoire de Valladolid. L’appareil, que j’ai lu dès mon retour en France, regorge de trésors sur le chemin de Compostelle : des liens vers des vidéos de concerts, des partitions et autres trouvailles… Eh oui, mon bienfaiteur n’est pas seulement procureur, mais aussi troubadour ! Il compose, joue et chante de belles chansons sur le Camino et sur d’autres thématiques.

Pour moi, sa plus belle chanson est la Bénédiction des pèlerins. Écoutez-la ; ça vaut vraiment le coup ! Il s’agit d’un sujet religieux, mais tout le monde peut apprécier le son relaxant de la voix d’or du chanteur.

Vous pourrez découvrir d’autres chansons sur son blog et sur sa chaîne YouTube.

Outre son rôle de troubadour et son métier, Fernando est écrivain. Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez regarder cette vidéo :

Enfin, je vous propose d’assister au spectacle suivant, où vous pourrez vous délecter de sons, de mots et d’images magnifiques sur le Chemin de Compostelle :

Ultreïa !

Dieu vous bénisse !

Jean O’Creisren

Image par guillermo gavilla de Pixabay 

Envie de relire cet article en espagnol ?

Vous pourrez le parcourir sur ce lien.


Vous aussi, vous êtes fan du Bon Dieu ?

Vous aimerez :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Mon corps sous le regard de Dieu

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Espérer l’inespéré

L’argot des cathos

Quel est le sens de Noël ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Des arguments pour évangéliser

On récolte ce que l’on sème…

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Le pouvoir de l’amour

Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle

Qu’est-ce que la liberté ?

Qu’est-ce que la liberté ?

Qu’est-ce que la liberté ? Cette question a été posée par de nombreux philosophes. De Descartes à Sartre, en passant par la philosophie des Lumières, ce sont surtout des penseurs modernes qui ont tenté de la définir.

En France, la devise de notre république est « Liberté – égalité – fraternité ». Nous, citoyens de la patrie des droits de l’homme, comment comprenons-nous ces concepts ?

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Voici la définition de la liberté que propose le dictionnaire Larousse :

Liberté. nom féminin (latin libertas, -atis)

1. État de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître : Donner sa liberté à un esclave.

Synonyme : affranchissement. Contraires : esclavage – servitude

2. Condition d’un peuple qui se gouverne en pleine souveraineté : Liberté politique.

Synonymes : autonomie – indépendance. Contraires : colonisation – occupation – soumission

3. Droit reconnu par la loi dans certains domaines, état de ce qui n’est pas soumis au pouvoir politique, qui ne fait pas l’objet de pressions : La liberté de la presse.

4. Situation de quelqu’un qui se détermine en dehors de toute pression extérieure ou de tout préjugé : Avoir sa liberté de pensée.

Synonymes : faculté – latitude – licence – pouvoir. Contraires : assujettissement – contrainte – subordination

5. Possibilité d’agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque : On lui laisse trop peu de liberté.

Synonyme : indépendance. Contraires : dépendance – intégration

6. État de quelqu’un qui n’est pas lié par un engagement d’ordre contractuel, conjugal ou sentimental (…).

7. Temps libre, dont on peut disposer à son gré : Ne pas avoir un instant de liberté.

Synonymes : disponibilité – loisir. Contraires : activité – occupation – travail

8. État de quelqu’un ou d’un animal qui n’est pas retenu prisonnier : Un parc national où les animaux vivent en liberté.

Contraires : captivité – claustration – détention – emprisonnement – incarcération

9. Situation psychologique de quelqu’un qui ne se sent pas contraint, gêné dans sa relation avec quelqu’un d’autre : S’expliquer en toute liberté avec quelqu’un.

Synonyme : franchise

10. Manière d’agir de quelqu’un qui ne s’encombre pas de scrupules : Être blâmé pour la liberté de sa conduite.

Synonymes : dérèglement – désinvolture – familiarité – impertinence – irrévérence – laisser-aller – sans-gêne

11. Écart d’une interprétation, d’une adaptation, etc., par rapport aux faits réels ou au texte original : Une trop grande liberté dans la traduction.

12. État de ce qui n’est pas étroitement contrôlé, soumis à une réglementation sévère : Instaurer la liberté des prix industriels.

13. Caractère de ce qui relève de l’initiative privée : Liberté d’entreprise.

Jeux

14. Nom donné, pendant la Révolution, à certaines figures des jeux de cartes qui remplaçaient les reines.

Source : Larousse.fr

Comme le montre cette définition, la liberté est un concept très large. Selon les philosophes, les approches sont diverses. Dans cet article, je vous propose de réfléchir à la notion de liberté sans vous donner de réponses toutes faites. Je vais vous proposer quelques citations suivies de questions ouvertes. Vous pourrez y répondre (ou non) en toute liberté, suivant les idées que la lecture de ces textes feront accoucher en vous.

Je vous précise juste que ces citations sont majoritairement extraites de la Bible. Sentez-vous libre de réaliser ou non cet exercice. Sentez-vous libre de répondre aux questions posées comme vous l’entendez. 😊 Si vous ne souhaitez pas vous pencher sur ce point de vue chrétien, mais voulez en savoir plus sur la notion de liberté en philosophie, je vous invite à consulter ce lien.


Qu’est-ce que la liberté ?

« Situation psychologique de quelqu’un qui ne se sent pas contraint, gêné dans sa relation avec quelqu’un d’autre » (l’un des sens donnés par le Larousse)

Pistes de réflexion :

  • Suis-je libre de mener ma vie comme je l’entends ? Suis-je soumis à des pressions extérieures ?
  • Si oui, ces pressions sont-elles bonnes pour moi ou m’empêchent-elles d’être heureux (heureuse) ?
  • Mes relations avec telle ou telle personne sont-elles saines ? M’édifient-elles dans la liberté ou m’emprisonnent-elles ?

« La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 31-36)

Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres.

Pistes de réflexion :

  • Si je demeure fidèle à la parole de Dieu, je suis Son fils (ou Sa fille) et je suis libre. Dans quelle mesure suis-je fidèle à cette parole ? Qu’y a-t-il de beau dans ma vie ? Qu’est-ce qui fait que je suis libre ? Qu’est-ce qui fait que je me sens comme un fils ou une fille de Dieu ?
  • Nous sommes tous à la fois aimés de Dieu et sous l’emprise du péché. De quel(s) péché(s) suis-je esclave ?
  • En m’appuyant sur la parole de Dieu, sur des conseils qu’on m’a donnés et/ou sur le bon sens, que puis-je faire pour sortir de l’esclavage de mon péché ?

Liberté dans l’Esprit Saint (2 Corinthiens 3, 17)

« Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. »

Pistes de réflexion :

Est-ce que j’arrive à reconnaître la voix de l’Esprit Saint ? Si oui, est-ce que je me laisse guider par Lui ? Ai-je au contraire tendance à résister ? Pourquoi ? Ai-je conscience que, si Dieu m’appelle à quelque chose, c’est parce qu’Il m’aime et parce qu’Il sait que ce chemin me rendra libre et heureux (heureuse) ?


Oser annoncer Jésus (Mc 6, 7-13)

En ce temps-là,
    Jésus appela les Douze ; 
alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. 
Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, 
    et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, 
mais seulement un bâton ; 
pas de pain, pas de sac, 
pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. 
    « Mettez des sandales, 
ne prenez pas de tunique de rechange. » 
    Il leur disait encore : 
« Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, 
restez-y jusqu’à votre départ. 
    Si, dans une localité, 
on refuse de vous accueillir et de vous écouter, 
partez et secouez la poussière de vos pieds : 
ce sera pour eux un témoignage. » 
    Ils partirent, 
et proclamèrent qu’il fallait se convertir. 
    Ils expulsaient beaucoup de démons, 
faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, 
et les guérissaient.

Pistes de réflexion :

  • Suis-je assez libre pour oser parler de Jésus autour de moi ? Ai-je assez de lâcher-prise pour évangéliser sans craindre le jugement des autres ?
  • Si j’ose, est-ce que je m’y prends comme il faut ? Si je n’ose pas, qu’est-ce qui me freine ?
  • Comment fais-je pour aborder le sujet ? Ai-je pris le temps de me former à l’évangélisation ?

Cette proposition de méditation biblique sur la liberté est tirée du carnet de l’édition 2021 du pèlerinage sur les pas du bienheureux Noël Pinot. La constitution du corpus et la formulation des question ont été réalisées par Jean O’Creisren.

Qu’est-ce que la liberté ?

Vous aussi, vous aimez réfléchir sur des thèmes profonds ?

Vous aimerez :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Mon corps sous le regard de Dieu

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Espérer l’inespéré

Écologie :  à quoi ressemblerait réellement une Nouvelle donne verte visant à inventer une économie mondiale post-pandémie ?

Quel est le sens de Noël ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Des arguments pour évangéliser

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

On récolte ce que l’on sème…

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

Nahouaille-Aquart

Je cherche la représentation du Christ