
La langue française offre une certaine richesse, notamment dans ses différents registres. Mais que se passe-t-il si l’on mélange tout ? Par exemple, si l’on conjugue des verbes familiers et vulgaires au passé simple ou à l’imparfait du subjonctif ? Voyons donc comment une soirée étudiante qui tourne mal pourrait être narrée de la sorte.
Gwénola, jeune lycéenne innocente et sans expérience aucune, se faisait chier entre père et mère. Elle chopa donc le téléphone fixe de ses parents pour appeler son amie Claire, une étudiante qui lui avait proposé de venir teuffer le soir même. Elles organisèrent l’évasion de la candide demoiselle, qui se barra dès que ses parents se mirent à pioncer.
En arrivant dans l’appartement de sa complice, la fugitive mata avec étonnement les bouteilles et canettes qui jonchaient le sol. Elle n’était point venue en imaginant que ses hôtes picolassent. Cependant, ils tripèrent joyeusement des singeries de Vincent qui, se prenant pour un chasseur de la savane, fit comme s’il butât un éléphant à l’arc. Mais Gwénola se marra moins lorsqu’il la dragua de manière extrêmement reloue. Outre se bourrer la gueule, ils bouffèrent des chips et des pop-corn que notre lycéenne kiffa grave sa race. Et ceci jusqu’à ce qu’Arnaud, en état d’ébriété avancé, gerbât sur sa robe. La jeune demoiselle à l’habit ainsi salopé l’engueula violemment. Les autres convives, que le partage du joint eut énormément shooté, se fouturent[1] alors de sa gueule.
Prise d’une incontrôlable colère, elle les baffa tous d’une force inouïe. Claire, dont la lucidité était encore intègre, la vira de l’immeuble. Seule, triste, vulnérable au milieu de cette rue déserte, Gwénola sentit sa gorge se nouer et chiala à chaudes larmes. Elle reprit ainsi le chemin du logis familial, sous la pluie, couverte de honte. Si seulement ce malappris d’Arnaud n’avait point dégueulassé sa robe ! Que ne voulut-elle pas appeler son frère afin qu’il raboulât sa caisse pour la chercher ! Si seulement on ne lui eût point chouravé son téléphone mobile une semaine auparavant ! Qu’elle se sentit couillonnée, ce soir-là ! Cette histoire l’emmerdait et ses pieds, chaussés de talons aiguilles, douillèrent de marcher une demi-heure sous la pluie. Gwénola était désormais une lycéenne forte d’une nouvelle expérience : elle savait ce que peut être une soirée étudiante qui tourne mal…
[1] Cette forme est une entrave volontaire à la langue française. En effet, le verbe « foutre » ne se conjugue ni au passé simple ni à l’imparfait du subjonctif. Nous avons donc inventé cette forme sur le modèle du verbe « croître » : ils crûrent.
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