Voyage en Aragon et en Catalogne

Au cours de l’été 2025, j’ai eu la chance de pouvoir effectuer un road trip en Aragon, en Catalogne et dans d’autres régions intéressantes de la péninsule Ibérique. Dans ce carnet de voyage, je vous partage notamment quelques connaissances culturelles intéressantes, de l’histoire maure de Saragosse à l’architecture moderniste de Barcelone, en passant mon expérience d’apprentissage très rudimentaire du catalan…

Valladolid, le dimanche 13 juillet 2025

Si vous connaissez un peu la géographie de l’Espagne, vous vous demandez pourquoi j’ouvre cet article sur la capitale de Castilla y León. Rassurez-vous : ce sera bref. Je compte bel et bien consacrer ce billet à ma visite de l’Aragon et de la Catalogne, qui commencera dans quelques jours. ⏳

Pour l’heure, j’aimerais vous partager mon expérience du trajet aller. En effet, alors que je voyage presque toujours en car de nuit, surtout pour des raisons environnementales, j’ai dû venir cette année en voiture. Sur la fin du périple, vous comprendrez l’utilité de ce véhicule. C’est la deuxième fois de ma vie que je conduis à l’étranger et la première fois que je le fais en Espagne.

J’ai mis quelques heures de plus que ce que prévoyait le GPS en raison de ma politique d’écoconduite radicale. 🌱 Entre Irún et Valladolid, j’ai donc dû mettre 6 ou 7 heures, sans compter les pauses sur les aires de repos.

En quoi la conduite en Espagne diffère-t-elle de ce à quoi nous sommes habitués en France ? Tout d’abord, lorsque j’ai traversé le pont Saint-Jacques, en sortant d’Hendaye, j’ai vu le panneau « Guipúzcoa », puis le panneau « Irún », mais pas le panneau « España »… Un activiste séparatiste basque l’aurait-il fait disparaître ?

J’ai aussi remarqué que les limitations de vitesse sont souvent dix kilomètres/heure en dessous de la norme française. ⭕ L’autoroute est limitée à 120 (ça, je l’avais remarqué depuis longtemps), la quatre-voies à 100, les courbes et les périphéries à 60 et, dans certaines zones où il faut être prudent, on voit assez régulièrement un panneau « 40 ». Par ailleurs, j’ai très souvent vu le panneau « vitesse conseillée » (🔟), alors que celui-ci est extrêmement rare en France (du moins, dans la région plate où je réside). Cet affichage était très fréquent sur les routes sinueuses et montagneuses du Pays basque, mais je l’ai aussi vu dans le paysage légèrement vallonné de la Meseta.

Enfin, les Espagnols m’ont semblé plus nerveux que les Français au volant. Ils ne sont pas plus désagréables, mais ils dépassent plus volontiers les limitations de vitesse et n’hésitent pas à doubler quand vous n’allez pas assez vite. Par conséquent, je me suis laissé entraîner dans leur dynamique. Bien évidemment, j’ai tâché d’être prudent et de ne pas faire d’excès de vitesse, mais mon écoconduite s’est avérée moins radicale après le passage des Pyrénées… 😉

Faro, le mercredi 16 juillet, an de grâce 2025

Après 48h assez tranquilles dans le chef-lieu de la Castille-et-León, j’ai mis le cap sur le Portugal. Cette fois-ci, j’ai opté pour un trajet en car de nuit, dont la faible empreinte carbone est compensée par quelques euros en plus sur le prix du billet, permettant à la compagnie routière d’œuvrer en faveur de notre environnement. Ma bagnole est restée à Valladolid, d’où je partirai dimanche vers Saragosse. J’ai proposé un trajet bon marché sur Blablacar, précisant que la contrepartie de ce tarif plus bas que la moyenne est une heure de route supplémentaire du fait de la mise en œuvre de mes techniques d’écoconduite radicale. 🌻

Après la traversée de la frontière, le trajet jusqu’à Porto s’est avéré assez pénible. Je ne me souvenais pas que le Nord du Portugal était aussi montagneux. Néanmoins, j’ai pu profiter du temps qui m’était ainsi donné pour travailler intellectuellement. J’ai notamment entamé le cours de catalan sur Duolingo.

Une fois arrivé à Faro (chef-lieu de l’Algarve, dans l’extrême Sud du pays), j’ai visité la ville en attendant l’arrivée de Mickaël. C’est la troisième fois que je voyage au sein de la péninsule Ibérique avec cet ami linguiste. Entre autres, l’été dernier, il m’a accompagné sur une partie de mes voyages en Castille et en Andalousie. 🏰💃

J’ai notamment pris quelques clichés de la vieille ville et des collections du musée municipal. J’ai aussi pu visiter un monument magnifique situé en bordure d’un parc (voir vidéo sur ce lien). 🎬 Bien évidemment, tous ces contenus iconographiques et audiovisuels sont publiés avec l’autorisation expresse des autorités compétentes. ⚖

Mickaël est arrivé vers 18h30. Nous avons dîné dans un restaurant typique, puis profité de la beauté du centre-ville une fois la nuit tombée. 🌃

Car Flixbus n°1010, quelque part entre Faro et Lisbonne, le jeudi 17 juillet 2025

Ce matin, Mickaël et moi nous sommes levés de bonne heure pour prendre le bus en direction de l’Île de Faro. 🏝 Là-bas, nous avons passé quelques heures à la plage. Quand l’un se baignait, l’autre surveillait nos affaire. Nous sommes rentrés en ferry. Depuis la poupe du bateau, j’ai pris une nouvelle vidéo, que vous pourrez visionner en cliquant sur ce lien… 🛥🏖🛫

Après un repas très bon et assez sain dans le restaurant qui jouxte l’embarcadère, nous avons pris la route pour Coïmbre, d’où nous nous embarquerons dans un car de nuit en direction de Salamanque… 💀🐸

Salamanque, le vendredi 18 juillet 2025

Arrivés vers 4h30 dans l’une des grandes villes historiques d’Espagne, nous avons somnolé et gardé les affaires à tour de rôle. Lors des plages d’éveil, j’écoutais des podcasts en lien avec un concours que je prépare ou je travaillais mon catalan, mon arabe et mes maths sur l’appli susmentionnée. 🦉

En milieu de journée, nous avons visité certains coins de la plus ancienne université du monde hispanique. 👨‍🎓👩‍🎓 Après avoir un peu flâné dans les locaux de la faculté de traduction et d’interprétation, nous avons trouvé notre bonheur dans les rayons de la librairie universitaire. 📚 Pour ma part, j’ai investi dans des ouvrages qui pourront m’être utiles à l’avenir, en tant que traducteur, enseignant-chercheur et/ou tout simplement pour le plaisir d’étudier les langues et les lettres hispaniques. J’ai ainsi scruté le rayon « traductologie » et sélectionné 4 monographies pertinentes (dont 2 références internationales). J’ai également acheté une grammaire arabe bien faite, ainsi que des œuvres de deux universitaires salmantins qui devinrent de grands noms de la littérature espagnole : le frère Louis de León [fray Luis de León, mystique de la Renaissance] et le philosophe Miguel de Unamuno. 📖 Bien évidemment, j’ai demandé à la libraire d’apposer le cachet de son commerce sur les ouvrages de ces deux grands écrivains, afin que je puisse prouver que je me les suis procuré à Salamanque. 😉

Sur la façade de style plateresque qui fait face à la statue du frère Louis de León, j’ai soumis Mickaël à une tradition pluriséculaire liée à l’intégration des étudiants : trouver où se cache la grenouille parmi ce complexe de bas et de hauts-reliefs. 🐸 Après cette courte soirée d’intégration effectuée en milieu de journée, nous avons visité le musée de l’université. En mode déconnexion à ce moment-là, j’ai pu savourer sur place la beauté des bâtiment et l’intérêt historique des collections. La seule photo (prise par mon compagnon de voyage) que je vous partage est ce facsimilé d’une carte du détroit de Magellan, datant probablement du XVIIe siècle. Certains lecteurs et certaines lectrices bien spécifiques comprendront ce que cette image vient faire au sein de cet article, un certain nombre de lignes avant le récit de la visite de monuments édifiés à Barcelone entre 1888 et 1929… 😉

Comme vous pouvez le constater, la connaissance de cette contrée australe remota n’était pas très précise. Les Autochtones à moitiés nus montrent que ce territoire hostile était le fief de quelques tribus considérées comme des sauvages n’ayant pas encore eu la chance d’être civilisés. Malheureusement, lorsque ces territoires seront conquis, quelques siècles plus tard, par le Chili et l’Argentine, les premiers habitants du Sud de la Patagonie et de la Terre de Feu seront aussi malmenés que les ethnies d’Amérique du Nord lors de la conquête de l’Ouest… ☠ À l’époque de l’édition de cette carte, la topographie relative aux Antilles et au Golfe du Mexique (des zones fortement colonisées à partir des voyages de Christophe Colomb) témoigne d’une connaissance beaucoup plus fine de la géographie de cette région. 🌎

Vers la fin de la visite, une section est consacrée aux sciences naturelles. Dans une vitrine exposant des pièces de paléontologie, on peut observer quatre crânes, ayant appartenu à un hippopotame pygmée, à un tigre à dents de sabre, à un Australopithèque et à un Néandertalien. 💀 Hormis celui du cousin de Lucy, qui provient d’Éthiopie, ces restes d’ossements sont, me semble-t-il, tous issus de la région. Une fois de retour à l’hôtel, j’ai calculé combien de générations de 15 ans (ce qui devait être une moyenne à la préhistoire) pouvaient nous séparer de nos ancêtres d’il y a 3 millions d’années. Selon ces estimations, une chaîne de 200 000 hominidés nous relie à cette créature dont la boîte crânienne était largement plus réduite que la nôtre…

Après le déjeuner, nous avons scruté les médaillons de la Plaza Mayor, qui sont à l’effigie des grands personnages historiques espagnols. Les rois, reines et autres chefs d’État sont de loin les plus nombreux. 👑 Depuis ma dernière visite (fin 2009), le bas-relief représentant Franco a été retiré. Lorsque ce dictateur siégeait aux côtés d’Alphonse X le Sage, des Rois Catholiques, de Charles Quint et de Philippe II, un anonyme avait customisé son portrait en y ajoutant une moustache qui faisait Führer. Actuellement, des allégories personnifient la Première et la Seconde Républiques, tandis que Jean de Bourbon, le père de Juan Carlos Ier, a lui aussi droit à son médaillon, bien qu’il n’ait jamais régné. En effet, il était ouvertement trop démocrate aux yeux du Caudillo, qui a désigné son fils comme successeur, sans se douter que celui qui n’ouvrait pas la bouche et semblait tout acquiescer était loin d’être simplet ; il avait des idées de Transition derrière la tête… 🗳 Outre les politiciens, sont honorés quelques écrivains, à l’instar de fray Luis de León, Cervantès et Unamuno. Entre autres personnages clés, un médaillon représente Antonio de Nebrija, qui publia en 1492 la toute première grammaire de la langue espagnole. 🇪🇸

Saragosse, le dimanche 20 juillet 2025

Après un saut de 24h à Valladolid, où j’ai pu revoir des amis de longue date, j’ai pris la route pour Saragosse, covoiturant Antonio et son fils Rodrigo. Nous avons longé le Douro et traversé la province de Soria, dont les paysages désertiques, vallonnés et calcaires m’ont époustouflé. 😮Antonio m’en a appris un peu plus sur la signalisation espagnole. En effet, j’avais remarqué depuis le Pays basque que certaines routes sont nommées par deux lettres originales, suivies d’un nombre. En fait, il s’agit de l’équivalent de nos départementales, mais, au lieu du D, on trouve les lettres qui identifient la province. Par exemple, les routes relevant de la compétence de la diputación de Valladolid commencent par VA, celles qui sont administrées par la province de Soria s’ouvrent avec les initiales SO, idem pour ZA dans la division administrative de Saragosse (Zaragoza), etc. Cela concerne notamment le périphérique de chaque chef-lieu.

Peu après que nous avons passé le panneau « Aragón », il s’est mis à pleuvoir. Toute référence à un grand film du cinéma français ne serait que coïncidence… 😉 Le paysage était tout aussi beau, tandis que nous nous y enfoncions au coucher du soleil. Nous avons traversé un bourg nommé Borja. D’après Wikipédia (dont la page dédiée en français aurait pu être mieux traduite), cette localité était peuplée dès la période celtibère, connut quelques siècles plus tard une période hispano-arabe, puis fut le berceau des Borgia, une famille de papes pas très catholiques… Du fait de mon écoconduite radicale, nous sommes arrivés à destination à la tombée de la nuit. Demain, je visiterai certains monuments phares et vous en écrirai davantage.

Saragosse, le lundi 21 juillet 2025

Ce matin, je suis parti vers le centre-ville pour visiter la basilique du Pilar. Chemin faisant, j’ai longé San Pablo, une église aux allures de mosquée. En voici quelques clichés :

Un peu plus loin, je suis tombé sur un complexe architectural édifié sur des ruines romaines et abritant notamment l’office de tourisme :

Arrivé vers midi à la basilique-cathédrale Nuestra Señora del Pilar, j’ai pu visiter cet immense édifice construit à la gloire et à la louange de Dieu. ✝️😇 Voici quelques photos de l’intérieur et de l’extérieur de la bâtisse :

Dans l’après-midi, j’ai visité une tout autre merveille architecturale : le palais d’Aljafería. Riche de mille ans d’histoire, ce joyau de l’art hispano-musulman fut le siège de la taïfa de Saragosse, puis, après la Reconquête chrétienne, du royaume d’Aragon. ☪✝ À cette époque, des artisans arabo-musulmans restèrent librement sur leur terre d’origine et participèrent au développement architectural de ce complexe. Appelés mudéjares, ils développèrent un style de construction éponyme. Cette vidéo vous offre un aperçu de la cour centrale. Voici quelques clichés de l’intérieur et de l’extérieur de l’édifice :

Le palais abrite également une collection de peintures de Goya et de certains de ses précurseurs. En effet, le célèbre peintre de la Cour était aragonais d’origine. Comme vous l’avez peut-être remarqué en feuilletant les clichés d’El Pilar, il peignit au moins une fresque sous une coupole de cet édifice. Veuillez trouver ci-après quelques photos d’œuvres et/ou des commentaires en lien avec don Francisco et certains de ses confrères :

Pour conclure le récit de mon bref séjour à Saragosse, voici quelques clichés capturés en ville. Vous y verrez notamment quelques vues de Nuestra Señora del Pilar à la tombée du soir, prises depuis des ponts qui enjambent l’Èbre. Vous pourrez également lire une plaque commémorative honorant les victimes du siège de la ville par les troupes napoléoniennes :

Aire autoroutière sur l’A2, à quelques kilomètres de la frontière entre l’Aragon et la Catalogne, le mardi 22 juillet 2025

Parti plus tard que prévu de Saragosse (j’avais besoin de roupiller un peu), j’ai décidé de ne pas ouvrir le trajet à d’éventuels covoitureurs, pour différentes raisons. Au milieu des paysages tout aussi vallonnés et désertiques que la campagne vallisolétane, j’ai roulé la plupart du temps à 60 km/h, pour des raisons environnementales et budgétaires. Je me suis fait klaxonner deux fois, ce qui m’était peu arrivé depuis que j’ai franchi la frontière. Il faut dire que je n’ai pas encore pris le temps d’imprimer et d’afficher la version espagnole de mon écriteau « Écoconduite : doublez-moi ! », que j’ai placé sur la lunette arrière. Néanmoins, j’imagine que les automobilistes et camionneurs qui me suivent comprennent l’idée de la version française, d’autant plus que la police est en vert. Si ce message leur était vraiment hermétique, je me ferais certainement beaucoup plus klaxonner. 😅

Barcelone, le même jour, tard dans la soirée

Après moult péripéties, je suis enfin arrivé à l’auberge de jeunesse où je resterai cinq jours et cinq nuits. Environ deux heures avant d’arriver, je me suis arrêté dans un petit restaurant de village, dans la province de Lleida. Le barman était très sympathique. Pour m’adapter à la culture de la région qui m’accueille, j’ai commandé une crema catalana et utilisé le peu de mots que je connais dans la langue locale pour échanger avec le personnel et les autres clients. J’ai aussi vérifié quels quartiers de Barcelone craignent le plus. On m’a déjà raconté quelques histoires qui incitent à la prudence. Je ne sais pas dans quelle mesure cela relève de la réalité ou de la légende urbaine. Quoi qu’il en soit, j’ai programmé le GPS de manière à ne pas garer ma voiture dans un endroit où elle ne soit pas en sécurité. 🔒

La raison de cette longue pause et l’un des motifs de ma conduite très tranquille étaient ma volonté d’éviter l’heure de pointe. En effet, la deuxième agglomération des Espagnes est trop petite pour son propre parc automobile et les innombrables cyclomoteurs qui vrombissent en son sein. 🏍 Si j’ai vu de beaux paysages une fois arrivé en Catalogne, notamment les montagnes de roche rougeâtre qui avoisinent l’abbaye de Montserrat, la dernière section n’a pas été de tout repos. À l’approche de la Cité comtale, j’ai roulé au moins sur deux tronçons indiqués comme fortement accidentogènes. J’ai aussi manqué une fois de justesse de me retrouver au milieu d’un carambolage (pourtant en dehors de ces zones à risque). Bien que je me fusse trouvé sur ce réseau routier un mardi estival vers 20h30, la circulation y était encore assez vive. De mon humble point de vue, à la suite de cette brève expérience, la conduite à Barcelone et dans sa périphérie est plus dangereuse qu’en région parisienne. ⚠

Une fois arrivé dans la ville intra-muros, il a été très compliqué de trouver où me garer. Après y être parvenu, j’ai vécu d’autres mésaventures sur lesquelles je ne vais pas m’étendre, jusqu’à enfin pouvoir me poser pour rédiger ce billet. Heureusement, les personnes que j’ai croisées lors de certaines galères se sont montrées très coopérantes, dotées d’une amabilité caractéristique du peuple espagnol. En revanche, le peu de transactions que j’ai eu à effectuer depuis mon arrivée dans la Ville comtale, il y a deux heures et demie, me laisse penser que les Catalans méritent tout à fait leur réputation d’avarice maladive. Mais ils ne savent pas encore qu’à ce jeu-là, je peux, moi aussi, être très bon. Barcelone, à nous deux ! 😉

Barcelone, le mercredi 23 juillet 2025

En milieu de journée, j’ai donné un paseo dans la ville. Voici quelques clichés, dont une vue de la Sagrada Família, ainsi qu’un balcon d’immeuble arborant le drapeau séparatiste :

En début d’après-midi, j’ai visité le Parque de la Ciutadella. Sur cette vidéo, vous pourrez vous mettre au vert avec une prise de vue de l’Umbracle. Voici un pêle-mêle de photos capturées dans cet immense jardin très travaillé :

Après ce long paseo, je me suis rendu sur la place de Catalogne pour une visite guidée à participation libre (free tour). Notre guide, Cristina, nous a d’abord menés sur la fameuse Rambla. Cette avenue qui descend vers la mer était à l’origine un fleuve, que les Arabes ont asséché lors de leur brève occupation de la région (718-801, soit 83 ans, jusqu’à la création de la Marche d’Espagne par Charlemagne). 🕌 Au XIXe siècle, la partie supérieure de la Rambla était habitée par de riches bourgeois. Ceux qui le souhaitaient avaient le droit de louer une place assise avec une licence pour critiquer les passants. Voici quelques images de la fameuse avenue qui sépare le centre historique des quartiers urbanisés à l’époque contemporaine :

Nous avons ensuite vu quelques ruines romaines, comme ce cimetière ou, vers la fin du parcours, ces colonnes du temple d’Auguste au milieu d’un quartier piéton :

La cathédrale gothique revêt un intérêt historique tout particulier. Construite sur plus d’un siècle au Moyen Âge, elle exposait à l’origine un extérieur assez dépouillé. Or, à l’approche de l’exposition universelle de 1888, il fallait montrer aux grands de ce monde une belle image de Barcelone. En l’état, le siège du diocèse n’était pas considéré comme présentable. On lança un appel à projets. Un certain Antoni Gaudí proposa des aménagements originaux, qui ne furent pas retenus. 😥 Un autre architecte fut recruté sur la base d’un état projeté beaucoup plus conforme aux canons de l’art gothique. Un an après avoir essuyé ce refus, Gaudí entreprit l’édification de la Sagrada Família. Cette dernière accueille en moyenne 11 000 visiteurs par jour, quand la cathédrale est seulement fréquentée par 3 000 fidèles au plus fort de son affluence, à savoir, les jours de solennités. Une belle revanche !

Malheureusement, le mécène du projet de restauration de l’église gothique rencontra quelques problèmes financiers et ne put soutenir que l’embellissement de la façade. Sur ces photos, l’on peut voir que la partie cachée par la rue est restée assez sobre :

Au Moyen Âge, la communauté juive revêtait une certaine importance à Barcelone. Elle bénéficiait de la protection des autorités politiques, car, comme les fidèles israélites n’étaient pas assujettis à la dîme, ils payaient aux détenteurs du pouvoir temporel un impôt beaucoup plus fort que les chrétiens. Dans les trois religions abrahamiques, l’usure était considérée comme un péché grave lorsque l’on prêtait ou que l’on empruntait à des coreligionnaires. ✡✝☪ Néanmoins, pour les grosses sommes, l’intérêt était nécessaire pour couvrir les risques. Les chrétiens s’adressaient donc aux juifs, qui s’établissaient sur un banc (banco) au milieu de la rue. De là nous vient le terme « banque » (banco). Lorsqu’un débiteur se trouvait dans l’incapacité de rembourser, notamment car il ne pouvait pas honorer de forts intérêts (dus à un risque élevé), par exemple à cause d’une mauvaise récolte, il venait casser le banc de son créancier juif (« banc cassé » se disait en espagnol médiéval banca rota, ce qui a donné « banqueroute » en français). Entre autres mésaventures des juifs d’Europe à l’époque médiévale, on les accusa de sorcellerie car ils furent largement plus épargnés de la peste que leurs frères chrétiens. L’une des raisons de cette préservation sanitaire était la meilleure hygiène des Israélites, qui se lavaient les mains de manière rituelle avant de prier et de manger. 🧼 Devant le courroux des foules qui saccageaient les juderías, les autorités ecclésiastiques prirent la défense du peuple de la Première Alliance et arguèrent que la peste était un juste châtiment divin, appelant les fidèles à se détourner de leurs péchés. Lorsque le quartier juif de Barcelone fut rasé par des foules en furie, il ne resta qu’un bâtiment sur pied, à savoir, la synagogue. 🕎 Pourquoi le plus juif des édifices du quartier juif fut-il le seul épargné par la haine antijuive ? Eh bien, parce que, vu de l’extérieur, rien n’indique qu’il s’agit d’une synagogue :

En un autre point du centre-ville, une cour témoigne d’autres blessures de l’Histoire. Comme vous pourrez le voir sur les photos suivantes, cette église voit le bas de son mur criblé d’impacts datant de la Guerre civile. Barcelone était un fief républicain. Cristina nous a donc demandé qui avait causé ces dégâts. Naturellement, nous avons pensé que cela était dû à une fusillade de prêtres ou de religieuses par des extrémistes, après un jugement sommaire et en haine de la foi. Elle nous a fait remarquer que les impacts sont bien plus importants que ceux qu’auraient causé de simples balles, d’autant plus que la partie basse du mur d’un édifice aussi haut est nécessairement bâtie avec des pierres très solides. En 1938, Franco voulait prendre Barcelone, qui résistait farouchement. ✊ Il savait que, si la Cité comtale tombait, l’Espagne serait à lui. Aux îles Baléares, ses amis italiens avaient quelques bombardiers qui pouvaient lui permettre de frapper fort. Sur cette place, une institution républicaine constituait une cible parfaite pour les rebelles phalangistes et leurs alliés fascistes. Elle fut donc bombardée, mais il y eut de nombreuses victimes collatérales, notamment les enfants pris en charge par un orphelinat géré par l’Église. 😥 Aujourd’hui, le collège Saint-Philippe-Néri s’est installé à cet endroit, en hommage à ces innocents massacrés pour des intérêts politiques qui leur échappaient. Pour honorer ces martyrs, la joie est l’un des piliers du projet éducatif de cet établissement. Voici quelques clichés de ce lieu tristement chargé d’histoire :

Nous avons également fait halte devant la mairie, où des camions des Mossos d’Esquadra étaient positionnés pour encadrer une manifestation séparatiste, dont certains participants brandissaient des pancartes avec la couronne d’Espagne à l’envers :

Au terme du free tour, nous avons écouté Cristina nous commenter la fabuleuse histoire de Santa María del Mar. Alors que les nobles et les proto-bourgeois construisaient la cathédrale avec de grands moyens, les petites gens ne pouvaient pas facilement s’y rendre pour prier, à la fin de leur journée de travail. Ils devaient payer pour s’y asseoir, ce qui leur était inaccessible. Ils décidèrent donc d’édifier leur propre cathédrale, dans leur quartier. ⛪ Chaque corporation d’artisans fut mise à contribution. Les orfèvres purent apporter des moyens financiers afin d’acheter les matériaux ; les maçons et les charpentiers mirent leurs compétences au service du chantier. Quant aux dockers du port, ils chargeaient sur leur dos les pierres extraites d’une montagne avoisinante. 💪 Et ils le faisaient non pas pendant leurs RTT, leurs vacances ou leurs périodes de chômage, mais à la fin de leur journée de travail, après avoir déchargé des bateaux pendant douze heures. Dans son best-seller La catedral del mar1, le romancier Ildefonso Falcones honore ce monument et ses humbles bâtisseurs qui expédièrent leur chantier en un temps record, bien qu’ils disposassent de bien moins de moyens qui les constructeurs de nos célèbres cathédrales. En 54 ans (1329-1383), le peuple barcelonais réussit ce qui durait plus d’un siècle dans le cas des édifices diocésains. ✝ À titre de comparaison, la Sagrada Família est en construction depuis 1882, soit plus de 140 ans, et devrait voir sa touche finale posée en 2032. Et ce, bien que le projet reçoive d’énormes financements et dispose de grues et d’ordinateurs. Voici quelques clichés de ladite « cathédrale de la mer », en plus de la vidéo que vous pourrez lire en cliquant sur ce lien :

Dans cet édifice religieux, aucun noble n’est enseveli. Les seuls mécènes honorés sont les orfèvres. Voici les armes de leur corporation (gremio) :

De même, la corporation des dockers est dûment reconnue par cette épigraphe :

Sur la route du retour, à la tombée du soir, j’ai pris deux autres photos de monuments qui illustrent bien la facette moderniste de Barcelone :

Vendredi, je suivrai un autre free tour, sur la Barcelone moderniste. En attendant, je vous souhaite de buenas noches !

Barcelone, le jeudi 24 juillet, an de grâce 2025

Aujourd’hui, il fait vraiment un temps de chien. Je me suis donc dit que j’allais privilégier les visites en intérieur, à commencer par la Sagrada Família. 🎅 Malheureusement, je me suis vu refuser l’entrée, car il fallait réserver sur internet et c’est complet jusqu’au 4 août. Sous la pluie, j’ai donc pu réaliser un petit shooting de l’extérieur de la basilique :

Lors de mon trajet pédestre vers le Musée de l’histoire de Barcelone, j’ai eu la chance de passer à proximité de l’arc de triomphe de la ville. Voici quelques clichés de ce monument et des environs :

La visite du musée s’est avérée intéressante, mais je n’y ai pas trouvé grand-chose sur la période de l’histoire contemporaine qui nécessite des recherches particulières de ma part (1888-1929). 🚂 Au début de la visite, le film d’introduction m’a néanmoins enseigné qu’à cette époque, le développement économique de l’agglomération était très inégalitaire et que les autorités ne faisaient que réprimer les manifestations ouvrières. ✊ Cette absence de dialogue social provoqua un développement fulgurant de l’anarcho-syndicalisme. Voici quelques photos prises à l’intérieur du musée ainsi qu’à proximité de ce dernier :

Sur le chemin du retour, j’ai pris deux photos qui reflètent l’histoire contemporaine de la Cité comtale :

Barcelona, el viernes, 25 de julio de 2025

En fin de journée, j’ai eu la chance d’effectuer un free tour sur la Barcelone moderniste, magnifiquement guidé par Juan Pablo.

En guise d’introduction, ce dernier a commencé par circonscrire ce phénomène architectural, en répondant à quelques questions-clés :

Quand ? Grosso modo, pendant la dernière décennie du XIXe siècle et première décennie du XXe siècle.

Quoi ? Le modernisme s’inspire de la nature.

Où ? Ni dans le centre historique ni dans le Raval, qui n’était pas urbanisé à l’époque. Le quartier moderniste est l’Ensanche, qui, comme son nom l’indique, est un espace, périphérique à cette époque-là, où la ville s’élargit. Le style moderniste s’inspire de l’architecture haussmannienne, alors en vogue à Paris. Même si ce nouvel espace urbain visait à accueillir toutes les classes sociales, dans les faits, ce seront surtout les riches qui se feront construire des maisons dans cette zone. 💶

Pourquoi ? La population augmente et ne tient plus à l’intérieur du mur d’enceinte défendu par des canons. Il était jusqu’alors interdit de construire à l’extérieur des remparts, car la périphérie ne pouvait pas être protégée des assaillants. À l’époque de la révolution industrielle, ce système défensif est obsolète. Les alentours déserts (une exception à cette époque) peuvent donc être investis pour le développement urbain.

Sur la Gran Vía, un pavé foulé par les passant est l’œuvre d’Antoni Gaudí en personne :

Ils représentent des motifs des fonds marins. Selon l’artiste, les lignes droites sont l’œuvre des humains, tandis que les courbes sont celle de l’Architecte par excellence, Dieu Créateur.

L’Ensanche commença à être urbanisé dans les années 1850. Les indianos, bourgeois qui avaient fait fortune en Amérique, voulaient attirer l’attention, comme tous les nouveaux riches de toutes les époques. Ils le firent par la construction de demeures originales, comme celle-ci, bâtie pour une famille de producteurs de tabac en Argentine. Elle est l’un des premiers monuments de ce type édifiés dans le quartier. Située sur la Gran Vía, elle témoigne de la transition du style néoclassique vers le modernisme. En voici quelques clichés :

Voici la Casa Lleó i Morera, une œuvre de Lluís Domènech i Montaner, qui fut aussi le créateur du Palau de la Música :

La décoration fait référence à la symbolique familiale (nom et histoire) ou à l’identité nationale naissante, notamment le dragon de saint Georges (Sant Jordi est le patron de la Catalogne) et le griffon. En effet, lleó signifie « lion » en catalan :

Un peu plus loin sur la même avenue, la Casa Amatller était la maison d’un chocolatier, dont le nom signifie « amandier ». De la même manière, l’on y trouve des motifs végétaux liés à cet arbre fruitier :

Le célèbre Antoni Gaudí créa la maison qui jouxte la Casa Amatller, à savoir la Casa Battló. Lorsque cet étudiant en architecture fut diplômé, ceux qui furent ses professeurs lui dirent qu’ils ne savaient pas s’ils remettaient ce bout de papier à un fou ou à un génie. L’histoire allait répondre à cette question. Il commença sa carrière grâce au mécénat d’Eusebi Güell i Bacigalupi, comte de Güell. Sur cette façade, qui a été apposée sur un bâtiment déjà existant, l’on remarque les couleurs de la Méditerranée. 🐟 Encore une fois, le modernisme s’inspire d’éléments naturels. Les balcons évoquent des crânes et les colonnes, des os. Bien qu’il s’agît d’une commande de la part de la famille qui allait vivre dans cet édifice, Gaudí considérait que son seul chef était Dieu. C’est pourquoi la tourelle est couronnée d’une croix en trois dimensions. Sur le fût de la tour apparaît un sigle faisant référence à la Sainte Famille. En effet, la célèbre basilique était LE projet qui importait réellement à l’architecte. Le toit rappelle les écailles du dragon abattu par saint George. 🐲 L’épée de ce dernier est symbolisée par la tour, plantée dans le dos de l’animal légendaire. La façade représente les entrailles de la bête, qui digère des cadavres humains. À l’époque, cette maison causa un véritable scandale dans tout Barcelone. Ses habitants la détestaient et ne parlaient que d’elle. C’était justement ce que voulait Gaudí et ce fut ce qui rendit cet édifice célèbre.

Ci-dessous, vous verrez un cliché d’une autre maison moderniste, de la même époque, non commentée par notre guide à l’ensemble du groupe. J’ai néanmoins demandé à Juan Pablo s’il avait des choses à me dire au sujet de cet édifice. Il s’agit d’un hôtel, construit à la même époque que les bâtisses présentées lors de la visite guidée. L’une des caractéristiques du modernisme est l’usage de matériaux très divers. Entre autres, la brique est une matière pauvre, utilisée pour les constructions modestes. Que dire alors de l’Alhambra, somptueux palais des derniers princes arabo-musulmans de la Péninsule ? ⛲ Eh bien, justement, la dynastie des Nasrides avaient bien conscience que le royaume de Grenade n’en avait plus pour longtemps. Au lieu de bâtir un palais en marbre, que les conquérants chrétiens auraient sans doute détruit à leur arrivée, ils l’édifièrent en briques et en stuc. Cependant, époustouflés par la beauté du château rouge, les Rois catholiques le laissèrent sur pied. Pour faire le lien entre Al-Andalus et la Barcelone d’il y a un gros siècle, Juan Pablo m’a précisé que le modernisme puisait notamment dans l’orientalisme, s’inspirant, entre autres, des civilisations chinoise, indienne et arabe. Voici un cliché de l’édifice en question :

La Casa Milà, également de Gaudí, n’est pas la rénovation d’un bâtiment préexistant, contrairement aux trois autres édifices commentés par notre cher guide. L’architecte la conçut de A à Z. La façade est pétrie de symbolique religieuse, notamment la prière du chapelet. On peut également tracer quelques parallèles entre certains éléments et la série cinématographique Star Wars. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à scruter et à analyser la photo ci-dessous :

Avant de prendre le métro pour le monument le plus visité d’Espagne, nous avons traversé un une rue piétonne assez sympa, qui fait on ne peut plus bobo :

Revenons-en de manière plus académique à la Sagrada Família. Celui qui eut l’idée de construire une église à cet endroit était un libraire, nommé José María Bocabella y Verdaguer. Il fut président de l’Association spirituelle des dévots de saint Joseph, qui visait à « exalter la foi et à embrasser la charité ». Cette organisation eut l’idée de bâtir un temple expiatoire, où, avec l’accord officiel de l’Église, les dons des pécheurs pour son édification permettrait une remise de dette au purgatoire. L’entrée pour la visite de la basilique coûte un certain prix, mais, en compensation, d’après qui y croit, les fautes commises en ce monde sont en partie pardonnées. À la fin du XIXe siècle, le lieu où fut initié le chantier n’était pas encore urbanisé. C’était un village de paysans, notamment chevriers. 🐐 Le premier architecte en charge du projet proposa une église néogothique. Il y renonça et Gaudí prit la relève en 1883, dans un tout autre style qui nous est désormais familier. 😉

La raison de la lenteur et de l’irrégularité de ce chantier plus que centenaire réside dans son caractère expiatoire. Il ne peut avancer que s’il reçoit les financements nécessaires de la part des donateurs et des visiteurs. Mais il y a également d’autres raisons historiques. Tout d’abord, Gaudí mourut soudainement, sans avoir désigné de successeur. Il fut renversé par un tram, et personne ne l’assista pendant plusieurs heures car on le prit pour un clochard. Même si ça avait été le cas, d’où un SDF mérite-t-il la non-assistance à personne en danger ? 😡 Il fut ensuite pris en charge par un guardia civil (équivalent d’un gendarme) qui passait par-là. Sans savoir qui il était, il mena l’homme accidenté à un hôpital pour les nécessiteux (el Hospital de la Santa Creu), où il mourut trois jours plus tard. Ce fut le 10 juin 1926. Le jour de ses obsèques, le 12, un silence de mort régnait dans Barcelone. Cinq mille personnes accompagnèrent le cortège funèbre. L’architecte fut enterré à l’intérieur de la Sagrada Família, à laquelle il avait dédié les 43 dernières années de sa vie. Dix ans plus tard, la Guerre civile freina le chantier, puis la misère qui régna en Espagne lors des premières décennies du franquisme n’arrangea rien. Dans les années 1960, le chantier commença à se poursuivre plus sérieusement. En 1992, les Jeux olympiques de Barcelone donnèrent au projet une visibilité mondiale. Depuis, les visiteurs affluent et les financements aussi.

Gaudí voulut évangéliser en sculptant la Bible dans la pierre. Veuillez trouver ci-dessous la façade de la Passion. Les lignes sont droites et anguleuses, ce qui accentue la violence des histoires relatées. L’on peut voir le baiser de Judas accompagné d’un serpent qui symbolise la trahison (et certainement Satan, l’auteur du péché), mais également sainte Véronique avec le linge où Jésus aurait essuyé son visage pour soulager une partie de ces maux, et où la Sainte Face aurait été miraculeusement imprimée. À côté de cette femme de Jérusalem qui n’apparaît que les dans évangiles apocryphes, des soldats romains portent une armure semblable à celle des clones de Star Wars. Derrière eux apparaît un personnage représentant Gaudí dans sa vieillesse. Il est inspiré de la dernière photo de l’architecte qui nous soit connue. Au-dessus des scènes de la Passion, l’on peut voir une représentation du tombeau vide, et, tout en haut, le Christ glorieux ressuscité. 😃

La façade de la Nativité est la plus ancienne. Gaudí put la voir achevée. Elle est plus arrondie et plus chargée. Elle représente la Naissance de Jésus, mais aussi ce qui vient avant et après dans le récit néotestamentaire, comme l’Annonciation, l’Adoration des bergers et des mages, etc. L’on peut aussi remarquer l’Arbre de vie.

En début de soirée, j’ai marché jusqu’à la Place de Catalogne, dans l’optique d’acheter des produits soldés auprès de deux grandes marques espagnoles. Finalement, à ce stade de l’été, tous les beaux vêtements sont écoulés et il ne restait que des horreurs. Je suis donc rentré bredouille. Néanmoins, j’ai trouvé beaucoup de bâtiments intéressants d’un point de vue architectural. S’ils ne relèvent certainement pas tous du mouvement moderniste, il m’a semblé que tous valaient la peine d’être photographiés et exposés dans le pêle-mêle ci-après :

Barcelone, le samedi 26 juillet 2025

Ce midi, j’ai déjeuné avec Lukas, l’un des autres baroudeurs avec qui j’ai sympathisé à l’auberge de jeunesse. Lorsque ce Tchèque parle anglais, sa voix et son accent slave rappellent un peu la manière dont Volodymyr Zelensky s’exprime dans la langue des Shakespeare. Je le lui ai dit. Il s’en est montré surpris et amusé.

Après m’être restauré et avoir pris congé de mon compagnon, qui était sur le départ pour Dublin, j’ai cheminé jusqu’au Parc Güell. Devant poireauter une heure avant de pouvoir rentrer, je me suis rendu compte que j’avais faim. Ne voulant pas céder aux arnaques des marchands de chucherías qui bordent l’entrée du célèbre jardin, je suis monté vers le quartier populaire qui surplombe cette zone, afin d’y trouver un bar barato. Lors de mon ascension, j’ai pu capturer cette vue sur la Méditerranée, devancée par la Sagrada Família et un building aux allures londoniennes que les Barcelonais surnomment, paraît-il, « le Suppositoire ». Attablé dans un bar-restaurant devant lequel stationne une voiture des Mossos d’esquadra, je commande un sandwich thon-crudités, effectivement à un prix très abordable, et je vérifie où je me trouve. Apparemment, je suis à l’orée du Mont Carmel, le quartier mal famé d’où vient le personnage principal du roman Teresa l’après-midi / Últimas tardes con Teresa, de Juan Marsé.

Je suis ensuite entré dans le parc, quand mon heure était enfin venue. Voici quelques clichés de certains endroits du début de la visite, parfois assortis de panneaux explicatifs :

Après m’être promené dans cet environnement étonnant et fort agréable, j’ai pu visiter la maison-musée d’Antoni Gaudí. Sur cette vidéo, vous pourrez voir une frise de l’histoire du Parc Güell, en lien avec le reste de l’œuvre de cet architecte que l’on ne présente plus. Ce pêle-mêle vous montre quelques éléments du musée, parfois assortis de panneaux explicatifs :

Dans la maison-musée d’Antoni Gaudí, cette vidéo en catalan (sous-titrée en castillan et en anglais) explique l’histoire du Parc Güell

Voici enfin quelques clichés de la seconde partie de la visite du parc :

Après avoir quitté les lieux, j’ai à nouveau marché vers la Sagrada Família pour y vivre la messe dominicale anticipée et découvrir l’intérieur de l’édifice par la même occasion. 🙂 Ayant alors très peu de batterie à ce moment-là, je n’ai pu prendre que quelques photos de la crypte, seul espace qui nous était accessible. Contrairement à mes attentes, la décoration m’a paru, au premier coup d’œil, assez classique, assez semblable à ce qu’on trouve dans une église gothique. Mais, en scrutant davantage, j’ai découvert que les style néogothique et moderniste y sont très élégamment mêlés, produisant à résultat à la louange et à la gloire de l’Artiste par excellence. 🎨 À ce titre, le tabernacle, où repose le Corps du Christ, me semble particulièrement réussi. La lumière rouge signifie que des Hosties consacrées se trouvent à l’intérieur et donc que, pour les croyants, Dieu y est réellement présent :

C’est aussi dans cet espace souterrain de l’édifice que Gaudí est enterré. Il est indiqué qu’il a été reconnu vénérable par l’Église catholique, au terme d’un examen approfondi de sa biographie, à travers les témoignages des personnes qui l’ont fréquenté, la réputation qu’il a laissée après sa mort, ses écrits publics et privés, etc. 🔎 Cette longue investigation, qui a duré plus de vingt ans, a prouvé qu’il a vécu les vertus évangéliques, notamment la charité, de manière héroïque. D’après la religion chrétienne, cela est impossible à un être humain sans la grâce de Dieu. Entre autres, il a beaucoup aidé des personnes défavorisées, donnant et se donnant sans compter. Vivant chichement et chastement, il finança par exemple, grâce à ses économies, l’École de la Sagrada Família, afin que les enfants des ouvriers du chantier et ceux des familles les plus modestes du quartier pussent être scolarisés. 👩‍🏫 Renonçant même sur une période à ses honoraires d’architecte, car le chantier recevait peu de financements, il dut faire preuve d’humilité en demandant l’aumône. Entre autres dévotions, il assistait à la Sainte Messe quotidiennement. Si un miracle est obtenu à son intercession et si une enquête très rigoureuse prouve que les faits constatés sont inexplicable par la science, alors don Antoni sera béatifié par le Pape et recevra le titre de « bienheureux ». Si un second miracle est prouvé au terme d’une enquête tout aussi rigoureuse, il sera ensuite canonisé et les catholiques pourront l’invoquer sous le nom de « saint Antoni Gaudí ». 😇

Pour terminer, voici un pêle-mêle de ce que j’ai pu photographier de la crypte avant que mon téléphone ne se mette tout seul en mode « messe » :

Lors de la célébration de l’Eucharistie, en plusieurs langues, le prêtre a commencé en latin, a poursuivi en espagnol, a consacré les Saintes Espèces en anglais et a, d’après mes souvenirs, prononcé l’envoi en catalan. 🌍 Les lectures étaient en italien, en catalan et en espagnol. L’Évangile était aussi en castillan. Pour la prière universelle, nous avons été plusieurs à être sollicités pour lire dans notre langue maternelle. J’ai donc eu l’honneur de prononcer les seuls mots en français de la célébration.

Monastère de Montserrat, le dimanche 27 juillet, an de grâce 2025

Parti de Barcelone ce matin, je me trouve maintenant dans un autre lieu emblématique de la Catalogne. ✝️😃 Le toponyme catalan Montserrat signifie « le Mont Scie ». En effet, il a été bâti sur un ensemble rocheux tout en longueur, dont les sommets qui se succèdent rappellent les dents de l’outil des bûcherons et des menuisiers. Le paysage est à couper le souffle, comme le montre cette vidéo. De mon point de vue de croyant, le monastère construit il y a mille ans, avec tous les défis que cela devait représenter à cette époque, est une manière de rendre gloire au Créateur de cette nature extraordinaire et bénie. 🌲🌳 Voici quelques clichés de cet endroit magique :

Pour des raisons techniques sur lesquelles je ne m’étendrai pas, je n’ai malheureusement pas pu visiter la basilique. En revanche, j’ai pu filmer une tradition catalane nommée « l’arrivée des géants ». L’un des participants m’a expliqué que, normalement, la chauve-souris était censée cracher du feu, mais que les autorités locales ne leur en ont pas donné l’autorisation. 🦇🔥 Cela est sans doute lié au risque d’incendie, qui menace actuellement les forêts en Catalogne comme dans toute l’Espagne.

Les géants : une tradition catalane

J’ai poursuivi la route vers la frontière, sur laquelle toutes les indications n’apparaissaient qu’en catalan. Quand c’est à l’écrit, j’arrive à comprendre sans problème, puisque ça ressemble beaucoup au castillan et au français. En revanche, à l’oral, j’ai plus de difficultés. Je comprends mieux l’italien que, pourtant, je n’ai jamais étudié très sérieusement. Mais les Ritales parlent lentement et distinctement, alors que la prononciation catalane est assez fermée. Nous verrons bien sur la suite du séjour si je m’acclimate… 😉

Port-Vendres, le lundi 28 juillet 2025

Hier soir, au terme d’une route en écoconduite radicale et pleine de défis, j’ai rejoint mon ami Albert et sa famille. J’y ai commencé la lecture de La crise catalane : une opportunité pour l’Europe. À travers des entretiens avec le journaliste Olivier Mouton, le leader séparatiste Carles Puigdemont explique les fondements du mouvement dont il fait partie. Il le fait de manière très humble, précisant que cette volonté d’indépendance concerne tout un peuple et que lui-même n’est que le serviteur qui était en poste au moment du référendum. Par conséquent, emprisonner les cadres dirigeants qui ont organisé cette consultation inconstitutionnelle n’éteindra en rien le désir d’émancipation démocratique et non-violent de millions de personnes qui se reconnaissent comme une nation à part entière. 🟨🟥🟨🟥🟨🟥🟨🟥🟨 Je poursuivrai ma lecture au cours de cette phase du voyage, qui s’accompagnera des conversations avec mes hôtes. En effet, ces derniers partagent ces convictions idéologiques. Pour ma part, je ne prends pas partie dans ce débat, qui concerne la politique intérieure d’une patrie dont je ne suis pas citoyen. J’essaie juste de comprendre la mentalité des uns et des autres. De même, Carles Puigdemont invite les lecteurs à consulter aussi ce qu’en dit la diplomatie espagnole, afin de tisser leur propre avis, nuancé et libre, sur cette question complexe.

Cet après-midi, j’ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait : me baigner dans la mer Méditerranée en France. 🐓 Je l’avais déjà fait en Espagne, en Israël et en Algérie. La dernière fois, c’était à Valencia le 1er janvier 2023. Elle était un peu froide, mais pas plus qu’en Bretagne méridionale autour de Pâques. Donc, c’était faisable, mais je ne suis pas resté très longtemps. Aujourd’hui, je me suis baigné avec mon ami Albert et son chien Fila. 🌊🐕 Il y avait beaucoup de vent, donc des vagues d’une intensité peu commune dans cette crique, ce qui a rendu la baignade intéressante. 😉

Sant Miquel de Cuixà, dimarts 29 de juliol del 2025

Aujourd’hui, Albert et sa famille m’ont emmené en un autre haut lieu de l’histoire catalane, l’abbaye millénaire de Saint-Michel de Cuxa. Avant de rentrer dans l’abbaye, mes hôtes ont sympathisé avec une autre famille catalane et ils ont conversé pendant un bon quart d’heure dans leur langue maternelle. J’ai assez bien compris ce qu’ils disaient, notamment lorsqu’ils parlaient de géographie et d’autres sujets techniques. Dans ce cas, la terminologie est assez transparente d’une langue à l’autre. Bien que je ne pusse pas participer dans ce bel idiome, j’ai pu rire à certaines blagues, savourer cette mélodie nouvelle pour mon oreille et je ne me suis absolument pas ennuyé. 😊 Voici quelques photos de l’entrée et du début de la visite :

En arrivant dans le cloître, l’on peut lire ce beau poème en catalan :

Le cloître a été partiellement reconstitué assez récemment. Certaines pièces manquantes se trouvent actuellement dans un musée new-yorkais. En marbre rose, les chapiteaux des colonnes sont tous différents et, bien souvent, n’ont rien à voir avec la religion chrétienne. 🏛 Par exemple, l’un d’entre eux est historié en référence à l’épopée de Gilgamesh ; d’autres exposent des motifs non figuratifs arabes ou perses. Les représentations de lions, griffons et singes symbolisent les dangers qui guettent l’âme en ce monde. Près de l’abbatiale, l’on trouve aussi deux ensembles de colonnes géminées. Voici quelques clichés de cet ensemble riche :

Dans l’église préromane dédiée à saint Michel Archange, on trouve notamment des arcs en fer à cheval, une technique wisigothe reprise par les Arabes :

Voici la pierre tombale d’un abbé (reconnaissable au couvre-chef qui couronne l’écu) :

Après avoir été délaissée et dégradée pendant plusieurs siècles, l’abbaye a été restaurée depuis quelques décennies et remise au service du culte. Les scientifiques, les archéologies et les historiens travaillent également ensemble pour comprendre le passé de ce lieu, le préserver avec respect et le rendre accessible au public.

Voici quelques derniers clichés de l’abbaye, dont la tombe d’un ancien doge vénitien qui s’y fit moine, puis fut canonisé après sa mort :

Eus, mateix dia, a la tarde (Eus, le même jour, dans l’après-midi)

Nous voici dans l’un des plus beaux villages de la Catalogne du Nord, perché dans un magnifique paysage pyrénéen :

Port-Vendres, le jeudi 31 juillet 2025

Ce matin, Albert et moi nous sommes promenés avec notre compagnon canin aux alentour d’une ancienne forteresse nommée « la Mauresque », dont vous pourrez lire l’histoire officielle sur ce lien. Voici quelques clichés du paseo :

Au retour, j’ai donné à mon ami son premier cours de portugais. Pour moi aussi, c’était une première. En effet, j’avais toujours cru que j’étais incapable d’enseigner cette langue que j’ai apprise de manière assez peu académique. En revanche, je peux la traduire sans problème. Cet article fait état d’une partie de mon expérience en la matière. 🌍 Concernant l’arabe, c’est tout l’inverse : je suis capable d’enseigner les bases de cette langue et de son écriture, mais mon niveau (sans doute A2) ne me permet pas de travailler comme traducteur professionnel à partir de cet idiome. Comme support pédagogique pour l’apprenti lusophone, nous nous sommes notamment appuyés sur la dernière vidéo du site Vejo e Acredito.

De mon côté, je continue à progresser, à mon rythme, en catalan, notamment sur Duolingo. Du peu que j’ai étudié pour le moment, j’y trouve beaucoup de similitudes avec la langue de Pessoa, qui ne sont pas partagées par celle de Cervantès. Par exemple, « aide » se dit ajuda en portugais comme en catalan, quand la variante castillane remplace le J par un Y, du fait que le phonème fricatif dorso-palatal sonore [ʒ] n’existe pas dans le système phonétique de cet idiome, du moins dans sa variante dialectale péninsulaire. 🤓 Par ailleurs, l’article défini apparaît devant les prénoms. Il est tout à fait académique de dire o João ou el Joan dans les deux langues périphériques de la péninsule Ibérique, alors que el Juan est beaucoup moins fréquent en espagnol et que le Jean fait très campagnard, ironique et/ou humoristique en français. Enfin, bon dia et bom dia sont tous deux au singulier, tandis que l’espagnol européen saluera formellement le matin par un ¡Buenos días! au pluriel. Si mon nouvel élève souhaite persévérer dans l’apprentissage commencé aujourd’hui, il pourra progresser très rapidement grâce à tous ces liens entre l’une de ses trois langues maternelles et une autre langue romane du même sous-groupe, par ailleurs très proche du castillan par son vocabulaire et sa grammaire, et assez similaire à la langue de Molière quant à son système phonologique… 🙂

Port-Vendres, divendres, 1er d’agost del 2025

Ce matin, nous avons fait une nouvelle promenade tous les trois de l’autre côté de la crique, d’où nous avons pu apercevoir la Mauresque à travers les buissons. Voici une demi-douzaine de clichés y afférent :

Dans l’après-midi, Albert et moi avons fait une longue promenade, notamment sur les hauteurs et sur le rivage. À un stade du parcours, je ne parlais qu’en portugais au nouvel apprenant. Il comprenait sans trop de difficultés.

Port-Vendres, dissabtes, 2 d’agost del 2025

Aujourd’hui, la journée commence à nouveau tranquillement. Mes hôtes m’ont autorisé à vous partager cette photo de deux coussins représentant l’âne des Pyrénées, symbole de la Catalogne, ainsi que l’écu de cette région historique. D’après cette source, les quatre bandes gueules sur fond or évoquent des faits qui remonteraient au IXe siècle, alors que les Francs créèrent la Marche d’Espagne après avoir chassé les Maures de la région. Ces quatre lignes rouges représentent la trace des quatre doigts sanglants de l’empereur carolingien Louis de Pieux (fils et successeur de Charlemagne) qui, blessé en combattant contre les Normands, aurait ainsi marqué le bouclier de Guilfred le Velu, premier comte de Barcelone. Voici le cliché susmentionné :

Collioure, le même jour, en fin d’après-midi

Au terme d’une marche avec mes compagnons humains et canidé, nous voici dans un village régulièrement primé comme l’un des plus beaux de France (tout comme Eus). Veuillez trouver ci-après une première vue de Cotlliure, depuis la bordure du cimetière de Port-Vendres :

Chemin faisant, nous avons pu apercevoir le Fort de Saint-Elme, dont voici une photo en contre-plongée :

À la sortie de Port-Vendres, l’on pouvait distinguer le village côtier que nous allions visiter au terme d’une marche de trois kilomètres. À l’horizon se dessine, d’après l’un de mes hôtes, la Côte d’Azur, notamment la montagne Sainte-Victoire, qui borde Aix-en-Provence. Un internaute doué en géographie et en orientation considère que c’est beaucoup trop loin pour que ce soit le cas. Selon ce lecteur, il s’agirait plutôt des monts du Haut Languedoc, plus proches et plus au nord. Voici lesdites vues dûment capturées et publiées :

Voici quelques clichés du palais du roi de Majorque :

Dans le Pays catalan, une mode est mise à disposition des touristes depuis quelques années. Un marchepied surmonté d’un cadre permet aux personnes qui le souhaitent d’observer une belle vue et éventuellement de la photographier. 📸 Voilà ce que ça donne :

En bordure de la digue, l’église est malheureusement fermée au public, a priori pour éviter les vols d’objets liturgiques, artistiques et cultuels qui ont déjà pu se produire ici ou là. J’ignore pourquoi la devise de la République est inscrite sur le tympan. L’édifice aurait-il été financé par la mairie, comme ce fut le cas pour la basilique d’Argenteuil ?

Voici un pêle-mêle de différents lieux du village, dont la mer bordant le quai, sillonnée par des canards, comme si l’eau y fût douce :

Port-Vendres, el mismo día, por la noche

Au soir de notre journée, une fois en bordure de Port-Vendres, nous avons pu nous extasier devant le magnifique coucher de soleil qui couronnait notre village de provenance :

Cadaqués, el diumenge, 3 d’agost del 2025

Ce matin, Albert et moi sommes allés à la messe dans l’église paroissiale de Port-Vendres. Face à la mer, elle dresse sa façade rose, d’une chaleur pâle hospitalière pour les vacanciers :

Les textes de la liturgie invitaient, entre autres, à ne pas amasser vainement les richesses et les succès, mais à se préoccuper de l’essentiel. 🙂 En effet, les aléas pécuniaires vont et viennent. Tout est vanité. À l’heure où je vous écris, les taux d’intérêts viennent de baisser en réponse à un phénomène macroéconomique lié à l’inflation. Les indices boursiers européens se cassent la figure depuis l’accord douanier annoncé conjointement par la Maison-Blanche et la Commission européenne. 📉 Comme ce dernier prévoit que l’Union consomme une certaine quantité d’armement étatsunien, la chute a été particulièrement à pic concernant les actions Thalès et Dassault. Néanmoins, comme le fou de Washington vient d’annoncer l’envoi de deux sous-marins nucléaires au large des côtes russes, ces deux valeurs pourraient bien remonter en flèche dès demain. 📈 Un technicien peu scrupuleux pourrait s’enrichir sans états d’âme sur ces rumeurs de Troisième Guerre mondiale. Mais tout est vanité. Si l’argent n’est pas mis au service du bien commun (et des plus démunis en particulier), mais n’est considéré qu’à des fins égoïstes, on passe à côté de l’essentiel : la Loi d’amour édictée par Dieu. ✝️❤ Au soir de notre vie, nous n’emporterons rien de ce que nous aurons amassé sur Terre. En revanche, l’amour dont nous aurons fait preuve (ou non) envers notre prochain demeurera pour l’éternité. 😃😰

Voici le texte de l’Évangile dominical, suivi d’une note de bas de page, où vous pourrez consulter les autres textes bibliques (vétérotestamentaires et paulinien, pour faire semblant d’être aussi calé qu’un exégète pédant) lus à la messe d’aujourd’hui :

Évangile

« Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12, 13-21)

Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
    Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
    Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
    Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
    Il se demandait :
‘Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
    Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
    Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
    Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?’
    Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Source : AELF2

En fin d’après-midi, nous avons pris les routes tortueuses de la corniche pyrénéenne qui borde la Méditerranée. Avec Albert, nous avons beaucoup parlé politique dans la langue de Cervantès lors du trajet. 🐍 Après avoir passé la frontière, nous sommes arrivés en « Catalogne du Sud« . Une fois installés dans la maison familiale de mes chers hôtes à Cadaqués, nous avons rejoint des amis d’Albert pour un concert de trompette et de saxophone en l’église Sainte-Marie. 🎺🎷 Comme c’est le jour du Seigneur, je vous partage ces image pieuses du village natal du célèbre peintre Salvador Dalí. Admirez notamment cette statue de Sant Jordi terrassant le dragon et protégé par un écu aux couleurs de la Catalogne :

Vous pourrez visionner un bref enregistrement du concert en question en cliquant sur ce lien et/ou sur celui-ci. Un grand bravo aux artistes, Mireia Farrés et Llibert Fortuny ! 👏🏅👍 N’hésitez pas à faire un tour sur leur site web officiel.

Le parvis se trouve sur une terrasse qui surplombe le port et une partie de la ville. En cliquant ici, vous pourrez visionner une vidéo capturée à la sortie du concert.

Nous avons poursuivi la soirée avec les amis d’Albert, qui sont allemands. 🥨 Bien que nous ayons surtout conversé en castillan, j’ai tout de même pu m’entraîner un peu dans la langue de Goethe, dont je ne maîtrise pour ainsi dire que les bases.

Cadaqués, el lunes, 4 de agosto de 2025

Après une soirée disons festive, je me suis levé vers onze heures et demie, laissant Albert terminer sa nuit. Sentent un besoin d’introversion, j’ai cheminé seul vers le port, le long du chemin côtier. Voici quelques clichés de ma promenade dite matinale :

Une fois en bordure du port de plaisance, j’ai poursuivi la lecture du livre de Carles Puigdemont. ✊ Voici comment il explique le modernisme et les avant-gardes qui se sont développés en Catalogne au début du siècle dernier :

En début d’après-midi, je suis revenu sur mes pas, photographiant le chemin côtier d’un point de vue différent et sous une luminosité légèrement distincte :

Dans la soirée, je suis sorti avec Albert au restaurant Can Rafa (« Chez Rafa »), spécialisé dans les fruits de mer à la catalane. Nous avons notamment mangé du fideu de arroz negro, une sorte de paëlla dont le riz est noirci par une sauce à base d’encre de pieuvre ou d’un autre invertébré marin. 🐙 Nous avons mangé les gambas avec de l’aïoli, une sauce constituée d’ail et d’huile d’olive battue. 🧄

Cadaqués, el martes, 5 de agosto de 2025

Ce matin, Albert et moi avons fait une petite promenade avec son oncle et son grand-oncle en bateau à moteur. Voici quelques images de la sortie de la crique où nous avons embarqué :

À travers les vagues et autres remous, nous avons longé la côté à une certaine vitesse. J’ai savouré l’instant, mais sans pouvoir l’immortaliser, car les terres rares qui composent mon téléphone portable auraient certainement fini par intoxiquer l’écosystème méditerranéen. 🐬 Après cette traversée, nous avons mouillé dans la Cala Bona (la « Bonne crique » en catalan), qui fait partie du parc naturel du Cap de Creus. Ce dernier est le point le plus oriental de toute la péninsule Ibérique. 🧭 Voici quelques clichés de cet endroit magique :

Après cette magnifique virée, nous avons pris un repas en famille, couronné par un dessert typiquement catalan (qui se prend normalement plutôt à Pâques), le pescado de nata (« poisson à la crème ») :

Ressentant le besoin de me dépenser, je me suis promené sur le littoral rocheux en fin d’après-midi. Voici quelques clichés de cette ballade, illuminés par un soleil très occidental :

À la tombée du jour, nous sommes repartis pour une virée paradisiaque. L’oncle d’Albert a jeté l’ancre au bord de l’île Messina. Nous avons pu nous baigner en medio de la nada, entre la colonie de cormorans et les nuées de cendres provenant de l’Aude, où d’immenses étendues boisées sont dévastées par un feu de forêt d’une gravité exceptionnelle… 😥 Voici quelques clichés nous rappelant que la nature est belle et que nous avons le devoir de la protéger :

Plus tard dans la soirée, j’ai pu photographier la lune. Elle est rougeâtre du fait des nuées de cendres chargées par la tramontane. Parfois, leur épaisseur était telle que le satellite de la Terre était tout simplement invisible.

Cadaqués, le mercredi 6 août 2025

Vers midi, Pol, un ami d’Albert, nous a emmenés en bateau à moteur dans un autre coin paradisiaque. 🛥 Au passage, nous nous sommes arrêtés quelques minutes dans une grotte nommée la Cova de l’Infern (« la Caverne de l’Enfer » en catalan). Cette vidéo en montre une vue plus ou moins panoramique. Vous pourrez aussi en avoir un aperçu à travers ces quelques clichés :

Après quelques minutes de navigation, nous avons pu mouiller dans une autre crique du Cap de Creus, nommée Cala Portaló. ✝ Nous y sommes restés plusieurs heures, notamment pour y accomplir quelques défis sportifs. 🏊‍♂️ Voici un pêle-mêle de photos de cet autre espace préservé, qui témoigne du talent du Créateur :

Très familier de cette crique, Pol m’a fait remarquer la forme de deux rochers bien précis. « El oso responde al lobo » [L’ours répond au loup], m’a-t-il dit… 🐺🐻

Il se trouve que Pol Zendrera Agulló est architecte à Cadaqués. Voici l’une de ses réalisations, qu’il nomme arquitectura tradicional moderna del Cap de Creus :

Il ne s’agit pas d’une rénovation. Pol est parti de zéro pour réaliser ce projet moderne, avec des techniques et des matériaux traditionnels, notamment de la céramique naturelle. 🧱⚱

Cadaqués, el jueves, 7 de agosto de 2025

Il est environ 13h et je suis levé depuis peu. Albert dort encore. Il faut dire qu’hier, nous avons fait la fête à l’espagnole, dans un coin de la ville dûment surnommé Carrer del pecat [rue du péché]. Sans doute trouvez-vous que cela est incohérent pour un blogueur catholique… ✝ Pour ma part, je n’ai rien à cacher. Je me suis limité à un chupito et mes excès ont même été en-deçà de la limite que je m’étais fixée. Sans doute que cette sortie assez sobre a été très saine, car mon compagnon et moi avons énormément ri, ce qui est excellent pour la santé mentale et physique. 😅 Nous sommes rentrés un peu après 4h du matin, ce qui n’est pas excessivement tard.

À l’heure où je reprends la plume, il est 16h39. Sentant des effets similaires à ceux d’une légère resaca (certainement davantage dus au manque de sommeil qu’à autre chose), je suis sorti vers 15h. J’ai exploré un chemin côtier qui m’était jusqu’alors inconnu. Il y aurait eu de très belles photos à prendre, mais j’ai décidé de ne pas trop charger cet article. Albert et moi venons de sortir de table, après avoir dégusté du gaspacho, du jambon serrano et quelques autres mets plus ou moins savoureux ou sains. 🍅🧀 Je sens que la fin du séjour sera assez tranquille pour que mon retour en voiture s’effectue prudemment. Une fois arrivé à la maison, je commencerai à préparer la rentrée, ainsi que les défis professionnels qui m’attendront en octobre et peut-être aussi en février-mars et/ou en juin… ✌

Lors de la sobremesa, Albert et moi avons débattu de l’existence de Dieu. M’ayant souvent accompagné à la messe, mon ami m’a confessé ses croyances personnelles : « En Catalogne, on sait très bien que Dieu n’existe pas. Tout a été inventé pour contrôler les hommes. Dans notre histoire nationale, la seule chose que le catholicisme ait apporté est l’Inquisition. » Il a essayé de me convertir à sa vision des choses, mais sans succès. 😉 Chacun est libre de croire ou non, mais moi, j’ai mes propres raisons d’avoir la foi. Bien sûr, le message d’amour de Jésus a souvent été profané par des chrétiens qui contre-témoignaient par leur conduite mauvaise. Moi-même, je suis un grand pécheur à certains niveaux. J’ai donc répondu à mon ami que l’athéisme avait aussi perpétré des horreurs, de la Shoah aux dizaines de millions de morts imputés à Staline et à Mao Zedong, en passant par les génocides arménien et cambodgien, ou encore l’univers totalitaire et concentrationnaire du régime nord-coréen.

Chacun restant sur ses positions, j’ai détendu l’atmosphère en faisant écouter à mon hôte « Casposos » de Ska-P. 🎸🥁🎺 Bien que tout catholique considérerait que certaines paroles de cette chanson sont blasphématoires, elle vise surtout les guérisseurs, magnétiseurs, chamanes et autres rebouteux. Si le point de vue athée de ce grand groupe considère seulement que ce sont des arnaqueurs qui profitent de la faiblesse des personnes malades pour s’enrichir à leurs dépens (en gros, ce qu’Albert reproche à l’Église), le catholicisme voit d’un très mauvais œil ces pratiques dites de « magie blanche », également pour des raisons supplémentaires. En effet, les forces utilisées seraient d’origine démoniaque. 😈 Le mal ne serait pas éliminé, mais déplacé, pouvant surgir de manière plus grave à un autre niveau. Ainsi, d’aucuns considèrent que des personnes estampillées comme des malades mentaux incurables sont en fait infestées ou possédées, et que, si les soins du psychiatre s’avèrent insuffisants, il faudrait peut-être songer à consulter un exorciste en parallèle. C’est le point de vue avancé par certaines branches conservatrices de l’Église catholique, en particulier la Communauté de l’Emmanuel. N’étant pas spécialiste de ces questions, je ne l’ai sans doute pas exprimé de manière aussi précise que le ferait un expert en démonologie. 👨‍🏫 Quoi qu’il en soit, chacun est libre d’adhérer ou non à ce point de vue. Comme beaucoup d’athées, Albert rétorque que les prêtres diffusent de fausses rumeurs sur leurs concurrents pour garder la mainmise sur leur clientèle. Pour ma part, je fais davantage confiance à des personnes qui ont donné leur vie à Dieu et pour les autres, célèbrent, confessent et exorcisent gratuitement, qu’à d’autres personnes qui demandent du pognon pour faire des incantations, en se basant sur des croyances qui se contredisent les unes les autres. Par ailleurs, comme je le suggère dans cet ouvrage, j’ai mes propres raisons sensibles de me méfier de ces choses-là… 🙂

Après ce débat et la lecture de cette piste, puis la répartition de la corvée de vaisselle, mon ami est parti se promener avec une personne de sa famille et son chien. Pour ma part, j’ai avancé sur plusieurs chantiers intellectuels, notamment la lecture de La catedral del mar et le livre de Carles Puigdemont. 📚 En effet, ces deux ouvrages catalan(iste)s reflètent une mentalité athée, ou du moins sécularisée et ouverte. Je suis ravi de me confronter à ce point de vue qui n’est qu’enrichissant pour moi. J’y apprends plein de choses intéressantes, mais, comme tout adulte doté d’esprit critique, je fais la part des choses entre ce que j’ai envie de prendre et ce que j’ai envie de laisser. 😊

Et vous, que pensez-vous de tout cela ? 😉 Vos commentaires sont les bienvenus !

Vers 19h, je suis sorti pour aller voir la maison-musée de Salvador Dalí, dans un village voisin de Cadaqués, nommé Portlligat. Alors que je suivais les indications du GPS, j’ai vu qu’un sentier se perdait sur la droite ; il était indiqué qu’il menait vers ma destination. Je me suis dit que cela promettait de rendre le trajet bien plus intéressant. Je m’y suis donc engagé sans hésiter et je n’ai pas été déçu, comme le montrent cette vidéo et ces quelques photos :

Lors de cette randonnée improvisée, j’ai eu la joie d’apercevoir trois sangliers qui attendaient patiemment que les voitures passent pour traverser la carretera. 🚦 Il s’agissait certainement d’une laie avec deux marcassins déjà adolescents. J’aurais bien aimé pouvoir les photographier, mais j’étais un peu loin et ceux d’entre vous qui me connaissent personnellement savent que la rapidité n’est pas mon point fort. 🐢 Après m’être réjoui de la beauté de la création et de l’aménagement qu’en ont fait les humains, je suis arrivé à Portlligat. En bordure du village, je me suis arrêté à l’ermitage Sant Baldiri, qui jouxte le cimetière :

Après être redescendu vers le port, j’ai atteint la maison où Salvador Dalí et son épouse Gala ont vécu de manière stable jusqu’en 1982. Attiré par le paysage, la lumière et l’isolement, le peintre s’était installé dans ce qui n’était alors qu’une baraque de pêcheur. Pendant quarante ans, il l’aménagea à sa façon, pour la transformer en l’espace le plus propice possible à sa créativité. 🎨⌚🐜 Il y a sans doute réalisé la plupart de ses œuvres mondialement connues… À titre personnel, je suis particulièrement attaché à cet artiste original, sans doute car je suis aussi zinzin et perché que lui. 😜 Malheureusement, je n’ai pas pu visiter le musée en question, car il fallait réserver ; c’est complet jusqu’au 15 août et je regagnerai la Mère Patrie le 9. À défaut, voici un shooting de l’extérieur :

Un peu essoufflé par ma longue marche le soir d’un lendemain de soirée, j’ai regagné la maison par un autre chemin, suivant ce que disait le système de géolocalisation du Pentagone. J’ai longé un paysage de maquis qui, sous le soleil couchant, m’a assez intrigué pour que je prenne quelques photos :

Ça m’a même tellement intrigué qu’à proximité de la destination, j’ai décidé de suivre un sentier de pierres qui filait à travers les broussailles. Au bout de quelques dizaines de mètres, je me suis rendu compte qu’il ne menait nulle part et j’ai donc dû rebrousser chemin. Toutefois, cette fausse piste n’a pas été vaine, car errer à travers la garrigue m’a permis d’en prendre quelques clichés intéressants, que voici :

Cadaqués, el viernes, 8 de agosto de 2025

Après une matinée plutôt calme, que j’ai consacrée en partie à l’organisation de mon voyage de retour et en partie à la préparation de mes concours, Albert et sa famille m’ont invité au restaurant Villa Salvador. Toute l’ambiance y est très catalane, de la langue maternelle du personnel à l’architecture de pierre sèche et de chaux (semblable aux œuvres de notre ami architecte), en passant par les motifs de décoration, inspirés des créations du peintre local éponyme. 🎨 Le jardin est typiquement méditerranéen, simple et composé de plantes endémiques et/ou adaptées au climat de la région. Certains plats servis incluent d’ailleurs des légumes et des herbes cultivés sur place. Les mets servis étaient, pour leur part, soit espagnols, soit des créations originales de la maison. Vers la fin du repas, une cliente très sympa a commencé à converser avec nous dans la langue de Dante. 🍝 Je comprenais à peu près tout ce qu’elle nous disait, mais je peinais à répondre dans un italien correct. Il faut dire que je ne me suis jamais penché très sérieusement sur l’apprentissage de cet idiome, que je considère surtout comme un outil pour communiquer avec des natifs. Beaucoup le trouvent magnifique. Pour ma part, je mets davantage de passion dans les langues plus dures, à l’instar de l’espagnol ou de l’arabe. En revanche, mes trois hôtes catalans arrivaient beaucoup plus spontanément à s’exprimer dans cette langue, que la plupart d’entre eux n’ont sans doute jamais appris très sérieusement non plus. Notre interlocutrice les a même félicités pour leur bonne maîtrise du toscan.

Entre 20h et 21h, avant de despedirme de mes chers hôtes, j’ai pris quelques clichés d’une partie de la côte que je n’avais pas encore photographiée. Je conclus donc la phase catalane de ce long article par des images marines, minérales et végétales de la Costa Brava, illuminées par le soleil couchant :

Quelque part en France, le mardi 12 août, an de grâce 2025

Épilogue

Enfin de retour chez moi, je souhaite tirer quelques conclusions de ce long voyage riche en rencontres, en culture, en nature et en beauté. 😀

Tout d’abord, j’ai bien conscience que tout le monde n’a pas la chance de pouvoir prendre un mois pour voyager autant et vivre ce type d’expériences très intéressantes. J’ai la chance d’avoir eu les moyens de le faire, mais tel n’a pas toujours été le cas. Comme je l’explique dans cet article, j’ai aussi connu certaines périodes difficiles sur le plan matériel. Je me suis battu pour améliorer ma situation, j’ai passé des nuits blanches à plancher sur des traductions ou à corriger des copies. J’ai aussi beaucoup économisé pour avoir les moyens de dépenser mon argent dans des choses qui en valent la peine. ✌ Outre l’écoconduite radicale, vous pourrez découvrir dans l’article susmentionné les sacrifices que je fais au quotidien pour mettre de l’argent de côté en vue de mes vacances et de l’imprévu. Il y a donc une part de mérite derrière ce long périple qui peut sembler très « bourge ».

Mais, soyons honnêtes : je n’ai pas payé mes vacances plein pot. J’ai eu la chance d’être accueilli, invité et aidé à plusieurs reprises, par des personnes que je remercie chaleureusement : des amis, de la famille, des personnes que je venais de rencontrer, voire des inconnus. Un merci tout spécial à Albert et à sa famille ! 👨‍👨‍👦‍👦

Par ailleurs, le fait d’être enseignant et célibataire me donne le temps, la disponibilité et les moyens de vivre ce que j’ai vécu en péninsule Ibérique. Toutes les personnes qui ont déjà enseigné vous diront que c’est un métier difficile. Seuls ceux qui ne l’ont jamais fait de leur vie croient naïvement que c’est un métier de planqués. Il paraît que c’est la même chose pour les fonctionnaires, qui subissent une pression que nous ne soupçonnons pas, malgré la sécurité de l’emploi. Le célibat comporte aussi son lot de difficultés. Lors de mon parcours, j’ai croisé des familles nombreuses qui n’ont pas la possibilité d’effectuer des voyages comme le mien. Ma situation personnelle et professionnelle comporte donc des inconvénients, mais au moins l’avantage de pouvoir vivre ce que je viens de vous partager. 🧭 Par ailleurs, étant donné que je suis traducteur et professeur de langues, il est nécessaire pour moi de pratiquer sur le terrain, dans une optique de formation continue. Le but ultime de ce voyage était d’ailleurs de me préparer à des concours qui me permettront de sortir du statut de vacataire et de développer certaines compétences très utiles pour les enseignants. J’ai l’impression que ces objectifs sont atteints. ✅

Enfin, si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi parce que j’ai eu la chance de naître et de grandir dans d’assez bonnes conditions. J’ai été élevé par une famille aimante, en pleine campagne, avec une éducation authentiquement chrétienne et des conversations édifiantes à table (y compris en anglais). 🙂 J’ai eu la chance de pouvoir pratiquer des activités artistiques, de développer un sens de l’effort et de l’engagement en travaillant à la ferme de mon père, en faisant 10 ans de scoutisme et en voyant mes deux parents et mon grand-père engagés dans des activités paroissiales, syndicales et caritatives. Mes parents ont toujours fait beaucoup pour aider les autres. En contrepartie, les gens les apprécient et ils bénéficient d’un solide réseau de vrais amis. Le réseau familial est aussi très solidaire, même au niveau des cousins issus-de-germain. J’ai d’ailleurs été très bien accueilli par certains d’entre eux, côté maternel, sur la route du retour. 🚗 Si l’aisance relationnelle n’est pas innée chez moi, ces valeurs de solidarité et de service, ainsi que quelques bases de psychologies reçues de ma mère, professionnelle du secteur, et de ma formation d’enseignant, m’ont permis de développer une empathie et une réciprocité grâce auxquelles j’ai développé, au fil du temps, mon propre réseau. Un grand merci à mes parents, à mes défunts grands-parents et à tous ceux sur qui j’ai pu compter jusqu’ici ! 😀

Tout le monde n’a pas eu la même chance que moi et je ne juge personne. Chaque parcours est unique. Nous ne partons pas tous sur un pied d’égalité, mais n’oublions pas la fin de la fable « Le lièvre et la tortue ». J’ai beaucoup d’estime pour ceux qui reviennent de loin et franchissent la ligne d’arrivée après avoir cheminé à leur rythme, souvent hors des sentiers battus. En partie à ce titre, je voudrais vous partager une autre réflexion, à partir d’une théorie de management que j’ai apprise récemment. 💡 D’après un expert en la matière, pour être un bon chef d’équipe, il faut appliquer l’équation suivante : (connaissances + expérience) x attitude. Cela m’a servi notamment pour gérer certains covoitureurs atypiques. Par exemple, l’un d’entre eux, que nous appellerons Jean-Charles, m’a laissé un message vocal qui m’a donné quelques indices sur la personne à laquelle j’avais affaire. En effet, s’agissait de quelqu’un d’expérimenté, en situation précaire et au parcours chaotique (rue, prison, etc.). À peine entré dans la voiture, il a commencé à ouvrir une canette de bière. 🍻 J’ai un peu râlé et il m’a dit qu’il n’en avait que deux. J’ai donc dit « ok », puis j’ai roulé sans aucune inquiétude. Pourquoi ? Il y a quelques années, j’ai eu besoin de faire un stage pour rattraper des points sur mon permis de conduire. Bon, vous vous doutez bien que ce n’était pas pour excès de vitesse ! 😉 J’y ai appris des choses très intéressantes, notamment que les responsables des accidents dus à l’alcool sont, dans la grande majorité des cas, des buveurs occasionnels qui sortent de soirée et ont soumis leur corps à une dose à laquelle il n’est pas habitué. Les piliers de comptoir, eux, ont en permanence un certain grammage d’alcool dans le sang et savent se contrôler sous cette dose qui me mettrait dans le coma éthylique. Jean-Charles était dans un état normal lorsqu’il est monté à bord et, vu le bonhomme, je me disais que deux binouzes n’allaient ni le rendre agressif ni le faire gerber dans ma bagnole. Les connaissances acquises lors d’une formation spécialisée me permettaient donc de ne pas m’inquiéter. Quant à mon expérience, il se trouve que j’ai fréquenté de très près des personnes au profil similaire. Dans Unis par le Camino, le personnage de Scratch est inspiré d’un ami que j’ai vu dans des états que certains ne peuvent peut-être pas imaginer. 🥴 Cette même personne inspirera un autre personnage de mon deuxième roman, qui s’intitulera Un traducteur chez les fous et dont l’intrigue se déroulera à Valladolid. Je sais donc que je suis capable d’interagir avec ce genre de loustic sans me mettre en danger. Je sais aussi qu’ils ont de très bon côtés. Je savais donc qu’avec Jean-Charles, j’allais pouvoir me confier sans filtre, beaucoup rire et bénéficier des conseils d’un homme rendu sage par une expérience hétérodoxe. Il se trouve d’ailleurs que j’avais besoin de me confier à ce moment-là, et la seule personne auprès de qui je pouvais le faire s’est avérée relativement efficace à ce sujet. 🙂 Les connaissances et l’expérience étaient une base, que j’ai multipliée par l’attitude en acceptant d’emblée de faire un détour pour déposer ce passager, en le tutoyant dès notre rencontre physique (un mimétisme qui me mettait très à l’aise), en le traitant d’égal à égal, en acceptant de m’arrêter quand il avait besoin de s’en griller une, ou encore en parlant comme un charretier, sans renier pour autant mes convictions religieuses. Lui aussi a fait preuve d’une attitude exemplaire à certains niveaux : il m’a offert du pain et du vrai fromage bien français avant même que le moteur ne démarre (et il se trouve que j’avais faim à ce moment-là), il a accepté de ne pas fumer dans la voiture et il a agi en bon copilote quand j’en avais besoin.

Concernant les covoiturages, j’aurais quelques remarques à ajouter. Premièrement, les passagers étaient prévenus à l’avance que je roule comme une tortue et que nous arriverions plus tard que ce que prévoyait le site de Blablacar. 🐢 Le trajet a été jalonné de défis : embouteillages annoncés par Bison Futé, canicule qui m’a incité à mettre la clim’ à fond, pas mal de conduite en montagne et un peu de conduite en agglomération. Nous avons fait environ 1285 km à travers la France dans ces conditions, le plus souvent en écoconduite radicale. Combien ai-je consommé ? Seulement l’équivalent d’un plein ! Mon réservoir a une capacité de 50 ou 60 litres, ce qui nous fait donc une moyenne de 3,89 à 4,67 litres au cent. Je trouve que c’est pas mal pour un vieux véhicule diésel classé au niveau 4 par la vignette Crit’Air. J’y vois une preuve que mes techniques d’écoconduite radicale fonctionnent, même si ça nécessite de ne pas être pressé… 🐌

Je terminerai avec une réflexion d’ordre sociologique. Le covoiturage et, dans une moindre mesure, les auberges de jeunesse, permettent à des personnes de différents milieux et d’origine diverse de se rencontrer. Toutes les études montrent que la société française est fragmentée. ⚡ Ce communautarisme multiple (j’y inclus aussi bien des salafistes, des fachos, des antifas, des personnes LGBT+, des véganes, des profs, des chefs d’entreprise, des agriculteurs, des toxicomanes et des cathos) crée des tensions. Comme on ne fréquente que des gens qui nous ressemblent, on a des a priori sur les autres tribus, on vote contre elles, on interprète leurs attitudes à travers un prisme biaisé, puis on s’énerve, ça dégénère en conflit, alors qu’on aurait pu désamorcer la bombe avec une attitude appropriée. 💣 Par exemple, tout à l’heure, j’ai vu une femme de la rue lancer des insultes racistes à un jeune homme de couleur qui lui avait fait une queue de poisson en trottinette. Ce dernier a eu l’intelligence de ne pas lui répondre. Peut-être que cette femme en voulait à la Terre entière parce que sa vie est difficile, mais, objectivement, y a-t-il un lien de causalité entre la manière dont ce jeune conduit et sa couleur de peau ? Moi aussi, il m’arrive d’énerver les autres sur la route. Pourtant, personne ne me traite de « sale Blanc » ! 🥛 De même, certains jeunes endoctrinés par des imams salafistes agressent leurs pairs parce qu’ils portent une croix. Si ces fanatiques avaient l’occasion de sortir de leur cité, de rencontrer des chrétiens qui vivent l’Évangile avec charité, de dialoguer et de fraterniser avec eux, ils verraient sans doute que ce que le christianisme dit de lui-même est plus fiable que certains versets du Coran et leur interprétation par certaines personnes bornées et/ou malintentionnées.

Ma mère psychologue m’a dit un jour que chaque agresseur a d’abord été agressé. Quand on a une vie difficile et qu’on voit d’autres personnes mieux réussir que soi, parfois du seul fait de leur naissance, ou du fait de tout ce qu’on projette sur eux, on peut être tenté de se venger. 👊 De mon côté, comme je l’ai écrit plus haut, je me sens ressourcé par ces vacances, notamment car j’ai vu de très belles choses (dont des paysages à couper le souffle sur la route du retour, même si je ne les regardais que furtivement pour des raisons de sécurité). J’ai aussi été accueilli avec bienveillance, j’ai fait des choses édifiantes, notamment culturelles et sportives, et je me suis bien marré. 😅 Si toutes les personnes qui vont mal avaient la possibilité de vivre ce que j’ai vécu cet été, elles se porteraient mieux et la relation avec leur entourage serait plus apaisée. Bien sûr, la coercition est parfois nécessaire, même si j’ai déjà été témoin que la police réagit parfois de manière violente quand une communication empreinte de finesse psychologique pourrait désamorcer un conflit au lieu de l’attiser. 🌺 Je salue donc le noble métier des travailleurs sociaux et des associations qui font un excellent travail sur le terrain, notamment en permettant à des jeunes qui ont eu moins de chance que d’autres jeunes de partir en vacances et d’y vivre des choses qui les tirent vers le haut.

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin d’été et une bonne reprise, pour ceux d’entre vous qui ont la chance d’avoir du travail. Pour les autres, tous mes encouragements dans la recherche d’une activité qui vous convienne et vous épanouisse ! 😃

Saludos gabachos,

Jean O’Creisren


  1. Il se trouve que mon ami Albert m’a prêté ce roman il y a sans doute plus de 6 ans. Je le lis par petits bouts, mais j’avoue que j’ai quelques difficultés à avancer. En effet, j’ai toujours un certain nombre de lectures en cours en même temps, et j’avoue que j’ai un peu de mal avec la violence qui ponctue toute l’intrigue. C’est peut-être pour cela que mon premier roman manque un peu d’action et ne se vend pas beaucoup pour le moment. Pour que mes écrits deviennent des best-sellers, faut-il provoquer une overdose d’adrénaline ou d’une autre hormone stimulante ? J’en prends bonne note… Mes prochains livres seront donc plus pimentés ! 😉 Si l’ouvrage d’Ildefonso Falcones est un bon moyen de connaître l’histoire médiévale de la Cité comtale (notamment en ce qui concerne la communauté juive), l’anticléricalisme diffusé par certains passages me paraît exagéré. Entre autres, le personnage de Joan me semble peu réaliste, en tout cas jusqu’à un certain stade de l’histoire. Comment un enfant qui a grandi dans la rue, au contact d’une dure réalité, puis a eu la chance d’étudier, donc de développer une certaine hauteur de vue, peut-il devenir un clerc légaliste à 100 %, qui applique les règles sans réfléchir, sans rien remettre en question et sans jamais écouter son cœur ? Certes, nous parlons d’une époque où ni l’Humanisme ni les Lumières n’avaient incité les Européens à faire preuve d’esprit critique, mais ce frère lettré au passé mûrissant est bien plus stupide que l’ensemble des autres personnages. Cela ne tient pas debout. Du moins, si je compare aux nombreux prêtres que je connais autour de moi, presque tous empreints d’une sagesse et d’un recul qui incitent à s’appuyer, entre autres, sur leur jugement avant de prendre soi-même une décision libre et mûrement réfléchie. Néanmoins, quand l’Inquisition accuse son frère adoptif Arnau, le religieux fait preuve d’empathie et de stratégie pour le tirer d’affaire, malgré l’épée de Damoclès qui le menace. En revanche, l’Inquisiteur général croit sur parole les nobles qui lui racontent des accusations rocambolesques sur un homme juste qui remet en question des privilèges aussi peu catholiques de le droit de cuissage. Je ne suis pas historien, mais il paraît qu' »Inquisition » a le même sens étymologique qu' »enquête ». Certains médiévistes considèrent donc que ce tribunal ecclésiastique, qui menait une procédure rigoureuse et documentée, était un progrès par rapport à ce qui se pratiquait avant, à savoir le lynchage par les foules de personnes accusées de sorcellerie sans aucune preuve. Certes, l’Inquisition a condamné à mort et torturé, mais à une époque où la justice civile avait beaucoup plus recours à ces pratiques, que personne ne remettait en question. Voici certains discours que j’ai pu entendre de la part d’historiens ou d’influenceurs cathos. Vous avez bien sûr le droit de ne pas être d’accord et de me le faire savoir en commentaire, avec une argumentation fondée. 😊 Quoi qu’il en soit, j’ai emmené La catedral del mar dans mes bagages. Je comptais le terminer lors de ce séjour et le rendre à Albert dans la foulée. Finalement, je me suis arrêté à la page 543, notamment car mon hôte l’a récupéré lors du séjour à Cadaqués pour recommencer cette lecture depuis le début… ↩︎
  2. Première lecture – « Que reste-t-il à l’homme de toute sa peine ? » (Qo 1, 2 ; 2, 21-23) – Lecture du livre de Qohèleth
    Vanité des vanités, disait Qohèleth.
    Vanité des vanités, tout est vanité !
    Un homme s’est donné de la peine ;
    il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi.
    Et voilà qu’il doit laisser son bien
    à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine.
    Cela aussi n’est que vanité,
        c’est un grand mal !
    En effet, que reste-t-il à l’homme
    de toute la peine et de tous les calculs
    pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?
    Tous ses jours sont autant de souffrances,
    ses occupations sont autant de tourments :
    même la nuit, son cœur n’a pas de repos.
    Cela aussi n’est que vanité.
        – Parole du Seigneur.
    Psaume
    (Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc)
    R/ D’âge en âge, Seigneur,
    tu as été notre refuge.
    (Ps 89, 1)
    Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
    tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
    À tes yeux, mille ans sont comme hier,
    c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
    Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
    dès le matin, c’est une herbe changeante :
    elle fleurit le matin, elle change ;
    le soir, elle est fanée, desséchée.
    Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
    que nos cœurs pénètrent la sagesse.
    Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
    Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
    Rassasie-nous de ton amour au matin,
    que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
    Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
    Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
    Deuxième lecture
    « Recherchez les réalités d’en haut ; c’est là qu’est le Christ » (Col 3, 1-5.9-11)
    Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens

    Frères,
        si donc vous êtes ressuscités avec le Christ,
    recherchez les réalités d’en haut :
    c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
        Pensez aux réalités d’en haut,
    non à celles de la terre.
        En effet, vous êtes passés par la mort,
    et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
        Quand paraîtra le Christ, votre vie,
    alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
        Faites donc mourir en vous
    ce qui n’appartient qu’à la terre :
    débauche, impureté, passion, désir mauvais,
    et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie.
        Plus de mensonge entre vous :
    vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous
    et de ses façons d’agir,
        et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau
    qui, pour se conformer à l’image de son Créateur,
    se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance.
        Ainsi, il n’y a plus le païen et le Juif, le circoncis et l’incirconcis,
    il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre ;
    mais il y a le Christ :
    il est tout, et en tous.
        – Parole du Seigneur.
    Source : également AELF… 🙂 ↩︎

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Apparemment, tout les différencie : une jeune femme au cœur d’or qui parle aussi bien anglais que russe, deux Bretons aussi têtus l’un que l’autre, un chirurgien algérien qui a tout abandonné pour commencer une licence de droit, un SDF alcoolique, ainsi qu’un traducteur italien à la fois fervent catholique et fan du groupe anarchiste Ska-P. 😉

Pourtant, ils vont cheminer ensemble vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils vont affronter les mêmes épreuves sur un pied d’égalité. Avec les autres pèlerins, ils formeront une communauté très hétérogène, mais solidaire. Tous marchent pour une raison singulière, qu’ils en aient conscience ou non. Trouveront-ils ce qu’ils recherchent en cours de route ? 🌻

Photo de Guduru Ajay bhargav sur Pexels.com

Vous aimez lire les articles de « Délires de linguiste » ? 🙂 Quatre ans après avoir lancé ce blog, je publie Unis par le Camino. Ce roman original se développe autour du Chemin de Compostelle. Différents personnages évoluent au cœur de cette Espagne que j’aime tant. Ce voyage initiatique leur permet de soulever de grandes questions dans des dialogues constructifs, de se connecter à leur for intérieur et de se recentrer sur leurs aspiration les plus profondes. Vous retrouverez dans cet ouvrage ma passion pour les langues, mon goût de l’aventure et une bonne dose d’humour. 😉

Entre autres retours sur ce roman, un lecteur m’a dit que l’intrigue est bien construite, avec autant de suspense que vous êtes en droit de l’attendre. 😎

Cette idée de lecture vous intéresse ? Vous pouvez commander mon livre sur le site de l’éditeur.

Vous pouvez également vous le procurer dans la librairie de votre choix ou sur une plate-forme en ligne. Voici les références bibliographiques à fournir à votre libraire :

O’CREISREN, Jean. Unis par le Camino : une quête de sens sur le chemin de Compostelle. Saint-Ouen : Les Éditions du Net, 2023.

Bonne lecture et ultreïa ! 😉

Jean O’Creisren

« Welcome to hell » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « Welcome to hell » (¡¡Que corra la voz!! – 2002)

Welcome to hell

Les heures sont éternelles dans ce couloir sale ;
Je pense en détail à mon exécution.
Le temps me presse, why ne puis-je pas l’arrêter ?
Eh brother, welcome to hell!

Attaché sur une chaise, ils vont m’électrocuter.
J’ai été condamné à la peine capitale.
J’allègue mon innocence, ils ne veulent pas la voir.
Eh brother, welcome to hell!

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

On condamne des déments ou des mineurs
Sur la chaise de la mort ou dans la chambre à gaz.
Combien d’innocents ai-je vu périr ?
Eh brother, welcome to hell!

Je vis dans un pays où tu peux tout acheter ;
Être vivant ou mort dépend de ton capital.
Mon futur est déjà écrit, je ne peux pas me défendre.
Eh brother, welcome to hell!

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

DES CRIMES D’ÉTAT CONTRE L’HUMANITÉ CONFORMES À LA LOI EN VIGUEUR.
LES DROITS DE L’HOMME EXISTENT ; ÇA LEUR EST ÉGAL.

WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ASSASSINER !
WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ÉLIMINER !

WELCOME
WELCOME DEATH

Combien d’êtres humains devrez-vous assassiner
Pour vous rendre compte que c’est une atrocité ?
« Œil pour œil », ça ne peut rien résoudre.
Eh brother, welcome to hell!

Au fil des ans, on a réussi à démontrer
Que je n’étais pas coupable. Why? On ne peut pas revenir en arrière.
Mon corps est pourri. Why? Je ne peux plus renaître.
Eh brother, welcome, welcome…

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

DES CRIMES D’ÉTAT CONTRE L’HUMANITÉ CONFORMES À LA LOI EN VIGUEUR.
LES DROITS DE L’HOMME EXISTENT ; ÇA LEUR EST ÉGAL.

WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ASSASSINER !
WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ÉLIMINER !

WELCOME
WELCOME DEATH

Source : https://www.letras.com/skap/421978/

Traduction de l’espagnol vers le français par Maya Ferré

Révision et relecture de la traduction de cette chanson de Ska-P contre la peine de mort par Jean O’Creisren


Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ?

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Pourquoi suis-je fan de Ska-P ?

Ska-P est un groupe de ska-punk qui chante en espagnol depuis les années 1990…

Connaissez-vous Ska-P ? Il s’agit d’un groupe de ska espagnol originaire du quartier populaire de Vallecas, à Madrid. S’il ne vous dit rien, je vous invite à visiter leur site officiel.

J’ai eu la chance de découvrir Ska-P l’année où j’ai commencé à apprendre la langue de Cervantès. J’avais alors 13 ans. Un cousin m’a introduit dans leur musique et cette dernière m’a plu. En écoutant les chansons de Planeta Eskoria et d’El Vals del Obrero, je me suis vite rendu compte que c’était un truc de rebelles. Et ça, comme ça te parle quand tu es ado ! J’ai découvert ce qu’est l’anarchisme et j’aimais beaucoup chanter “Legalización” pour embêter mes parents.

D’autre part, j’aimais bien le Gato López. Le symbole du groupe « est un chat ouvrier » (“es un gato obrero”) qui porte une casquette verte, jaune et rouge, ainsi que quelques piercings et une médaille anarchiste. Cet animal fume également un joint. Au collège, j’ai dessiné beaucoup de Gatos Lópeces, surtout pendant les cours de mathématiques. Voici mes deux plus belles œuvres en la matière :

J’ai dessiné ce Gato López pour l’afficher sur le mur de la classe, quand j’étais en 3e. C’est un hommage à Ska-P et aux 5 albums qu’ils avaient sortis à cette époque. Mais comme nous n’avions pas le droit de faire valoir des symboles politiques dans la classe, j’ai remplacé la médaille anarchiste par une médaille “Peace and love”. Bon, nous sommes bien d’accord que cela ne convient pas du tout à ce chat si agressif… 😂
Cette série de parodies du Gato López vise à imaginer quels types de chats symboliseraient des groupes d’autres styles musicaux. Enfin, c’est le point de vue d’un adolescent qui a plus de sympathie pour certains genres que pour d’autres…

Mais, surtout, l’écoute de Ska-P m’a énormément fait progresser en espagnol. Grâce à leurs chansons, j’ai pu apprendre les gros mots. En effet, les premières paroles que j’ai mémorisées par cœur sont celles d’“A la mierda”. J’ai également pu intégrer beaucoup de vocabulaire relatif à la politique, mais aussi améliorer ma compréhension orale et mon accent. Je n’aurais pas pu être tête de classe en espagnol de la 4e à la licence Cultures et langues étrangères sans l’aide de Ska-P. Encore aujourd’hui, lorsque je traduis un texte du français vers le castillan, les paroles de leurs chansons me sont d’un grand soutien. Si j’ai un doute sur une préposition ou sur autre chose, je me rappelle que c’est formulé de telle façon dans un chant que je connais par cœur.

En outre, Ska-P propose des morceaux joyeux et dont le son me plaît, même lorsque les propos tenus sont tristes. Par exemple, le rythme de “Un@ más” donne envie de danser, bien que les paroles soient très pessimistes. Ainsi, j’ai parfois besoin d’écouter Ska-P pour me donner du courage : quand je conduis sous la pluie, quand je nettoie mon appartement, quand je fais la vaisselle, etc.

Le Gato López illustre la pochette de l’album ¡¡Que corra la voz!!

De quoi parlent les chansons de Ska-P ?

Les gens connaissent surtout Ska-P pour le tube “Legalización”. Mais il y en a d’autres, qui sont beaucoup plus intéressantes ! Certaines traitent de la condition ouvrière : “El Valso del Obrero”, “Naval Xixón”, “La fábrica”, etc. Les membres du groupe viennent des classes populaires et connaissent bien le sujet.

D’autres chansons traitent de politique. Elles critiquent le capitalisme et l’ordre établi. C’est notamment le cas de “¿Quiénes sois?” et de “Canto a la rebelión”. “Intifada” soutient le peuple palestinien sans aucun positionnement ni antisémite ni islamiste. J’aime bien ce chant, même si je ne pense pas que la contestation violente soit la solution. Le rythme de cette chanson est très rapide. Danser le rock là-dessus est un vrai défi, et je l’ai déjà relevé avec une amie. 😉 Ska-P dénonce également le libéralisme qui régit l’Union européenne dans “The Lobby Man”. De même, le groupe critique la monarchie espagnole dans “Jaque al rey”. Moi qui suis français, j’aime bien “La Colmena”, qui mentionne la crise des banlieues en 2005. Dans cette chanson, on entend Nicolas Sarkozy et Ska-P chante même en français… avec un accent espagnol. Dénoncer, critiquer… Mais bien évidemment, le groupe propose aussi des alternatives ! “Marinaleda” donne l’exemple d’une commune andalouse régie selon les principes de l’autogestion. Ska-P montre que l’anarchisme n’est pas une vaine utopie, mais qu’il peut être appliqué concrètement.

Si leur message politique est très souvent orienté, Ska-P dénonce également des injustices que tout être humain devrait dénoncer. Par exemple, “Violencia Machista” est un cri de résistance contre la violence faite aux femmes. “Alí el Magrebí” est un hommage aux migrants qui nous incite à la solidarité ainsi qu’à la lutte contre le racisme. De même, “Niño Soldado” et “Los hijos bastardos de la globalización” défendent les droits de l’enfant. Enfin, “El Olvidado” nous appelle à aider les sans-abris.

Par ailleurs, Ska-P est sensible à la cause animale. “Insensibilidad” parle des animaux de compagnie abandonnés par leurs maîtres. De même, le groupe s’oppose à la corrida dans “Abolición”, “Vergüenza” et “Wild Spain”.

En tant que groupe anticapitaliste, Ska-P critique la société de consommation. “Consumo Gusto” en est un bon exemple. Par ailleurs, le groupe aborde bien d’autres sujets : la censure, l’environnement, la peine de mort et les violences policières, les revendications féministes et LGBT+, l’évasion fiscale, etc. Enfin, quelques rares chansons ne sont pas engagées. C’est notamment le cas de “No lo volveré a hacer más”. Elle aborde avec humour le sujet des cuites et de la gueule de bois. J’ai regardé le clip avec un ami alcoolique qui ne parle pas espagnol. Il a beaucoup ri en le voyant et m’a déclaré : « Le mec dans la vidéo, c’est moi ! » Dans son premier album, le groupe a sorti “Como un rayo”. J’aime particulièrement le rythme festif de cette chanson. En cliquant ici, vous pourrez en regarder une vidéo avec les paroles. Et sur ce lien, vous trouverez l’archive d’un concertSka-P interprète ce morceau en 1995. Pour leurs grands fans comme moi, il est émouvant de voir les débuts du groupe, quand les membres étaient très jeunes et encore à la recherche de leur style…

À mesure que j’ai progressé en espagnol, je me suis rendu compte que les paroles des chansons de Ska-P relèvent d’une qualité littéraire très intéressante. Elles foisonnent de figures de style et de références culturelles bien trouvées.

Et au sujet de la religion ?

En tant que groupe anarchiste, Ska-P critique beaucoup les religions, et plus particulièrement le catholicisme. Souvent, ils mettent des mots à connotation sexuelle ou scatologique dans leurs chansons à thème religieux. Par exemple, dans l’une d’entre elles, ils comparent le Pape à une mouche à merde.

Ceux qui me connaissent un peu savent bien que, dans la vraie vie, je suis une grenouille de bénitier. Ainsi, bien que je sois fan de Ska-P, je refuse d’écouter les chansons qui ne respectent pas mon Dieu et mes croyances. Néanmoins, j’écoute parfois “Crimen Solicitationis”. Ce morceau s’attaque à l’Église, mais pour des raisons appropriées. En effet, elle met en lumière les abus sexuels commis par certains clercs. Je suis catholique, mais je considère que ces crimes sont très graves et je suis tout à fait d’accord avec Ska-P pour les dénoncer. Toutefois, ce qu’ils disent sur Benoît XVI n’est pas adéquat étant donné que ce pape est justement celui qui a permis de lutter contre ces atrocités.

Bien que Ska-P se montre hostile envers le christianisme, les références religieuses abondent dans les paroles de certaines chansons. Par exemple, dans “Intifada”, ils chantent “¿Quién podía imaginar que David fuese Goliat?”. Ce vers se traduirait par : « Qui pouvait imaginer que David deviendrait Goliath ? » Le groupe entend par là que les Israéliens et les Palestiniens ont échangé leurs rôles respectifs sur le plan militaire. En effet, dans la Bible, Goliath représente la force armée du puissant peuple philistin (le mot « philistin » a d’ailleurs donné, plus tard, « palestinien ») et David est un enfant juif fragile qui défie le géant en lui lançant des pierres. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit : l’armée israélienne est très puissante et les opposants civils palestiniens ont jeté des cailloux aux soldats de Tsahal au cours de conflits nommés « intifadas ».

En outre, le groupe propose d’autres références à la Bible, à l’histoire de l’Église, à même à d’autres religions (comme l’évocation du croissant et du Ramadan dans “Alí el Magrebí”). Si l’on voulait détailler tout cela, il faudrait écrire un autre article. Quoi qu’il en soit, cela montre que les membres de Ska-P disposent d’une bonne connaissance du catholicisme, comme beaucoup d’Espagnols. De mon point de vue, il est important de s’intéresser à la culture religieuse. Après, croire ou non est un autre sujet. Chacun·e est libre d’avoir la foi ou non. Mais, pour pouvoir choisir, il faut savoir à quoi l’on décide de croire ou de renoncer. Et si votre culture religieuse vous sert à vous opposer à la religion, vos arguments auront beaucoup plus de poids que ceux d’une personne qui se considère comme athée, mais qui, en réalité, ne peut pas critiquer de manière efficace car elle ignore ce qu’elle rejette.

En somme, Ska-P est un groupe que j’aime énormément. Bien que je ne partage pas toutes leurs idées, bien que je n’aie jamais eu la chance de les voir en concert, je suis un grand fan de ces artistes. Ça vaut vraiment le coup d’écouter leur musique. Alors, n’hésitez pas à le faire, ¡¡hasta la victoria siempre!! 😉

Jean O’Creisren

Crédits images : Ska-P et Jean O’Creisren


Cet article vous a plu ?

Vous pourrez en lire la version espagnole sur : ¿Por qué soy fan de Ska-P?


Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ?

Cliquez pour lire la traduction en français des chansons suivantes :

« Alí el magrebí »

« No lo volveré a hacer más »

« The Lobby Man »

« El Olvidado »

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman
(avec quelques extraits d’une chanson de Ska-P et un peu d’humour bienveillant au sujet de ce groupe controversé)

« Niño Soldado »

Voyage en Aragon et en Catalogne (avec la mention d’une chanson de Ska-P et une controverse théologique au sujet des paroles et du thème abordé par ces dernières)

« Patriotadas »

« Consumo gusto »

« Welcome to hell »

« Niño Soldado »


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« Niño Soldado » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « Niño Soldado » (¡¡Que corra la voz!! – 2002)

L’Enfant soldat

Je suis allé naître là où il n’y a rien
Derrière cette ligne qui sépare le bien du mal.
Ma terre se nomme « misère »
Et je ne connais pas le mot « liberté ».

J’ai été séquestré lors d’une guerre,
Torturé et préparé à tuer.
On m’a transformé en une bête ;
Je suis seulement un enfant privé d’identité.
On m’a obligé à tirer ;
On m’a montré comment assassiner.
On m’a obligé à mutiler
Dans un véritable enfer sur Terre.

Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Tu ne bouges pas de ton fauteuil.
Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Éteins la télévision !

En me braquant un pistolet sur le tête,
Il m’oblige à assassiner mon papa.
Je suis une machine de guerre ;
Mon doigt appuie sur cette gâchette sans que je ne regarde.
On m’a obligé à tirer ;
On m’a montré comment assassiner.
On m’a obligé à mutiler
Dans un véritable enfer sur Terre.

Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Tu ne bouges pas de ton fauteuil.
Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Éteins la télévision !

On m’a obligé à tirer ;
On m’a montré comment assassiner.
On m’a obligé à mutiler
Dans un véritable enfer sur Terre.

Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Tu ne bouges pas de ton fauteuil.
Eh non, ton indifférence ne mérite aucun pardon !
Qui a volé ton cœur ?
Éteins la télévision !

Source : https://www.letras.com/ska-p/nino-soldado/

Traduction de l’espagnol vers le français par Jean O’Creisren


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« The Lobby Man » (paroles en français)

« El Olvidado » (paroles en français)

« Welcome to hell » (paroles en français)

« Patriotadas » (paroles en français)

« Consumo gusto » (paroles en français)

Voyage en Aragon et en Catalogne

¿Por qué soy fan de Ska-P?

¿Conocen a Ska-P? Es una banda de ska española oriunda del barrio popular de Vallecas, en Madrid. Si no les suena nada este grupo, pueden visitar su página web oficial.

Tuve la suerte de descubrir Ska-P cuando empecé a aprender el español. Tenía entonces 13 años. Un primo me dio a conocer su música y ésta me gustó. Al escuchar las canciones de Planeta Eskoria y El Vals del Obrero, me di cuenta rápidamente de que era algo para los rebeldes. Y eso, ¡claro que te gusta cuando eres un adolescente! Descubrí lo que era el anarquismo y me flipaba cantar “Legalización” para molestar a mis padres.

El Gato López en la carátula del álbum ¡¡Que corra la voz!!

Lo que también me gustaba era el Gato López. La mascota de la banda “es un gato obrero” que lleva una gorra verde, amarilla y roja, algunos piercings y una medalla anarquista. También fuma un porro. En el colegio, dibujé muchos Gatos Lópeces, sobre todo durante las clases de matemáticas. Aquí vienen los 2 mejores:

Éste lo dibujé para colocarlo de la pared del aula. Es un homenaje a Ska-P y a los 5 álbumes que habían producido entonces. Pero como no teníamos el derecho de poner símbolos políticos en el aula, reemplacé la medalla anarquista por una medalla “Peace and love”. Bueno, estamos de acuerdo de que no le corresponde para nada a este gato tan agresivo. ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja!
Esta serie de parodias del Gato López tiene por objetivo imaginar qué tipo de gatos tendrían bandas de otros estilos de música. Bueno, es la visión de un adolescente que tiene más afición por unos géneros que por otros…

Pero, sobre todo, escuchar a Ska-P me hizo progresar muchísimo en español. Gracias a sus canciones pude aprender las palabrotas. En efecto, la primera letra que aprendí de memoria fue la de “A la mierda”. También pude memorizar mucho vocabulario sobre la política, mejorar en cuanto a la comprensión auditiva y a acento. No podría haber sido primero de clase en español desde el 2° de ESO hasta la diplomatura de Filología Hispánica sin la ayuda de Ska-P. Aún hoy, cuando traduzco un texto de francés a español, Ska-P me ayuda mucho. Si tengo alguna duda sobre una preposición u otra cosa, recuerdo que así lo dicen en tal canción que conozco de memoria.

Además, Ska-P tiene canciones cuyo ritmo es alegre y cuyo sonido me gusta, aunque la letra sea triste. Por ejemplo, el ritmo de “Un@ más” te da ganas de bailar, aunque la letra es muy pesimista. Así que, a veces, necesito escuchar a Ska-P para animarme: cuando conduzco bajo la lluvia, cuando limpio mi piso, cuando friego los platos, etc.

¿De qué tratan las canciones de Ska-P?

La gente conoce a Ska-P sobre todo por “Legalización”. Pero hay otras mucho más interesantes. Unas tratan de la condición obrera: “El Valso del Obrero”, “Naval Xixón”, “La fábrica”, etc. Los miembros de la banda provienen de las clases populares y conocen bien este tema.

Otras canciones hablan de política, criticando el capitalismo y el orden establecido. Es el caso de “¿Quiénes sois?” y de “Canto a la rebelión”. “Intifada” apoya al pueblo palestino sin antisemitismo ni islamismo alguno. A mí me gusta, aunque no pienso que la protesta violenta sea la solución. El ritmo de esta canción es muy rápido. Es un auténtico desafío bailar el rock con una chica en ella, y lo hice yo. 😉 Ska-P también denuncia el liberalismo que rige la Unión europea en “The Lobby Man”. Critica la monarquía española en “Jaque al rey”. Para un gabacho como yo, cabe notar “La Colmena”, en la cual se abarcan los disturbios de 2005 en los suburbios de mi país. En esta canción oímos al expresidente Nicolas Sarkozy y Ska-P canta en francés… con un acento español. Denunciar, denunciar… Pero ¡claro que el grupo también propone alternativas! “Marinaleda” promueve un municipio andaluz regido según el principio de autogestión. La banda muestra que el anarquismo no es una mera utopía, sino que se puede aplicar en la realidad.

Si el mensaje político es muy a menudo orientado, Ska-P también denuncia injusticias que cualquier ser humano debería denunciar. Por ejemplo, “Violencia Machista” es un grito de resistencia contra la violencia de género. “Alí el Magrebí” es un homenaje a los inmigrantes que nos llama a la solidaridad y a la lucha contra el racismo. Asimismo, “Niño Soldado” y “Los hijos bastardos de la globalización” defienden los derechos del niño. Por fin, “El Olvidado” nos llama a ayudar a los sin techos.

Ska-P también es sensible a la condición animal. “Insensibilidad” trata de las mascotas abandonadas por sus dueños. Del mismo modo, la banda se opone a las corridas de toros en “Abolición”, “Vergüenza” y “Wild Spain”.

Como banda anticapitalista, Ska-P critica la sociedad de consumo. “Consumo Gusto” es un buen ejemplo de ello. Pero el grupo habla de muchos otros temas: la censura, el medio ambiente, la pena de muerte y las violencias policiales, reivindicaciones feministas y LGBT+, la denuncia de la evasión fiscal, etc. Además, existen escasas canciones que no son reivindicativas. “No lo volveré a hacer más” es una de ellas. Trata de forma divertida del tema de la borrachera y de la resaca. Vi el videoclip con un amigo alcohólico que no habla español. Reaccionó con mucho humor y me dijo: “¡El tío del vídeo soy yo!” En el primer álbum de la banda salió “Como un rayo”. El ritmo festivo de esta canción me gusta particularmente. Aquí viene un vídeo con la letra. Haciendo clic en este enlace pueden ver ustedes un concierto de esta canción en 1995. Para los fans de Ska-P como yo, resulta emocionante ver los principios de la banda, cuando los miembros eran muy jóvenes y todavía estaban buscando su estilo…

Al mejorar mi nivel de español, me di cuenta de que la letra de las canciones de Ska-P tiene una calidad literaria muy interesante, con figuras retóricas y referencias culturales bien encontradas.

Los miembros de la banda Ska-P en 2018

¿Y respecto a la religión?

Como grupo anarquista, Ska-P critica mucho las religiones, sobre todo el catolicismo. A menudo, ponen palabras sexuales y escatológicas en las canciones que tratan de un tema religioso. Por ejemplo, en una canción se compara al Papa con una mosca de mierda.

Los que me conocen un poco saben que, en la vida real, soy un meapilas. Entonces, aunque soy fan de Ska-P, me niego a escuchar las canciones que no respetan a mi Dios y mis creencias. Sin embargo, a veces escucho “Crimen Solicitationis”. Esta canción acomete contra la Iglesia, pero por razones adecuadas. En efecto, hace hincapié en los abusos sexuales cometidos por unos sacerdotes. Soy católico, pero estos crímenes son muy graves y estoy totalmente de acuerdo con Ska-P a la hora de denunciarlos. No obstante, lo que dicen sobre Benedicto XVI no es adecuado ya que este papa fue justamente el que permitió luchar contra aquellas atrocidades.

Aunque Ska-P muestra hostilidad respecto al cristianismo, abundan las referencias religiosas en la letra de algunas canciones. Por ejemplo, en “Intifada”, cantan “¿Quién podía imaginar que David fuese Goliat?”, para decir que los israelíes intercambiaron su papel militar con los palestinos. En la Biblia, Goliat representa la fuerza armada del potente pueblo filisteo (“filisteo” dio su origen a la palabra “palestino”) y David es un niño frágil israelita que desafía a Goliat tirándole piedras. Hoy pasa lo contrario: el ejército israelí es muy poderoso y los oponentes civiles palestinos tiraron piedras a los soldados de Tsahal durante los conflictos llamados “intifadas”.

Hay otras más referencias a la Biblia, a la historia de la Iglesia, e incluso a otras religiones (como al islam en “Alí el Magrebí”). No obstante, habría que escribir otro artículo sobre este tema. Sea lo que sea, esto muestra que los miembros de Ska-P tienen un buen conocimiento de la religión católica, como muchos españoles. Para mí, es importante interesarse por la cultura religiosa. Luego, creer o no es otro asunto. Un@ está libre de tener la fe o no. Pero, para poder elegir, hay que conocer, saber en qué un@ cree o a qué un@ renuncia. Y si tu cultura religiosa te sirve para criticar la religión, tus argumentos tendrán mucho más peso que los de una persona que se considera atea, pero que, en realidad, no puede criticar bien por no conocer lo que rechaza.

En definitiva, Ska-P es una banda que me gusta muchísimo. Aunque no comparto todas sus ideas, aunque nunca tuve la oportunidad de verlos en concierto, considero que soy un gran fan de este grupo. Realmente merece la pena escuchar su buena música. Entonces, no duden en hacerlo, ¡¡hasta la victoria siempre!! 😉

Jean O’Creisren

Créditos de imagen: Ska-P y Jean O’Creisren


¿Te ha gustado este artículo? Puedes volver a leerlo en francés: Pourquoi suis-je fan de Ska-P ?


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Mi cuerpo bajo la mirada de Dios

La Biblia y el celular

La injerencia y la corrupción en la Ha política del Istmo de Panamá

Homenaje al líder máximo


¿Tú también eres fan de Ska-P?

Aquí viene la traducción al francés de las canciones siguientes:

«Alí el magrebí»

«No lo volveré a hacer más»

«The Lobby Man»

«El Olvidado»

«Niño Soldado»

«Patriotadas»

«Consumo gusto»

«Welcome to hell»

« Consumo gusto » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « Consumo gusto » (¡¡Que corra la voz!! – 2002)

Je consomme du plaisir / Avec un plaisir suprême[1]

Acheter, des choses qui ne valent rien,
Acheter, pour les oublier dans le grenier,
Acheter, c’est un plaisir exceptionnel,
Acheter, comme j’aime gaspiller !
Toute la journée, je bosse comme un connard jusqu’à 10 heures
pour un salaire de merde qui s’épuise avant la fin du mois,
mais la télé me dit que je dois consommer.
J’accepte avec un plaisir suprême ; je me laisse persuader.


Payer, le collège du gamin,
Payer, la putain de lumière, l’eau et le gaz,
Payer, la maison de retraite de maman,
Payer, ma vie consiste à évaluer le débit.
Je paye la facture de la bagnole, je paye la copropriété
je paye la putain d’hypothèque, je paye l’addition que je dois au bar,
je paye la facture du caméscope, je paye la facture du téléviseur,
je paye l’assurance de la bagnole, je paye la facture de l’ordinateur.


Putain d’argent, putain d’argent [bis]
la société de consommation m’a transformé en son serviteur.
Putain d’argent, putain d’argent [bis]
avoir toujours de l’eau jusqu’au cou : c’est ça, la vie d’un consommateur !


Esclave de la putain de publicité, je suis esclave !
Esclave, la société du bien-être ne traite pas tout le monde en égal.


Ici se termine l’histoire de cet humble travailleur
qui s’est fait utiliser et ne s’est même pas rendu compte
de qui tire les bénéfices, de qui tire les ficelles :
ceux qui sont là-haut, ceux qui mènent la barque.


Putain d’argent, putain d’argent [bis]
la société de consommation m’a transformé en son serviteur.
Putain d’argent, putain d’argent [bis]
avoir toujours de l’eau jusqu’au cou : c’est ça, la vie d’un consommateur !


Esclave de la putain de publicité, je suis esclave !
Esclave, la société du bien-être n’est pas égale avec tout le monde. [ter]
Ne traite pas tout le monde en égal… ne traite pas tout le monde en égal… Égal !

Traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren avec l’autorisation du groupe Ska-P

Texte source : https://www.musica.com/letras.asp?letra=23666 [consulté le 01.01.2020]


[1] «Consumo gusto» peut se traduire de plusieurs façons. Consumo signifie « je consomme », mais fait aussi partie de l’expression sociedad de consumo, qui veut dire « société de consommation ». Avec une orthographe différente, con sumo gusto se traduirait par « avec un plaisir suprême ». À la fin de la première strophe, cette expression apparaît, comme un clin d’œil au jeu de mots du titre : «Acepto con sumo gusto, yo me dejo persuadir». J’ai donc traduit par : « J’accepte avec un plaisir suprême ; je me laisse persuader. »


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Coups de patriotisme

Ils nous mènent en bateau :
écoutez cette bande de mille bandits
parler de la « patrie » et emporter le fric
à l’ombre d’un quelconque paradis fiscal

Ces messieurs les voleurs, 
disciples des fascistes mutants, 
piquent la tirelire des cotisants, 
puis blanchissent ça par une amnistie fiscale.

Un voleur de bracelets
exhibe le drapeau avec ego et orgueil
en parasitant la classe ouvrière
qui, elle, sauve les victimes de ce pays. 

Chapardeurs aux gants blancs 
ouh oh oh oh 
toujours accrochés au pouvoir…

Je vais vous rappeler
qui paye ici les retraites,
la dépendance, l’école ou la santé !

Le héros, c’est toi,
anonyme de la classe ouvrière,
car, à partir de ton humble portefeuille,
est financé l’État-providence.

Eo ! Ce n’est pas du tout nouveau, ay ay ay ay,
leur patriotisme est pharisien.
Eo ! Ce n’est pas du tout nouveau, ay ay ay ay,
seul l’intérêt les mobilise.

Conclusion : la patrie est un butin.
Répartition : dans une mallette.
La population : qu’elle mange un bon
étron, étron, étron. (bis)

Je vais vous rappeler
qui paye ici les retraites,
la dépendance, l’école ou la santé !

Le héros, c’est toi,
anonyme de la classe ouvrière,
car, à partir de ton humble portefeuille,
est financé l’État-providence.

Traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren avec l’autorisation du groupe Ska-P


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« El Olvidado » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « El Olvidado » (¡¡Que corra la voz!! – 2002)

L’oublié

Sous un pont en béton,
le froid pénètre ma peau chaque fois que la nuit tombe.
Parmi des boîtes en carton
ton indifférence à mon égard est une humiliation.


La solution n’est pas la charité ;
ça peut soulager, mais jamais soigner.
Quelle est la solution face à cette inégalité ?
Tant que la misère existera, il n’y aura pas de dignité.


Beaucoup de solidarité,
mais, si je traverse devant toi, tu vas m’ignorer.
La pièce que tu me donnes
me sert à pouvoir m’évader de la réalité.


C’est dit dans la Constitution
que j’ai le droit d’avoir une vie meilleure.
Quel tribunal puis-je saisir pour dénoncer
le fait qu’au moment du partage, j’ai été oublié ? (bis)

Des millions de personnes vivent dans la misère la plus absolue. Cours ! Big Brother arrive.

Traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren,
 avec l’autorisation du groupe Ska-P

Source : https://www.musica.com/letras.asp?letra=32344 [consulté le 18 décembre 2019]


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« Alí El Magrebí » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « Alí El Magrebí » (Ska-P – 1994) :

Ali le Maghrébin

Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis Ali,
ce pauvre malheureux de la chanson d’à côté
qui s’est fait choper avec du haschich.
Ali, Ali, Ali le Maghrébin.
Un triste jour, j’ai décidé
de fuir la misère,
en traversant la frontière
pour arriver dans ton pays.


Contre le vent et à travers la mer, Ali !!!


Mes rêves sont devenus réalité, je vais arriver.
Je veux juste travailler, je ne demande pas la charité, mais seulement une opportunité.
Ali, Ali, Ali le Maghrébin, j’ai passé le détroit sans hésiter,
en risquant ma vie, en laissant ma famille, pour pouvoir, un jour, rentrer.


Contre le vent et à travers la mer, Ali !!!


À Londres ou à Paris, à Berlin, à Rome ou à Madrid
Ali, Ali, il ne sait pas où vivre, Ali,
à l’approche de l’an 2000, Ali
essaye de survivre.
Ali, Ali, ton croissant de lune est gris, Ali,
le ciel pleure sur toi, Ali,
perdu dans ce pays.


Plus de six jours sans manger, que vais-je faire ?
Je n’ai pas d’endroit où dormir, je ne pourrai pas résister.
Putain, je ne sais pas ce qu’il se passe ici…
Allah, Allah, aide-moi Allah,
comme ce Ramadan est long !
Personne ne me donne de coup de main alors que nous sommes frères.
Ton ancêtre est maghrébin.

Je crie au vent pour que m’aide Allah, Allah !

À Londres ou à Paris, à Berlin, à Rome ou à Madrid
Ali, Ali, il ne sait pas où vivre, Ali,
à l’approche de l’an 2000, Ali

essaye de survivre.
Ali, Ali, ton croissant de lune est gris, Ali,
le ciel pleure sur toi, Ali,
perdu dans ce pays.

Traduction : Jean O’Creisren, avec l’autorisation du groupe Ska-P


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