Pour une écologie à visage humain

Aujourd’hui, on nous parle sans cesse d’écologie : recyclage, énergies renouvelables, croissance verte (voire décroissance), agriculture biologique, déconstruction, biocarburants, agriculture écologiquement intensive, permaculture…

Et l’humain dans tout ça ?

En effet, tandis que certains mouvements écologistes affichent un certain mépris pour l’être humain, la plupart n’en sont heureusement pas là ! L’écologie dite « intégrale » considère que l’on peut prendre soin à la fois de l’environnement (écologie environnementale) et de tous les êtres humains (écologie humaine). Tout est lié !

C’est dans cette optique qu’a été fondé, en 2013, le Courant pour une écologie humaine (CEH). Ouverte à toute personne de bonne volonté, cette association reconnue d’utilité publique souhaite changer la société par une révolution de la bienveillance. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à visiter leur site officiel.

Le week-end des 24-25 mars 2018, j’ai eu la chance de participer à la rencontre nationale du CEH à Paris. Suite à la conférence de l’économiste Pierre-Yves Gomez sur l’individualisme intégral, j’ai participé à un atelier sur le sujet avec deux autres personnes. Avec l’accord de ces dernières, je vous fais part de notre contribution, qui pourrait presque faire l’objet d’un programme politique. N’hésitez pas à commenter…

Quelles sont les traces mortifères d’individualisme intégral dans notre quotidien ?

1.      Relations entre les personnes :

–          Incivilités au volant et conduite dangereuse, notamment en région parisienne.
–          Incivilités dans les transports en commun (par exemple, le fait de ne pas remercier quelqu’un qui nous laisse gentiment sa place).
–          Fait de ne pas dire bonjour à la caissière lorsque l’on fait ses courses.
–          Conversations privées dans les open-spaces ou dans les transports en commun, qui font que nous nous affirmons en tant qu’individus sans penser aux autres.
–          Fumeurs qui prennent des pauses cigarette longues et régulières, travaillant donc moins que leurs collègues non-fumeurs tout en s’abîmant la santé.
–          Mentalité qui consiste à « ne pas se mêler des problèmes d’autrui », quitte à ne pas intervenir pour défendre les personnes en danger et à ne pas corriger fraternellement la personne qui en aurait besoin (incivilités dans le métro, indifférence face aux problèmes d’addiction, refus de dénoncer les violences au sein des familles de nos voisins, le harcèlement au travail, etc.).
–          Refus de s’arrêter pour discuter avec les mendiants ou les personnes touchées par l’alcoolisme (on peut très bien discuter avec eux sans leur donner d’argent).
–          Indifférence envers les sans-abris, les Roms, lespersonnes âgées, malades, seules et/ou handicapées, ou encore envers les migrants.

2.      Nouvelles technologies :

–          Addiction aux écrans, comme le fait que chacun soit accroché à son smartphone dans les transports en commun ou passe sa journée seul devant son ordinateur.
–          Caisses automatiques et automates à la gare, qui font disparaître le travail d’êtres humains, en plus d’exclure certaines personnes (personnes âgées qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies et personnes seules qui ont besoin de contact humain lorsqu’elles font leurs courses).
–          Publicités toxiques (pornographie ou autres produits utilisant des images dégradantes pour les femmes, sites de rencontres néfastes comme Gleeden, etc.) qui peuvent nous êtres proposées en fonction de notre historique de navigation.
–          Fascination pour les gadgets sans se rendre compte qu’ils sont fabriqués à partir de minerais volés aux Africains dans des conditions qui ne respectent ni les droits de l’homme ni l’environnement.

3.      Au niveau environnemental :

–          Emballages individuels pour les produits que l’on achète dans les supermarchés (yaourts, par exemple).
–          Journaux gratuits, qui proposent une information de piètre qualité accessible à tous tout en faisant mourir la presse papier payante, puis sont abandonnés dans le métro ou ailleurs, créant un nombre important de déchets qui ne sont pas nécessairement recyclés.
–          Personnes qui voyagent seules dans leur voiture alors qu’elles pourraient faire du covoiturage ou prendre les transports en commun.
–          Fait de laisser traîner par terre ses déchets (canettes de bière, mégots ou autres).
–          Vacances prises à l’autre bout du monde pour une semaine, là où l’on pourrait soit y aller pour une période plus longue et se rendre utile (en voyage humanitaire, par exemple) soit voyager plus près de chez soi.
–          Indifférence du monde politique par rapport à l’environnement.
–          Individualisme involontaire par manque de sensibilisation.

Comment remédier à ces tendances mortifères ?

1.      Sur les relations entre les personnes :

–          Mettre en place des spectacles et animations dans le métro (notamment des concerts qui parleraient à tout type de public).
–          Proposer des accueils café gratuits (café de qualité et si possible issu du commerce équitable) dans les stations de métro à destination de tous (du cadre au SDF) et à l’initiative d’associations qui informeraient sur leurs actions. 
–          Installer des pianos dans les stations de métro, comme cela se fait déjà dans de nombreuses gares.
–          Lutter contre le tabagisme en augmentant drastiquement les taxes sur les paquets de cigarette et de tabac dans toute l’Union européenne.
–          Inciter au tourisme familial, avec des aides à la location de gîtes à la campagne.
–          Promouvoir le tourisme solidaire, tels que le pratiquent des associations comme Coup de pouce humanitaire.
–          Sensibiliser sur le fait que nous sommes tous responsables les uns des autres et qu’il faut intervenir en cas de situation injuste.
–          Obliger les ressources humaines à protéger les salariés harcelés par leurs collègues.

2.      Sur les nouvelles technologies :

–          Informer le public, notamment les parents, sur l’effet des ondes sur le cerveau (via des émissions télévisées et les associations de consommateurs).
–          Confisquer les téléphones à l’entrée des écoles, des collèges et des lycées.
–          Sensibiliser les familles à l’importance des temps conviviaux sans écrans, notamment pour le bon développement des enfants (promenades en forêt, jeux de société, dîners au coin du feu, etc.).
–          Interdire les publicités toxiques et mieux réglementer les cookies.
–          Supprimer les caisses et guichets automatiques pour pouvoir créer du lien et de l’emploi, ou les boycotter à notre échelle.

3.      Sur les questions environnementales :

–          Règlement européen obligeant à mettre sur chaque produit en vente l’origine de tous les composants ainsi que l’empreinte carbone.
–          Placer des poubelles de tri sélectif dans le métro.
–          Supprimer les journaux gratuits.
–          Pour éviter les déchets issus des emballages individuels, revenir à la consigne, aux emballages collectifs, au vrac
–          Mener une politique de tolérance zéro en matière d’incivilités et notamment de déchets jetés par terre : amende même pour un mégot ou pour un chewing-gum.
–          Promouvoir le tourisme vert en interdisant le tourisme discount, par des taxes au niveau européen envers les compagnies aériennes, notamment low-cost. Cela permettrait de subventionner le transport ferroviaire, afin que celui-ci soit toujours moins cher que l’avion pour un même trajet.
–          Interdire les voitures individuelles à Paris (Anne Hidalgo sera contente !).

Christine, Nicolas et Jean

      Lors d’un autre atelier, j’ai rédigé avec une autre personne un poème sur notre expérience respective par rapport au CEH. Comme nous n’avions que 45 minutes pour réaliser cet exercice d’écriture, nous n’avons pas été très rigoureux sur le nombre de pieds. Mais nous avons fait attention aux rimes. Voici notre contribution, que je publie également avec l’accord de cette personne :

Retour d’expérience sur le Courant pour une écologie humaine

Le Courant vous êtes au courant ?
– Par une conférence j’en ai eu vent.
– Moi j’étais aux Assises,
Et ils ne disaient pas que des bêtises…

Je me disais que l’écologie était un truc de gauchos
Et l’anthropologie un truc de cathos,
Mais le Courant m’a montré que tout est lié :
Entre écologie et bioéthique pas d’incompatibilité !

Le tout n’est pas de cogiter :
Agissons concrètement pour l’humanité !
Afin de cohabiter dans notre commune maison,
Invitons tous les hommes à franchir notre paillasson…

À l’image de nos co-initiateurs,
Ouvrons-nous à ceux qui vivent à l’extérieur,
Aux périphéries, dans la rue, et même à ceux qui viennent d’ailleurs !
Comme eux, nous avons des limites et l’accepter est un vrai bonheur !

On peut se multiplier en décroissant,
On peut s’ancrer dans son identité tout en aidant les migrants.
Nature et humanité :
Tout est lié !

Axelle et Jean

Crédits image : Courant pour une écologie humaine.


Vous aussi, vous aimez refaire le monde ?

Vous aimerez :

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Écoconduite radicale

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

L’Union européenne est-elle démocratique ?

Quelle Europe voulons-nous ?

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Brève réflexion sur l’intelligence artificielle…

Pourquoi enseigner l’histoire ?

Limitation à 80 : bonne ou mauvaise idée ?

L’ingérence et la corruption dans l’histoire politique de l’Isthme de Panama (1501-1941)

Faut-il privatiser les aéroports de Paris ?

Révolte des Comunidades : quand la Castille s’insurgeait contre ses élites autoproclamées

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

Écologie :  à quoi ressemblerait réellement une Nouvelle donne verte visant à inventer une économie mondiale post-pandémie ?

Des arguments pour évangéliser

« Patriotadas » de Ska-P (paroles en français)

La COMECE envoie un message de soutien au peuple ukrainien et appelle à prier pour la paix

Qu’est-ce que la liberté ?

« Consumo gusto » de Ska-P (paroles en français)

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Quel regard portons-nous sur les personnes handicapées ? Voyons-nous d’abord la personne ou le handicap ? Aujourd’hui, je vous parlerai particulièrement du handicap mental. Qu’elles soient porteuses d’une maladie génétique ou d’une autre difficulté, les personnes en situation de handicap mental peuvent parfois nous étonner, voire nous déranger. Pourtant, elles peuvent aussi beaucoup nous apporter. Je vais vous parler de l’expérience que j’ai vécue avec certaines d’entre elles via une association quand j’étais étudiant.

Suite à une proposition de l’aumônerie, j’ai pris contact avec l’équipe Foi et Lumière de la paroisse. En effet, le thème de l’année 2014-2015 était la fragilité. Dans ce cadre, il leur était proposé d’entrer en relation avec des personnes handicapées. 

Personnellement, j’avais envie de vivre cette expérience dans un but complètement utilitaire. En effet, il se trouve que j’écris des nouvelles et des contes. Je voulais y faire intervenir des personnages porteurs de handicap. Mais lorsqu’on écrit sur un tel sujet, il faut que ce soit basé sur du concret, sur du vécu. 

C’était donc ma motivation initiale pour y aller, mais j’avais tout de même un peu peur. La proposition nous avait été faite en septembre 2014. Mais ce n’est qu’en janvier 2015 que je me suis décidé à contacter la communauté Foi et Lumière. La première personne handicapée que j’ai croisée dans ce cadre est Patricia. Je n’étais pas très à l’aise au début, et la première chose qu’elle m’a dit a été : « T’as fini ? » Bonjour l’accueil ! Mais je me suis vite rendu compte que Patricia dit ça tout le temps et à tout le monde.

Cette première journée avec Foi et Lumière m’a fait beaucoup de bien. C’était un moment où je n’avais pas trop le moral. Deux communautés étaient réunies et nous étions très nombreux. Ce qui m’a d’abord frappé à la messe, c’est que, parmi les personnes porteuses de handicap, certaines sont très belles. J’ai aussi été marqué par une atmosphère remplie d’allégresse. Les personnes handicapées sont très joyeuses et ont un bel humour. Bref, j’étais venu avec le moral dans les chaussettes, et je suis reparti tout gonflé. En effet, on arrive avec nos fragilités, qui sont cachées, mais qui font mal. Et ces personnes qui ont la simplicité de ne pas cacher les leurs nous aident à relativiser. Comment peux-tu être malheureux quand tu vois rire des personnes qui auraient bien plus de raisons que toi de pleurnicher ?

Et à chaque rencontre Foi et Lumière, ça me faisait un bien fou ! Je me souviens également d’une fois où mon moral était au plus bas. Bon, rassurez-vous, ça ne m’arrive pas tous les jours non plus ! 😉 Bref, ce jour-là, je suis allé à la messe du Jeudi saint. J’y suis allé tout seul avec mes problèmes. J’étais en retard, ou juste à l’heure, je ne me souviens plus. En tout cas, l’église était pleine à craquer. J’ai tout de même pu trouver une place au fond. Sur la même rangée, un peu plus loin, il y avait Patricia avec sa maman. Quand Patricia m’a vu, elle m’a fait un grand sourire, et ça m’a remis du baume au cœur. Ça m’a vraiment remonté le moral et ça m’a aidé à oublier mes problèmes pendant un certain temps. 

Pour conclure sur cette expérience, il ne faut pas hésiter à vivre cette rencontre avec les personnes handicapées. Certaines d’entre elles peuvent nous paraître un peu déstabilisantes au début. Mais elles ont toutes un grand cœur et elles font énormément de bien autour d’elles. En tout cas, moi, elles m’ont transformé !

*
*       *

Comme je l’ai mentionné au début de ce témoignage, j’ai décidé de vivre cette expérience pour pouvoir écrire un conte. J’ai maintenant terminé la rédaction de ce récit et je suis à la recherche d’un éditeur pour le faire publier avec d’autres textes. Vous trouverez ci-dessous le passage où interviennent des personnes en situation de handicap mental. 


Pour situer cet extrait dans son contexte, le conte s’intitule « Mémoires d’un chapelet ». Eh oui, encore un truc de cathos (lol) ! Dans ce récit, j’ai imaginé un chapelet qui raconte sa vie. Si cela peut paraître rasoir au premier abord, cette vie est passionnante, puisqu’elle commence en 1980 à Lourdes, à la fin de la guerre froide, et s’étend jusqu’à aujourd’hui. Pendant ce temps, le chapelet ne cesse de changer de propriétaire et fait le tour du monde. Il vit donc différents événements historiques qui ont marqué les pays visités ainsi que les joies et les peines des personnes qui l’utilisent pour prier.


Dans le passage que je vous propose ci-dessous, le chapelet revient d’Espagne, où un séminariste nigérian l’a donné à Marta, une jeune Mexicaine trisomique. En effet, ces deux personnages étaient réunis autour du pape Benoît XVI à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Madrid (2011). Un rassemblement d’un million de pèlerins venus de toute la planète…

Bonne lecture !

« Marta était venue au monde dans une famille en détresse. Son père Emiliano était alcoolique, violent et infidèle envers son épouse, absent pour ses enfants. Lorsque Lupita fut enceinte pour la troisième fois, elle confia cette grossesse à la Vierge de Guadalupe, sa sainte patronne, patronne du Mexique et de toute l’Amérique latine. Et l’enfant naquit avec cette fragilité qu’on appelle la trisomie 21. Cette nouvelle fut d’abord difficile à accepter, mais l’arrivée de cet enfant souda finalement toute la famille. Emiliano prit la résolution d’arrêter de boire, et, se laissant attendrir par cette enfant faible et touchante, il mûrit et se mit à assumer avec exemplarité son rôle d’époux et de père.

            Marta grandit dans l’État mexicain du Sinaloa, sur la côte pacifique, dans un cadre familial sécurisant. Bien que son handicap générât des difficultés et même une certaine souffrance pour elle, pour ses parents et pour ses frères et sœurs, l’amour qui régnait entre les uns et les autres les aidait à tout supporter, à faire confiance en tout, à tout espérer, à tout endurer. Cet amour portait de très beaux fruits qui n’auraient pas été là sans la présence de la jeune fille.

            Marta, lorsqu’elle revint d’Espagne en me portant autour du cou, fut heureuse de me montrer à sa famille. En effet, elle accompagnait de temps en temps Lupita, qui récitait le chapelet une fois par semaine avec d’autres femmes dans l’église paroissiale. La première fois qu’elle m’y emmena, sa mère lui dit : “tu sais, avec ton chapelet, tu n’es jamais seule. Quand tu le tiens dans ta main, c’est comme si tu tenais la main de la Vierge Marie.” 

            Marta connaissait par cœur toutes les prières, même si elle n’en comprenait pas tous les mots, sur lesquels elle fourchait. “Dios te salve María, llena eres de gracia…” À la fin de chaque dizaine, après avoir récité “Gloria al Padre, al Hijo y al Espíritu Santo como era en el principio ahora y siempre, y por los siglos de los siglos. Amén”, l’on s’adressait à la Vierge pour lui demander sa protection : “María, madre de gracia, de piedad y de misericordia, defiéndenos de nuestros enemigos y ampáranos, ahora y en la hora de nuestra muerte. Amén.” Devant la statue habillée et multicolore de sainte Marie, chacune des priantes portait des intentions particulières, depuis les petits problèmes du quotidien jusqu’à des événements plus graves, comme les violences occasionnées par la guerre entre l’État et les cartels. Marta priait simplement. Si elle formulait maladroitement ses prières à voix haute, ces paroles venaient du fond du cœur. Et le Bon Dieu, qui a choisi ce qu’il y a de faible dans le monde pour couvrir de confusion ce qui est fort, devait certainement accorder une grande importance à ces demandes toutes simples. 

            Marta fréquentait également la communauté locale Foi et Lumière, qui rassemblait des personnes handicapées et leurs familles, ainsi que des bénévoles extérieurs, appelés « amis ». Cela commençait par la messe dominicale à l’église paroissiale. Ce jour-là, pendant l’office, on entendait Verónica qui chantonnait des airs improvisés mais mélodieux, générant un agréable bruit de fond en continu. Comme elle, Amérigo ne savait presque pas parler. En revanche, il passait des heures à observer sa mappemonde et avait donc une immense culture géographique, dans un pays où la plupart des gens en savent peu sur le sujet. Il pointait alors ses interlocuteurs du doigt en disant le nom d’un pays. Ainsi, pendant la messe, on entendait de temps à autres : “Islande !” “Émirats Arabes Unis !” “Guatemala !” “Jordanie !” “Mongolie !” “Pays-Bas !” “Afghanistan !” “Népal !” “Oman !” “Chypre !” “Turquie !”. Après le Notre Père, les personnes du groupe Foi et Lumière se donnèrent la paix du Christ. Plus pacifique que les autres, Mahatma fit le tour de l’église pour serrer la main à toute l’assemblée, ce qui dura jusqu’à la fin de la messe. Puis vint le moment du déjeuner. Manolo marchait frénétiquement dans la salle paroissiale en poussant des cris aigus, et renversait parfois les couverts et les plats sur son passage. Parfois, il voulait entraîner avec lui un bénévole en le prenant affectueusement par le bras. Dans un élan de générosité, le jeune homme lança dans les mains de l’un des amis une cuillère et des serviettes en papier chiffonnées, avant de repartir faire une énième fois le même parcours. Pendant ce temps, Isabel tapotait sur un tambourin tout en chantant en boucle l’hymne de la dernière coupe du monde de football. Elle improvisait ainsi les paroles du refrain : “¡Samira-mira hé-hé! ¡Wó cào – wó cào heyéyé! Sam Ituarte vomitará… ¡Porque esto es África!” Les psalmodies de Verónica accompagnaient cette chanson au rythme de laquelle se trémoussait Mahatma, dans une prestation très originale qui empruntait à la fois au tai chi quan, au yoga, à la tecktonik et à la danse contemporaine. Derrière, on entendait la voix affirmée d’Amérigo qui scandait la chorégraphie : “Bahreïn ! … Belgique ! … Bolivie ! … Koweït ! … Malte ! … Qatar ! … Vatican !”

            Marta et les autres personnes handicapées étaient certes blessées et souffrantes, mais porteuses d’une joie si simple qu’elle transformait les personnes valides qui les accompagnaient, les ramenant à leurs propres fragilités, et les aidant à relativiser leurs petits problèmes. Ces cris, ces paroles au contenu étonnant étaient pleines de force et d’amour. Ces corps tordus étaient parfois d’une beauté rayonnante. Ces personnes faibles étaient libres, détachées de tout bien pour vivre l’amour. Car le Dieu d’amour est fort dans la fragilité humaine extrême. Et de cet amour jaillissait la communion, cette communion pour laquelle tous les êtres humains sont faits.

            Marta intervint durant le temps de prière : “Seigneur, je Te prie pour les personnes qui sont plus handicapées que moi, qui ne peuvent plus du tout bouger. Rends-leur le sourire malgré tout !” Pauvre en esprit, la jeune fille avait un cœur puissant et une foi d’une simplicité à déplacer les montagnes. Elle serrait ma croix dans sa main et s’adressait à voix basse à Jésus, à tout moment de la journée, pour lui confier ci et ça. Elle était également rayonnante de joie et s’émerveillait de tout, même des choses les plus insignifiantes. Elle amenait ainsi les personnes tristes à porter un regard renouvelé sur le monde (…). Oui, sa joie était contagieuse et elle faisait beaucoup de bien autour d’elle.

            Marta vit une seconde fois Benoît XVI, qui se rendit au Mexique en mars 2012. Le 21 décembre suivant, il ne se passa rien de particulier, n’en déplaise aux Mayas et à quelques illuminés. Puis, l’été d’après, nous nous embarquâmes pour le Brésil [où allaient se tenir les JMJ de Rio de Janeiro]. »

Si vous souhaitez rencontrer et aider des personnes en situation de handicap, vous pouvez vous rapprocher de plusieurs associations, comme la Communauté de l’Arche, Simon de Cirène, À bras ouverts ou encore la Fondation Jérôme Lejeune.

Jean O’Creisren

Crédits images : https://www.freepik.com/free-photo/handicapped-business-executive-using-digital-tablet_1005932.htm


Vous aussi, vous aimez réfléchir sur des thèmes profonds ?

Vous aimerez :

Mon corps sous le regard de Dieu

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Espérer l’inespéré

Je cherche la représentation du Christ

Quand on parle du loup…

Brève réflexion sur l’intelligence artificielle…

L’ingérence et la corruption dans l’histoire politique de l’isthme de Panama (1501-1941)

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

L’Union européenne est-elle démocratique ?

On récolte ce que l’on sème…

Quel est le sens de Noël ?

La COMECE envoie un message de soutien au peuple ukrainien et appelle à prier pour la paix

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Nahouaille-Aquart

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Qu’est-ce que la liberté ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Voyage en Aragon et en Catalogne

Pensées de Laurent Jouet

Visite de la maison-musée de Lope de Vega

Des arguments pour évangéliser

Espérer l’inespéré

Devant les difficultés de la vie, nous avons parfois tendance à être pessimistes, à désespérer, à nous dire qu’il n’y a plus rien à faire. Et si nous pouvions justement espérer au-delà de toute espérance ? Pablo Domínguez Prieto, prêtre espagnol décédé en 2009, fait le pari d’espérer l’inespéré…


Le vrai miracle : espérer l’inespéré


Et voici ce qui nous arrive : nous n’avons pas cette capacité à nous laisser impressionner par la parole de Dieu. Il nous manque cette capacité pour voir l’incroyable, pour voir des miracles.


Il y a vingt-six siècles, le philosophe Héraclite était surnommé « l’Obscur ». C’était un homme très sympathique et étrange comme peu de gens. Il se retira dans la montagne pour contempler le logos, cédant ses titres de noblesse à son cousin. Il dit, entre autres, cette phrase que j’aime beaucoup : « Si on n’espère pas, on ne trouvera pas l’inespéré. » Nous, malheureusement, nous espérons seulement ce que nous espérons. Nous espérons ce qui est susceptible d’être espéré.


Voici ce qui nous arrive lorsque nous traversons une situation difficile : nous disons « prions ». Mais au fond de nous-mêmes, nous ne sommes pas convaincus. Pourquoi n’espérons-nous pas l’inespéré ? Pourquoi les miracles n’augmentent-ils pas ? C’est comme lorsque quelqu’un dit à quelqu’un d’autre : « Tu sais, un tel a abandonné sa femme et est parti de chez lui. Prions. » Et l’autre répond : « Bah, c’est impossible… ! »


Il faut espérer l’inespéré, parce que si nous n’espérons pas, nous ne trouverons pas l’inespéré. Et en nous-mêmes, il arrive parfois que nous fassions un pacte avec la médiocrité ou pensions que les choses ne peuvent pas changer, car elles semblent totalement inespérées. Mais justement, c’est bien l’inespéré qu’il faut espérer !


Et cela arrive aussi dans notre vie intérieure, car celui qui n’espère pas ne trouvera pas l’inespéré […].


Parfois, nous devons apprendre de l’expérience de personnes qui, apparemment, sont loin de nous ou de Dieu. Néanmoins, elles ont encore la capacité d’étonnement, la capacité à être surprises, à espérer l’inespéré, à être captivées, à se laisser captiver par Dieu Lui-même. En effet, Dieu existe, Il est mon Père et qu’Il m’a choisi(e) pour me consacrer à Lui[1].


Il faut rencontrer Dieu. Non seulement entendre parler de Lui, non seulement parler de Lui, mais Le rencontrer, en tête à tête, face à face, et contempler Son visage. « C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face » (Ps 26, 8-9)[2]. Voici quel pourrait être le thème de cette matinée : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche, je veux Te voir, je veux être surpris, je veux être stupéfait de Toi. » Si nous n’approchons pas de Dieu comme des enfants, il n’y a rien à faire. Je crois qu’avec ce déguisement de découvreur et en nous faisant petits enfants, nous pouvons demander à l’Esprit Saint de nous faire entrer dans le mystère, de nous introduire dans son mystère. Et de nous rendre plus contemplatifs, afin que nous sachions contempler Dieu sans nous y habituer.

D’après Pablo Domínguez PrietoHasta la cumbre: testamento espiritual, 2009. Ce passage a été traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren.


Suite au succès qu’il a connu en Espagne, l’ouvrage dont est tiré cet extrait a été traduit en français par Cathy Brenti et publié par les Éditions des Béatitudes sous le titre : Le dernier sommet : testament spirituel. Plus d’infos sur ce lien.

Crédits image : https://www.freepik.com/free-photo/man-jumping-impossible-possible-cliff-sunset-background-business-concept-idea_1151017.htm


[1] Le texte de cet enseignement est à l’origine destiné à une communauté religieuse. (NDT)

[2] D’après la traduction officielle de la Bible pour la liturgie catholique. Source : AELF. (NDT)


Vous aussi, vous aimez réfléchir sur des thèmes profonds ?

Vous aimerez :

7 astuces pour lutter contre la dépression

Quand on parle du loup…

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Mon corps sous le regard de Dieu

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

On récolte ce que l’on sème…

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Brève réflexion sur l’intelligence artificielle…

Voyage en Aragon et en Catalogne

Quel est le sens de Noël ?

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Pour une écologie à visage humain

Qu’est-ce que la liberté ?

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Nahouaille-Aquart

Des arguments pour évangéliser

Mariologie de comptoir

Je cherche la représentation du Christ

La Biblia y el móvil

¿Puede usted imaginar lo que pasaría si tratáramos a la Biblia del mismo modo que a nuestro móvil?


¿Si lleváramos la Biblia en el portafolios, en el maletín, del cinturón o en el bolsillo de la chaqueta? ¿Si echáramos un vistazo en ella varias veces al día?
¿Si volviéramos a buscarla cuando la olvidemos en casa o en el despacho?
¿Si la usáramos para enviar mensajes a nuestros amigos?
¿Si la tratáramos como si no pudiéramos vivir sin ella?
¿Si la lleváramos cuando nos fuéramos de viaje, en caso de que necesitáramos ayuda o auxilio?
¿Si la cogiéramos en caso de emergencia? 

Al contrario del móvil, la Biblia siempre tiene cobertura.
Podemos conectarnos con ella en cualquier lugar.
No necesitamos preocuparnos de la falta de saldo porque Jesucristo ya ha pagado la factura y los saldos no tienen límites.
Mejor todavía: la comunicación nunca se interrumpe y la batería está cargada por la vida entera. 

«¡Busquen al Señor mientras se deja encontrar, llámenlo mientras está cerca! » (Is 55, 6) 

Números de emergencia:  

Si se siente triste, teclee *Jn 14.  
Si la gente habla contra usted, teclee *Sal 27.  
Si está enojado, teclee *Sal 51.  
Si está inquieto, teclee *Mt 6, 19-24.  
Si está en peligro, teclee *Sal 91.  
Si Dios le parece lejano, teclee *Sal 63.  
Si su fe necesita fortalecerse, teclee *Heb 11.  
Si se siente solitario y temeroso, teclee *Sal 22.  
Si está duro y crítico, teclee *I Cor 13.  
Para conocer el secreto de la felicidad, teclee *Col 3, 12-17.  
Si se siente triste y solo, teclee *Rm 8, 31-39.  
Si desea la paz y el descanso, teclee *Mt 11, 25-30.
Si el mundo se parece mayor que Dios, teclee *Sal 90.

Adaptado de un texto anónimo publicado en Foulards Blancs (revista scout francesa) n°73, febrero de 2009. Traducido del francés por Jean O’Creisren.

Créditos de imagen: https://www.freepik.com/free-photo/close-up-person-using-cellphone_3006108.htm


¿A ti también te gusta reír y reflexionar en español?

Te gustarán:

¿Quién era el beato Natal Pinot?

Érase una vez tres árboles

Mi cuerpo bajo la mirada de Dios

Un encuentro estupendo en el Camino de Santiago

Chistes franceses

¿Por qué soy fan de Ska-P?

Unis par le Camino: Jean O’Creisren publica su primera novela

La Biblia y el celular

El interés geoestratégico del estrecho de Magallanes en los siglos XVI y XVII

Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

Homenaje al líder máximo

La injerencia y la corrupción en la Ha política del Istmo de Panamá

Voyage en Aragon et en Catalogne

La Biblia y el celular

¿Puede usted imaginar lo que pasaría si tratáramos a la Biblia del mismo modo que a nuestro celular?


¿Si lleváramos la Biblia en el portafolios, en el maletín, del cinturón o en el bolsillo de la chaqueta?
¿Si echáramos un vistazo a ella varias veces al día?
¿Si volviéramos a buscarla cuando la olvidemos en casa o en el despacho?
¿Si la usáramos para enviar mensajes a nuestros amigos?
¿Si la tratáramos como si no pudiéramos vivir sin ella?
¿Si la lleváramos cuando nos fuéramos de viaje, en caso de que necesitáramos ayuda o auxilio?
¿Si la cogiéramos en caso de emergencia?

Al contrario del celular, la Biblia siempre tiene cobertura.
Podemos conectarnos con ella en cualquier lugar.
No necesitamos preocuparnos de la falta de saldo porque Jesucristo ya ha pagado la factura y los saldos no tienen límites.
Mejor todavía: la comunicación nunca se interrumpe y la batería está cargada por la vida entera.

«¡Busquen al Señor mientras se deja encontrar, llámenlo mientras está cerca! » (Is 55, 6)

Números de emergencia:

Si se siente triste, teclee *Jn 14.  
Si la gente habla contra usted, teclee *Sal 27.  
Si está enojado, teclee *Sal 51.  
Si está inquieto, teclee *Mt 6, 19-24.  
Si está en peligro, teclee *Sal 91.  
Si Dios le parece lejano, teclee *Sal 63.  
Si su fe necesita fortalecerse, teclee *Heb 11.  
Si se siente solitario y temeroso, teclee *Sal 22.  
Si está duro y crítico, teclee *I Cor 13.  
Para conocer el secreto de la felicidad, teclee *Col 3, 12-17.  
Si se siente triste y solo, teclee *Rm 8, 31-39.  
Si desea la paz y el descanso, teclee *Mt 11, 25-30.
Si el mundo se parece mayor que Dios, teclee *Sal 90.

Adaptado de un texto anónimo publicado en Foulards Blancs (revista scout francesa) n°73, febrero de 2009. Traducido del francés por Jean O’Creisren.

Créditos de imagen: https://www.freepik.com/free-photo/brunette-businesswoman-using-her-smartphone_4337957.htm


¿A ti también te gusta reír y reflexionar en español?

Te gustarán:

¿Quién era el beato Natal Pinot?

Érase una vez tres árboles

Mi cuerpo bajo la mirada de Dios

Un encuentro estupendo en el Camino de Santiago

Chistes franceses

Unis par le Camino: Jean O’Creisren publica su primera novela

¿Por qué soy fan de Ska-P?

El interés geoestratégico del estrecho de Magallanes en los siglos XVI y XVII

Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

La Biblia y el móvil

La injerencia y la corrupción en la Ha política del Istmo de Panamá

Voyage en Aragon et en Catalogne

Homenaje al líder máximo

Mon corps sous le regard de Dieu

Le 3 mai 2016, Jeanne Larghero est intervenue à l’Appart’ sur le sujet de l’affectivité et de la sexualité. Loin d’être taboue dans l’Église, cette question a été traitée avec bienveillance et l’intervenante nous a montré combien le regard de Dieu sur notre corps est beau.

Que dit l’Église sur la question de la sexualité ? Le mardi 3 mai 2016, Jeanne Larghero a donné une conférence aux étudiants qui fréquentent l’aumônerie de Cergy-Pontoise. La thématique était : « Mon corps sous le regard de Dieu ». Philosophe, écrivain et formatrice en éducation affective et sexuelle, l’intervenante a publié un ouvrage intitulé Quand la philosophie se mêle de sexe (Desclée De Brouwer, 2014). Dans un monde où la question affective est omniprésente, cet éclairage sur le point de vue de l’Église a beaucoup interpellé l’auditoire.

En effet, la sexualité est un sujet duquel on parle énormément, mais sur lequel il est difficile d’avoir un discours juste et adéquat. Jeanne Larghero nous rappelle que Dieu, notre Créateur, s’intéresse à notre corps. Il n’est pas indifférent au fait qu’on ait un corps d’homme ou de femme. Il nous regarde et nous dit : « Quel homme bien ! » « Quelle fille super ! » Et plus encore : Dieu a des sentiments pour nous !

En outre, notre corps sexué est appelé à la vie éternelle. Au jour de la résurrection, nous verrons Dieu dans notre propre chair, après l’avoir recherché pendant toute notre existence terrestre.

Quand on lit le livre de la Genèse, le Seigneur crée l’homme « mâle et femelle », si l’on traduit littéralement. C’est le premier récit de l’histoire où est affirmé que l’homme et la femme ont la même origine et la même dignité. Avant d’évoquer Adam et Ève, ce récit traite de la création des animaux et de leur reproduction, mais sans aborder directement la question de la sexualité. En effet, ce n’est pas aux bêtes que Dieu dit : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 22). En revanche, ce n’est qu’au moment de créer une réalité à son image que le Seigneur donne existence au couple humain doté de sexualité et de fécondité. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27). En d’autres termes, la sexualité humaine n’a rien à voir avec la sexualité animale, car elle reflète la gloire de Dieu. Par ailleurs, je ne peux pas séparer la façon dont je vis ma sexualité du regard que je pose sur l’homme ou sur la femme que je suis. En effet, il n’y a rien de plus concret que ma masculinité ou ma féminité. Si je suis un homme, plus le regard que je pose sur les femmes est beau, plus mon regard sur ma propre masculinité sera beau.

Voulu par Dieu, notre corps sert à la relation ; il est entièrement fait pour entrer en relation avec l’autre. Il n’est pas différent de moi. En effet, on n’« a » pas un corps, mais on « est » un corps. Quand quelqu’un me dit « je t’aime », il ou elle aime mon corps. La relation sexuelle est la forme accomplie de la relation amoureuse ; c’est pourquoi l’Église demande qu’elle ne soit pas vécue à la légère, mais qu’elle implique un réel engagement d’amour.

Si le corps de l’homme produit sans cesse des spermatozoïdes, celui de la femme n’est fertile qu’une dizaine de jours par cycle. Cela signifie que la sexualité humaine n’est pas le lieu de l’instinct et de la reproduction, contrairement à ce qui se passe chez les animaux. Elle est quelque chose de profond, de sacré.

Lorsque l’acte sexuel engendre un être humain, on crée du « pour toujours », on donne la vie à un être appelé à l’éternité.

Après la conférence, certains étudiants ont posé des questions sur ce qui est permis et interdit par l’Église en matière de morale sexuelle. L’intervenante a répondu que moraliser n’a pas de sens en soi, mais que l’amour et la sexualité doivent se vivre dans la vérité, en voulant réellement le bien de l’autre et en se donnant pleinement. C’est la définition même du mariage.

La soirée s’est terminée par des débats entre les étudiants, sur cette belle question qui préoccupe tout un chacun.

Jean O’Creisren

Crédits image : https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/adam-eve-au-jardin-eden-ander-pommier-au-fruit-defendu-connaissances-vecteur-dessin-anime-illust_4029181.htm


Cet article vous a plu ?

Vous pourrez le relire en espagnol sur ce lien.


Vous aussi, vous aimez réfléchir sur des thèmes profonds ?

Vous aimerez :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

Nahouaille-Aquart

Pour une écologie à visage humain

Que peuvent nous apporter les personnes en situation de handicap ?

Envie d’acheter des vêtements durables ?

Espérer l’inespéré

Je cherche la représentation du Christ

Quel est le sens de Noël ?

Don des langues : le point de vue d’un linguiste sur la Pentecôte

Des arguments pour évangéliser

Bx Noël Pinot : quel exemple pour nous aujourd’hui ?

Qu’est-ce que la liberté ?

Faut-il légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ?

On récolte ce que l’on sème…

L’ingérence et la corruption dans l’histoire politique de l’isthme de Panama (1501-1941)

L’intérêt géostratégique du détroit de Magellan aux XVIe et XVIIe siècles

Brève réflexion sur l’intelligence artificielle…

Voyage en Aragon et en Catalogne

Mariologie de comptoir

Litanie des vins et des fromages français

Dans la liturgie catholique, la litanie des saints est une prière chantée à des occasions solennelles, comme un baptême ou une ordination. L’assemblée invoque l’Église du Ciel en demandant à différents saints de s’unir à elle dans la prière.

La gastronomie française est riche, en particulier concernant les vins et les fromages. Certains de ces mets ont pour appellation d’origine contrôlée (AOC) des noms commençant par le mot « Saint ». Pourquoi ne pas imaginer cette litanie en leur honneur ?

Docteur, prends pitié.
Docteur, prends pitié.
Ô foie, prends pitié.
Ô foie, prends pitié.
Docteur, prends pitié.
Docteur, prends pitié.

Saint Vincent, patron des vignerons, priez pour nous.
Ô patron des fromagers, saint Uguzon, priez pour nous.
Tous les saints qui fûtes des gloutons et des pochtrons, priez pour nous.

Saint-Estèphe et Saint-Emilion, régalez-nous.
Sainte-Foy-Bordeaux et Sainte-Croix-du-Mont, régalez-nous.
Saint-Julien, enivrez-nous.

Saint-Georges-Saint-Émilion, régalez-nous.
Saint-Amour, régalez-nous.
Tous les vins rouges et vins du Bordelais, enivrez-nous.

Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Saint-Just et Saint-Pourçain, régalez-nous.
Saint-Véran et Saint-Romain, régalez-nous.
Tous les vins du Val de Loire et de Bourgogne, enivrez-nous.

Saint-Bris, Saint-Pierre Doré et Saint-Péray, régalez-nous.
Saint-Chinian et Saint-Joseph, régalez-nous.
Tous les vins blancs, vins floraux et vins fruités, enivrez-nous.

Sainte-Maure-de-Touraine et Saint-Rémois, puez pour nous.
Pauligny-Saint-Pierre et Saint-Florentin, puez pour nous.
Tous les fromages de chèvre et au lait cru, engraissez-nous.

Saint-Laurent et Saint-Félicien, puez pour nous.
Saint-Marcellin, puez pour nous.
Tous les fromages à pâte molle et à croûte fleurie, engraissez-nous.

Saint-Paulin et Saint-Nectaire, puez pour nous.
Saint-Rémy et Saint-Gelais, puez pour nous.
Tous les fromages à pâte pressée non cuite, franc-comtois ou poitevins, engraissez-nous.

Saint-Siméon et Saint-Foin, puez pour nous.
Saint-Just et Saint-Staib, puez pour nous.
Tous les fromages franciliens et rhônalpins, engraissez-nous.

Saint-Agur et Saint-Julien, puez pour nous.
Saint-Albray et Saint-Môret, puez pour nous.
Saint-Algue, tous les fromages auvergnats, nordistes et aquitains, engraissez-nous.

Curé nantais et Caprice des dieux, puez pour nous.
Chaussée aux moines, puez pour nous.
Tous les fromages religieux ne commençant pas par le mot « saint », engraissez-nous.

Saint-André et Saint-Nicolas, puez pour nous.
Saint-Pierre et Saint-Gildas-des-Bois, puez pour nous.
Tous les fromages de France et de Navarre, engraissez-nous.

De la famine et de la soif, délivre-nous, docteur.
De la gloutonnerie et de l’abus des bonnes choses, délivre-nous, docteur.
De l’obésité et de l’alcoolisme, délivre-nous, docteur.
Du cholestérol et de la cirrhose, délivre-nous, docteur.

Nous qui sommes buveurs de glace, écoute-nous.
Nous qui sommes mangeurs de graisse, écoute-nous.

Ô psy, écoute-nous, 
Ô psy, écoute-nous. 
Régime, exauce-nous,
Régime, exauce-nous.

Voilà pour cette litanie d’ivrognerie et de gloutonnerie ! Si vous n’avez jamais lu ou entendu la litanie des saints pour de vrai, je vous invite à voir à quoi ça ressemble sur ce lien.

Jean O’Creisren

Crédits image : https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/jeu-icones-doodle-noir-vin_2870645.htm


Vous aussi, vous aimez jouer avec les mots ?

Vous aimerez :

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

L’argot des cathos

Blagues espagnoles et latino-américaines

Voyage en Aragon et en Catalogne

La carte familière

Faut-il enseigner les gros mots aux étrangers ?

Les jurons distingués

Nous parlons tous breton sans le savoir…

Les textos littéraires

Comment disait-on, dans la Grèce antique… ?

Parlez-vous angevin ?

Dialogue absurde pour progresser dans une langue

Nous parlons tous arabe sans le savoir…

La finance vulgarisée

Une soirée étudiante qui foira…

Les phrases les plus bizarres de Duolingo

Les nouvelles blagues

Comment vous venger d’un commercial qui vous a trompé ?

The weirdest sentences in Duolingo

« Huit » et « nuit » : pourquoi ces mots se ressemblent-ils dans un certain nombre de langues ?

À la mémoire du líder máximo

Commentaire linguistique sur Quevedo