Quelle Europe voulons-nous ?

Dans un peu plus d’un mois, les citoyens de l’Union européenne seront appelés à voter. Nous élirons nos représentants à Strasbourg. Ce scrutin sera à la proportionnelle, donc inutile de faire des calculs pour éviter le pire au second tour ! Nous pouvons voter selon nos convictions les plus profondes…

Mais pourquoi nous déplacer le 9 juin ?

Pourquoi l’Europe ?

Avant tout, posons-nous cette question. C’est vrai, ça ! Pourquoi l’Europe ? Comment en sommes-nous venus à acheter nos bonbecs en euros ? Comment en sommes-nous arrivés à râler après les grands propriétaires terriens qui touchent toutes ces aides de Bruxelles sans jamais monter sur le tracteur ?

L’Union européenne est le fruit d’un long processus de maturation, qui n’est pas terminé. La construction de cette organisation régionale a commencé avec la création de la CECA en 1951. Mais l’Europe, c’est avant tout un continent chargé d’histoire où différents peuples ont vécu, se sont affrontés, se sont mélangés, ont fait fleurir différentes cultures et ont cheminé ensemble.

Un peu d’histoire…

Après l’effondrement de l’Empire romain, les Arabo-musulmans envahissent le sud de la Méditerranée. Un siècle plus tard, Charlemagne ressuscite le rêve impérial. Il unit les Latins et les Germains sous ce qui sera la première tentative de construction européenne. On parle souvent du couple franco-allemand. Or l’Empire carolingien est à la fois l’ancêtre du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique. Par ailleurs, ses frontières correspondaient approximativement à celles des six pays fondateurs de l’UE.

Au Moyen Âge, l’Europe est unie par une même culture judéo-chrétienne. Église latine à l’ouest, Églises orthodoxes à l’est, communautés juives ici et là… En Occident, le latin est la langue véhiculaire. Bien qu’on parle une mosaïque de dialectes sur cette moitié du continent, les étudiants de partout peuvent étudier dans les premières universités qui font leur apparition : Bologne, Oxford, Palencia, Salamanque, La Sorbonne… Mais les Européens se rencontrent, se mélangent et coconstruisent cette unité chrétienne de nombreuses autres façons.  Les ordres religieux tapissent le continent de monastères, gardiens de la culture, de la transmission et de la sagesse. Les pèlerins voyagent et échangent, notamment sur le chemin de Compostelle. Enfin, les croisades sont une occasion de rassembler les chrétiens contre ceux qu’ils nomment les « infidèles ». La culture médiévale unit donc les peuples européens dans leur diversité.

Quelques siècles plus tard, la Renaissance enrichit le continent d’un nouveau souffle. L’imprimerie permet à la culture écrite de se diffuser. On redécouvre les auteurs de l’Antiquité gréco-latine. Cela occasionne de grands progrès dans toutes les sciences dures et humaines. Bon, peut-être pas encore en informatique ou en nanotechnologie, mais ça viendra plus tard… 😊 Avec les avancées en navigation, les Européens partent à la conquête du monde, pour le meilleur et pour le pire. Sur le plan politique, la féodalité laisse place progressivement à l’État de droit. Au niveau économique, le religieux perd du terrain pour laisser place à l’argent et au marché. C’est le début du capitalisme et de l’individualisme qui en découle. Malgré les affrontements violents entre catholiques et protestants, l’Europe reste chrétienne et l’existence de Dieu n’est pas encore remise en cause. Les différents souverains vont constituer une alliance contre un ennemi commun : les Turcs qui veulent envahir l’Europe et la convertir à l’islam.

Au XVIIIe siècle, la philosophie des Lumières est un nouveau courant de pensée qui traverse le continent. À cette époque, les jeunes nobles pérégrinent à travers toute l’Europe. Ce « Grand Tour » est un voyage initiatique qui vient parfaire leur éducation. La langue véhiculaire est alors le français. Les intellectuels de tous pays correspondent entre eux. Les uns et les autres pensent les bases de nos systèmes démocratiques actuels. Séparation des pouvoirs, abolition de l’esclavage, respect des libertés individuelles, tolérance… On remet en cause le pouvoir politique et religieux. On pense universel. On pense Europe.

Au XIXe siècle, l’idée d’Europe perd du terrain. On regarde vers le passé avec nostalgie. Les nationalismes se réveillent ici et là et de nouveaux États apparaissent. Ce qui unit le continent est la révolution industrielle. Certains pays puissants partent coloniser les autres coins du monde. Ce jeu de tensions et de rivalités finit par éclater en 1914.

Suite au premier conflit mondial apparaît l’idée d’Union européenne. Certains veulent construire les États-Unis d’Europe. D’autres pensent à mettre en commun les intérêts économiques, en vue de construire, éventuellement, une unité politique par ce biais.

En 1951, l’Europe est ravagée par la Seconde Guerre mondiale, encore plus meurtrière que la précédente. C’est pour construire une paix durable et une certaine prospérité économique qu’est créée la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Si l’on met en commun les matériaux qui servent à l’armement, on ne se fera plus la guerre.

En 1957, on va plus loin avec le traité de Rome. La Communauté économique européenne (CEE) établit, entre autres, la Politique agricole commune (PAC). L’idée est de permettre la sécurité alimentaire des pays de l’Union. Si cette mesure est parfois critiquée, nous pouvons nous réjouir qu’il n’y ait plus de famine en Europe de nos jours… La CEE, c’est aussi la redistribution de moyens vers les régions les plus pauvres et une prise de conscience des questions environnementales.

En 1993, la CEE devient l’Union européenne, avec le traité de Maastricht. Cela signifie, entre autres, la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. Plus besoin de poireauter des heures à la douane pour aller en vacances dans le pays d’à côté ! Puis en 2002, une partie des États membres adopte une monnaie unique : l’euro. En 2004, dix pays intègrent l’Union. Une grande partie d’entre eux a subi le joug communiste pendant plusieurs décennies. Accueillir ces peuples qui ont souffert, ces économies moins développées, est un véritable défi…

Et aujourd’hui ?

Ce long processus nous montre que l’Europe s’est construite progressivement. Les peuples du continent ont une histoire commune : la chrétienté, l’humanisme, les Lumières et la révolution industrielle. Mais aussi des guerres et de multiples brûlures de l’histoire. Nous avons donc de bonnes raisons de nous entendre et d’avancer main dans la main.

Aujourd’hui, de nouveaux défis se présentent. Par exemple, comment l’Union européenne doit-elle se positionner face au conflit ukrainien ? Quelles politiques adopter aux niveaux migratoire et environnemental ? Comment protéger les citoyens européens face à l’inflation ?

Autre débat qui n’est pas sous le feu des projecteurs : doit-on obliger les pays qui ne disposent pas du « droit à l’avortement » à l’appliquer dans leur loi ? Doit-on, au contraire, considérer que les prérogatives sur les questions bioéthiques doivent rester nationales, dans un souci de souveraineté et de protection de la vie humaine de sa conception à son terme naturel ?

Dans quelques temps, nous seront appelés à voter. Chacun a le droit de donner sa voix à qui il ou elle veut. Mais notre vote sera déterminant pour notre avenir. « Tu n’imagines pas la puissance que tu es ! L’histoire c’est toi, l’histoire c’est toi qui la fais ! » Dans sa chanson « Les extrêmes », le groupe Tryo nous invite ainsi à prendre « le chemin vers les urnes ».

Mais alors, pour qui voter ? Pour quoi voter ?

Aujourd’hui, de nombreux défis se présentent à l’Europe. Aux États-Unis, les libertés individuelles règnent, mais souvent au détriment de la justice sociale et de l’environnement. En Chine, c’est une croissance économique qui se veut égalitaire, mais au mépris des droits de l’Homme et de la Planète. La France toute seule ne peut pas s’imposer face à ces deux géants. Mais l’Europe, si ! En Europe, nous avons à la fois l’économie de marché, un modèle social relativement égalitaire et des normes environnementales strictes. Nous pouvons proposer au monde ce modèle démocratique équilibré !

Pour les élections européennes 2024, Jean-Marc Jancovici a animé un débat avec les principales têtes de liste sur les questions d’écologie :

Élections européennes : quels enjeux écologiques ?

Parmi les défis de l’Europe lors des élections européennes de 2019, les experts en la matière voulaient créer plus d’intégration au niveau fiscal, social et militaire. Mais pour quelles raisons ?

Une politique fiscale harmonisée permettrait de mieux nous protéger face à la concurrence parfois agressive des États-Unis et de la Chine. Par exemple, en 2016, l’acier chinois a inondé le marché unique européen avec ses prix cassés. Il était vendu à perte car ce régime communiste a préféré produire trop que licencier des ouvriers. Les États-Unis ont mis des barrières douanières, mais l’UE n’était pas armée pour se protéger de la même façon. Résultat : des dizaines de milliers de chômeurs dans les États membres.

S’entendre au niveau fiscal permettrait aussi de mettre en place des politiques fructueuses en matière sociale et environnementale. Par exemple, un certain nombre de partis proposent de taxer les produits d’importation venant de pays qui ne respectent pas l’humain et/ou l’environnement. Hier, les gilets jaunes réclamaient une taxe sur le kérozène. Cette idée est reprise par certaines listes de gauche à l’approche des élections européennes 2024. C’est difficile à appliquer à l’échelle d’un pays. En revanche, au niveau européen, c’est beaucoup plus faisable

Sur le plan social, c’est peut-être plus compliqué. Le coût de la vie n’est pas du tout le même suivant les États membres. Il est donc difficile d’appliquer un salaire minimum unique. Néanmoins, plus d’harmonisation sociale permettrait d’harmoniser les économies de la zone euro. Aujourd’hui, ces dernières sont si diverses que les 20 pays sont vulnérables en cas de crise économique dans l’un d’entre eux. Mais une zone euro plus homogène permettrait de résorber plus facilement ce genre de menace. Notons qu’une meilleure intégration fiscale peut aussi jouer dans ce sens.

Enfin, pourquoi construire une Europe militaire ? Avec une armée communautaire, l’UE aurait plus de poids sur le plan géopolitique. Et rappelons-le : davantage de poids pour l’Europe, c’est davantage de poids pour la France !

Bien sûr, chacun peut voter pour qui il ou elle le souhaite. De nombreuses valeurs peuvent nous animer, qui sont toutes louables : la prospérité économique et le plein emploi, une juste redistribution des richesses, un environnement sain, une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap, la protection de la vie de sa conception à son terme naturel, la lutte contre toute forme de discrimination, etc. Mais comme Européen et comme chrétien, je vous invite à faire confiance à des gens qui croient en l’Europe, car le monde en a besoin !

Jean O’Creisren



Bibliographie :

Chancellerie des Universités de Paris, « Histoire de la Sorbonne », Paris, La Chancellerie des Universités de Paris,  https://www.sorbonne.fr/la-sorbonne/histoire-de-la-sorbonne/ [consulté le 15.04.2019]

Commission européenne, 2019, « L’histoire de l’Union européenne », Bruxelles, Commission européenne,  https://europa.eu/european-union/about-eu/history_fr [consulté le 16.04.2019]

MADELINE Béatrice, 2019, « Une concurrence rigide et décalée face aux inquiétudes », in Pour l’Éco, 8, pp. 16-19.

MALET Tina, 2018, « XVIIIe siècle : L’Europe des Lumières », Paris, Herodote,  https://www.herodote.net/XViiie_si_cle-synthese-2157.php [consulté le 16.04.2019]

MUNCH Bertrand (dir.), 2018, « L’idée d’Europe dans l’histoire », Paris, Direction de l’information légale et administrative,  https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/approfondissements/idee-europe-histoire.html [consulté le 16.04.2019]

PERNOT François, « Histoire de l’Europe » (cours de master dispensé à l’Université de Cergy-Pontoise en 2014-2015)

PRÉAULT Christophe & LESUR Alexandra (dir.), 2018, « Qu’est-ce que la CECA ? », Paris, Toute l’Europe,  https://www.touteleurope.eu/actualite/qu-est-ce-que-la-ceca.html [consulté le 15.04.2019]

Semaines Sociales de France, « Quelle Europe voulons-nous ? ». Session 2017 à Paris. Plus d’informations sur ce lien.

Crédits image : https://www.freepik.com/free-photo/hands-waving-flags-europeanunion_2979539.htm


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¿Si la lleváramos cuando nos fuéramos de viaje, en caso de que necesitáramos ayuda o auxilio?
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Al contrario del móvil, la Biblia siempre tiene cobertura.
Podemos conectarnos con ella en cualquier lugar.
No necesitamos preocuparnos de la falta de saldo porque Jesucristo ya ha pagado la factura y los saldos no tienen límites.
Mejor todavía: la comunicación nunca se interrumpe y la batería está cargada por la vida entera. 

«¡Busquen al Señor mientras se deja encontrar, llámenlo mientras está cerca! » (Is 55, 6) 

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Si se siente triste, teclee *Jn 14.  
Si la gente habla contra usted, teclee *Sal 27.  
Si está enojado, teclee *Sal 51.  
Si está inquieto, teclee *Mt 6, 19-24.  
Si está en peligro, teclee *Sal 91.  
Si Dios le parece lejano, teclee *Sal 63.  
Si su fe necesita fortalecerse, teclee *Heb 11.  
Si se siente solitario y temeroso, teclee *Sal 22.  
Si está duro y crítico, teclee *I Cor 13.  
Para conocer el secreto de la felicidad, teclee *Col 3, 12-17.  
Si se siente triste y solo, teclee *Rm 8, 31-39.  
Si desea la paz y el descanso, teclee *Mt 11, 25-30.
Si el mundo se parece mayor que Dios, teclee *Sal 90.

Adaptado de un texto anónimo publicado en Foulards Blancs (revista scout francesa) n°73, febrero de 2009. Traducido del francés por Jean O’Creisren.

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Adaptado de un texto anónimo publicado en Foulards Blancs (revista scout francesa) n°73, febrero de 2009. Traducido del francés por Jean O’Creisren.

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Pourquoi enseigner l’histoire ?

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En préparant le CAPES d’espagnol, j’ai lu un ouvrage sur l’histoire de la Bolivie. Ce passage m’a interpellé, et je me suis donc amusé à le traduire. En effet, l’histoire paraît passionnante à certains et rébarbative à d’autres. Alors, pourquoi l’enseigner à tout le monde ? Ce texte datant des années 1970 apporte quelques éléments de réponse. Si vous avez quelque chose à ajouter à ce sujet, vos commentaires sont les bienvenus…


            L’Histoire est une science sociale et politique qui explique le processus du passé de l’homme, d’un point de vue non seulement chronologique, mais aussi et surtout critique. Elle est une science car elle est adaptée à des lois et à des normes qui régissent son Déroulement.

            Elle fait partie des sciences politico-sociales, par ses liens directs avec le droit, la politique, l’économie et la sociologie.

            Pour nous, les professeurs, qui devons maîtriser la pédagogie, cette matière gagne actuellement une importance d’une grande vitalité, du fait de l’orbite de l’esprit que connaît aujourd’hui notre monde, si agité par des événements majeurs.

            Par sa nature, l’Histoire semble nous appeler à la réflexion, au droit chemin, pour ne pas nous écarter des voies de la Civilisation et de la Paix.

            C’est pour cette raison qu’il faut la considérer comme l’une des matières clés de l’enseignement, parmi les plus précieuses dans le domaine social, pour la formation des nouvelles générations.

            Avant tout, nous devons comprendre à quel point elle est importante, et lui attribuer la place qui lui revient. Mais il est nécessaire de différencier l’enseignement de l’Histoire à un niveau de base et à un niveau moyen. Il n’y a pas d’égalité de points de vue entre les deux cycles. Le mécanisme de sa transmission est une chose en niveau basique et une autre en niveau moyen.

            Avant tout, que proposons-nous en niveau basique ?

            Former l’homme de demain, avec une notion complète et intégrale du monde.

            De ce point de vue, l’enseignement de l’Histoire au niveau basique s’opère aux côtés des autres matières.

D’après Félix Eguino Zaballa, Historia de Bolivia, 1973
Passage traduit de l’espagnol par Jean O’Creisren


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Mon corps sous le regard de Dieu

Le 3 mai 2016, Jeanne Larghero est intervenue à l’Appart’ sur le sujet de l’affectivité et de la sexualité. Loin d’être taboue dans l’Église, cette question a été traitée avec bienveillance et l’intervenante nous a montré combien le regard de Dieu sur notre corps est beau.

Que dit l’Église sur la question de la sexualité ? Le mardi 3 mai 2016, Jeanne Larghero a donné une conférence aux étudiants qui fréquentent l’aumônerie de Cergy-Pontoise. La thématique était : « Mon corps sous le regard de Dieu ». Philosophe, écrivain et formatrice en éducation affective et sexuelle, l’intervenante a publié un ouvrage intitulé Quand la philosophie se mêle de sexe (Desclée De Brouwer, 2014). Dans un monde où la question affective est omniprésente, cet éclairage sur le point de vue de l’Église a beaucoup interpellé l’auditoire.

En effet, la sexualité est un sujet duquel on parle énormément, mais sur lequel il est difficile d’avoir un discours juste et adéquat. Jeanne Larghero nous rappelle que Dieu, notre Créateur, s’intéresse à notre corps. Il n’est pas indifférent au fait qu’on ait un corps d’homme ou de femme. Il nous regarde et nous dit : « Quel homme bien ! » « Quelle fille super ! » Et plus encore : Dieu a des sentiments pour nous !

En outre, notre corps sexué est appelé à la vie éternelle. Au jour de la résurrection, nous verrons Dieu dans notre propre chair, après l’avoir recherché pendant toute notre existence terrestre.

Quand on lit le livre de la Genèse, le Seigneur crée l’homme « mâle et femelle », si l’on traduit littéralement. C’est le premier récit de l’histoire où est affirmé que l’homme et la femme ont la même origine et la même dignité. Avant d’évoquer Adam et Ève, ce récit traite de la création des animaux et de leur reproduction, mais sans aborder directement la question de la sexualité. En effet, ce n’est pas aux bêtes que Dieu dit : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 22). En revanche, ce n’est qu’au moment de créer une réalité à son image que le Seigneur donne existence au couple humain doté de sexualité et de fécondité. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27). En d’autres termes, la sexualité humaine n’a rien à voir avec la sexualité animale, car elle reflète la gloire de Dieu. Par ailleurs, je ne peux pas séparer la façon dont je vis ma sexualité du regard que je pose sur l’homme ou sur la femme que je suis. En effet, il n’y a rien de plus concret que ma masculinité ou ma féminité. Si je suis un homme, plus le regard que je pose sur les femmes est beau, plus mon regard sur ma propre masculinité sera beau.

Voulu par Dieu, notre corps sert à la relation ; il est entièrement fait pour entrer en relation avec l’autre. Il n’est pas différent de moi. En effet, on n’« a » pas un corps, mais on « est » un corps. Quand quelqu’un me dit « je t’aime », il ou elle aime mon corps. La relation sexuelle est la forme accomplie de la relation amoureuse ; c’est pourquoi l’Église demande qu’elle ne soit pas vécue à la légère, mais qu’elle implique un réel engagement d’amour.

Si le corps de l’homme produit sans cesse des spermatozoïdes, celui de la femme n’est fertile qu’une dizaine de jours par cycle. Cela signifie que la sexualité humaine n’est pas le lieu de l’instinct et de la reproduction, contrairement à ce qui se passe chez les animaux. Elle est quelque chose de profond, de sacré.

Lorsque l’acte sexuel engendre un être humain, on crée du « pour toujours », on donne la vie à un être appelé à l’éternité.

Après la conférence, certains étudiants ont posé des questions sur ce qui est permis et interdit par l’Église en matière de morale sexuelle. L’intervenante a répondu que moraliser n’a pas de sens en soi, mais que l’amour et la sexualité doivent se vivre dans la vérité, en voulant réellement le bien de l’autre et en se donnant pleinement. C’est la définition même du mariage.

La soirée s’est terminée par des débats entre les étudiants, sur cette belle question qui préoccupe tout un chacun.

Jean O’Creisren

Crédits image : https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/adam-eve-au-jardin-eden-ander-pommier-au-fruit-defendu-connaissances-vecteur-dessin-anime-illust_4029181.htm


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« Aujourd’hui, les jeunes ne lisent plus ! Ils sont tout le temps cramponnés à leurs portables et à Internet et ils écrivent n’importe comment… » Autant de discours défaitistes que l’on entend çà et là…

Mais si les nouvelles technologies pouvaient être précisément le laboratoire de nouvelles productions littéraires ?

Imaginons un groupe d’amis étudiants qui aime se réunir régulièrement pour déjeuner au restaurant universitaire (RU). L’un d’entre eux enverrait habituellement un SMS collectif comme :

« Bonsoir à tous ! Qui déjeune au RU demain ? »[1] Ou encore « RDV à 12h15 place André Leroy ».

Jusque là, rien de bien original… Mais ce même étudiant peut aussi explorer des styles littéraires autres que les formulations plates citées ci-dessus. Voici plusieurs exemples, dont certains sont d’authentiques « textos » envoyés jour après jour à la même liste de diffusion.

–          Le style « vite dit » :

Quibouforudemain ? 

–          Le style « formel » :

Madame, Monsieur,

Si vous désirez déjeuner au restaurant universitaire demain, veuillez me retrouver à 12h15 à la place André Leroy.

Dans l’attente de vos nouvelles, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Jean O’Creisren


–          Le style « faux espoir » :

Salut les amis ! J’espère que vous allez tous bien. Je viens d’avoir une super idée ! Que diriez-vous qu’on se fasse une bouffe entre potes ? Je vous propose donc, pour ceux qui le peuvent, de nous retrouver à 12h15 place André Leroy pour aller au RU.

–          Le style « politique »[3] :

Françaises, Français, mes chers compatriotes,

En 2012, je vous propose le changement ! J’ai décidé d’être candidat aux élections gastronomiques car j’ai le souci de manger. Pour le déjeuner de demain, je vous propose une alternative radicale à ce qui se pratiquait jusqu’à présent. Ce midi encore, le rendez-vous était fixé à 12h15 pour aller ensemble au RU. Demain, c’est à 12h10 que nous nous unirons pour une marche de la place André Leroy jusqu’au boulevard du Roi René en protestation contre la faim dans nos ventres.

Vive les choux à la crème, avec O’Creisren !

–          Le style « révolutionnaire » :

Travailleuses, Travailleurs,

On vous crève à la tâche ! On vous exploite ! On vous spolie des nuits entières à vous faire préparer vos partiels, vos dossiers, vos séminaires ! On vous condamne à un travail inhumain qui vous aliène à la musique, à l’histoire, aux sciences de l’éducation, aux sciences de l’opium du peuple[4] ! Ça ne peut plus durer !

Je vous appelle, au nom de tous nos camarades de Lutte Étudiante, à faire la Révolution ! Demain, venez nombreux à la marche populaire qui partira à 12h15 de la place Dédé Leréactionnaire pour prendre le RU d’assaut ! Nous allons leur montrer qui nous sommes !

¡¡Viva la Revolución!!

¡¡Hasta la victoria siempre!!

–          Le style « exploitation » :

Salut les amis ! Voici un message un peu différent de d’habitude pour le RU… Si, si, j’ai encore des idées ! Aujourd’hui, la différence ne réside pas dans la forme mais dans le fond. En bref, demain, j’irai vendre des places pour la soirée fluo et paillettes dans le hall du RU, mais j’ai aussi envie de déjeuner avec vous. Seriez-vous prêts à venir m’aider dans ce service, sachant qu’on déjeunera là-bas ensemble avant ou après ? Peut-être y aura-t-il même d’autres volontaires, auquel cas il n’y aura pas forcément besoin de nous. Êtes-vous chauds comme des baraques à frites pour me rendre ce petit service ?

–          Le style « télégraphe » :

RDV. Stop. Place André Leroy. Stop. RU. Stop. 12h15. Stop.

–          Le style « javanais » :

Quidigui mandangan  jodogo rudugu deudeugueumindinguin ?

–          Le style « imitation d’une langue exotique imaginaire » :

Ki dê-jeun ohru dheu-min ?

–          Le style « scout » :

Salut les gus ! Prêts pour le grand jeu de demain ?

Il commencera après la rupture du rasso, à 12h15.
Il s’agira de faire le parcours du combattant depuis la place André Leroy.
Tout d’abord, vous devrez effectuer une petite course à cloche-pied tout le long de la rue Paul Bert, puis vous traverserez le pont de singe qui passe au-dessus du boulevard Foch. Enfin, c’est après avoir rampé dans la gadoue tout le long du boulevard du Roi René que vous arriverez au fortin où la graille est jalousement gardée par une patrouille de Témoins de Jéhovah[5] en furie. Il faudra vous emparer du butin au terme d’une prise de foulards acharnée. La patrouille qui le remportera gagnera le grand jeu et pourra déjeuner.

Fraternel Salut Scout,

Ornithorynque W.

–          Le style « catho illuminé » :

Chers frères et sœurs, réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse, car le Seigneur nous donne chaque jour ce dont nous avons besoin. Alléluia ! Demain, laissons-nous guider vers le RU où, nous qui avons soif de nourriture et de boisson, nous serons rassasiés ! Rassemblons-nous en enfants gastronomes à 12h15 sur la place André-Lepape pour marcher sur les pas de saint Félicien et témoigner de notre faim ! Dieu vous bénisse !

–          Le style « ivrogne »[6] :

Hrhey, qui peut hic ! man… man-man… manger au RU de… hips ! demaiiiiiiin ? Dessaoulé de parler cocomsa, hi ! hi ! hi ! J’hic ! J’ai fait la fêfffffête ce soiiir et hips ! J’ai un p’tit peu bu !

–          Le style « gendarme » :

Bonjour messieurs-dames, Gendarmerie Nationale ! Vous êtes priés de me suivre au RU pour un contrôle gastronomique. Notre fourgon partira à 12h30 de la place André Leroy. Soyez ponctuels ! Toute tentative de fuite sera sanctionnée par une contravention de première catégorie.

–          Le style « râleur vulgaire » [7] :

Putain de bordel de merde ! Demain, je sens que je vais encore crever la dalle… Ça me fait chier mais d’une force de devoir bouffer tous les jours ! Bon, alors, vous venez grailler avec moi au RU demain ? Oui ou merde ? Et me faites pas chier à me demander à quelle heure on se retrouve, vous savez très bien que c’est 12h15 place André Leroy. Allez vous faire foutre !

–          Le style « prout-prout » :

Très chers, qui d’entre vous compte se restaurer au RU demain ? À midi et quart, nous entreprendrons une charmante petite promenade depuis la place André Leroy jusqu’au boulevard du Roi René. Vous me voyez ravi de vous y inviter.

–          Le style « banlieusard » :

Wech gros ! On s’fait une bouffe ç’midi ? Ça vous dit on s’retrouv’ cepla Dréan Royle ? 12-15, ça vous branche ? Yo tout l’monde !

–          Le style « médiéval » :

Oyez, oyez, bonnes gens ! Le seigneur de Deilyr de Lin Güist, messire le chevalier Jean Haut de Cresse-Reine, vous convie demain à un festin en l’honneur du déjeuner. Venez bouter la faim hors de vos ventres ! Venez emplir vos panses de moult frites, poulards, poissonnets et autres victuailles savoureuses ! Afin de festoyer dans la salle des bals du château de Rhült, nous devons d’abord prendre cette forteresse gardée par des félons d’hérétiques chaque vendredi. Raillions-nous pour partir guerroyer à midi sur la place de nostre bon Roy André. À l’assaut ! Montjoie ! Saint Denis !

–          Le style « poétique » :

Venez, mes chers amis, vous rassasier au RU !
Venez vous délecter de ses mets ordinaires !
Demain, marchons d’un pas très universitaire ;
Depuis André Leroy, nous parcourrons les rues.

–          Le style « Capitaine Haddock » :

Salut, marins d’eau douce ! Que diriez-vous d’une petite traversée du cap André Leroy à la crique du Roi René demain midi, à la recherche du trésor de Miamiam le Ru ? Tonnerre de Brest ! J’allais oublier de vous préciser à quelle heure on largue les amarres…
– Amarres larguées !  Poil au nez !
– TA GUEULE ! On est dans Tintin, là, pas dans Astérix !!! Essaie un peu de suivre, espèce de moule à gaufres !… Hm, hm… Donc comme je vous disais, on largue les amarres à 12h15. En route pour de nouvelles aventures !

–          Le style « Obélix » :

 J’ai faim, par Toutatis ! Et je me sens un peu faible… Je mangerais bien un ou deux sangliers. Des sangliers ! Chic ! Chic ! Chic ! Allez, viens, Idéfix ! On va en cueillir dans la forêt de Ruix avec tous les Andégaves[2] qui aiment chasser. Nous partirons de l’entrée du village (forum du chef Andrix) à la quatrième heure (bref, à 12h30). Miam ! Miam ! Miam ! 

–          Le style « schtroumpf » :

Salut les schtroumpfs ! Qui veut schtroumpfer au RU demain ? Comme d’habischtroumpf, rendez-vous place André Leschtroumpf à 12h15. Bonne schtroumpf ! 

–          Le style « écolier » :

Salut les copains ! Eh, qui veut manger à la cantine avec moi demaiiiiiiiiiiiin ? On va manger plein de bonbons ! Mais si vous disez non, eh ben j’vais l’dire à ma maman, d’abord ! Na !

–          Le style « maîtresse » :

Bon, les enfants, qui mange à la cantine, demain ?

–          Le style « juridique » :

Accord de pause déjeuner

Il est convenu entre :

–          Jean O’Creisren, étudiant au capital de pas beaucoup d’€ dont le studio est établi quelque part à Angers (ci-après dénommé « l’Expéditeur du texto »), d’une part,


et


–          Henri-Pacôme Bensoussan, Mohammed de Broglie, Xun Diallo, Ana María Elkalaoui et Syméon Zhang (ci-après dénommés « les Potes de Expéditeur du texto »), d’autre part,


(ci-après dénommés collectivement « les Parties »)


l’accord de pause déjeuner  (ci-après dénommé « l’Accord ») exposé dans les présentes.


1. Les Parties conviennent d’un rendez-vous ce midi à 12h15 à la sortie de l’Université catholique de l’Ouest, sise au 3, place André Leroy, 49008 Angers (ci-après dénommé « le Lieu de rendez-vous »).


2. Lorsque les Parties seront parvenues au Lieu de rendez-vous susmentionné, elles se dirigeront ensemble au restaurant universitaire des Beaux-Arts sis à côté du parc où les étudiants font bronzette après le déjeuner en juin (ci-après dénommé « le RU »). Lors du trajet, il est autorisé de chanter, de raconter des blagues, de débattre et de discuter de tout et de rien. Toutefois, les Parties ne peuvent ni insulter les passants, ni voler les sacs à main des personnes âgées, ni lancer des pierres sur les voitures circulant de la rue Paul Bert au boulevard du Roi René.


3. Lorsque les Parties seront arrivées au RU, l’Expéditeur du texto est expressément autorisé à danser la danse de la pomme de terre sous le regard amusé des Potes de l’Expéditeur du texto et le regard étonné des passants. Le cas échéant, l’Expéditeur du texto s’engage à assumer la honte qui découlera d’un tel fait, notamment si la scène est filmée est divulguée en ligne. Toutefois, il est expressément interdit de passer devant les étudiants qui font la queue à l’entrée du RU.


4. Lorsque les Parties se serviront au RU, il leur est fortement recommandé de choisir une alimentation saine et équilibrée.


5. Lors du repas, il est expressément interdit de roter ainsi que de manger avec les doigts ou sans fermer la bouche.


6.
L’Accord est régi par le droit coutumier ainsi que par le Code des bonnes manières à table en Anjou. En cas de non respect du présent Accord par l’une ou l’autre des Parties, cette dernière sera rappelée à l’ordre oralement par ses potes.
 

On peut également imaginer des messages en langues étrangères. Parfois, celles-ci ne sont pas parlées par le destinataire. Certains indices peuvent donc lui permettre de comprendre les informations principales du message. Ainsi, tout le monde a compris ce SMS en arabe :

« Salâm calikum yâ ‘asdiqa’î! Keyfa-l-hâluk al-leyla? ‘Ana djayyîd, wa-l-hamdu-lillah! Wa-l-câ’ila? Man sayakulu fî-r-restaurant universitaire min al-ghad? Sawfa ‘ana fî place André Leroy bi 12h10. Leyla sacida! »

L’on peut aussi proposer un mensaje de texto en espagnol :

¡Hola tod@s!

¿Qué os parece almorzar en el comedor universitario mañana? Podemos salir de la plaza Andrés Rey a las doce y cuarto. Un poco temprano, ¿verdad? Pero así son horarios entre los gabachos…

Buenas noches

Un fuerte abrazo

Juan

… ou encore un small message service (SMS) en anglais :

Hi everybody! Would you like to eat some frogs at the university refectory tomorrow? We can meet at quarter past twelve at King Andrew Square. C u 2morro!

… et pourquoi pas un mandatum en latin ? Bien entendu, afin de rester dans l’ambiance culinaire du RU, écrivez de préférence votre texto dans un latin de cuisine :

Ave amici ! Qui edere in restauranto universitairo crastino die ? In praedicto loco  platea Regis Andraeae à 12h15. Cras !

Jean O’Creisren

Texte écrit en 2012 et publié pour la première fois en 2014

Crédits images : https://fr.freepik.com/photos-gratuite/groupe-amis-heureux-partage-smiley-emoji-telephone-mobile_2602369.htm


[1] La plupart de ces messages sont d’authentiques SMS qu’il m’est arrivé d’envoyer dans différents élans d’inspiration à mes amis pour marcher de la Place André Leroy (qui se trouve devant les locaux de l’Université Catholique de l’Ouest, à Angers) au RU dit des Beaux-Arts, sur le boulevard du Roi René.
[2] Tribu gauloise qui peuplait l’Anjou à l’époque de la conquête de Jules César.
[3] Envoyé quelques jours avant le premier tour des élections présidentielles de 2012.
[4] « Sciences de l’opium du peuple » signifie « théologie » en terminologie marxiste.
[5] Des témoins de Jéhovah avaient effectivement l’habitude de faire du prosélytisme à la sortie du RU le vendredi midi.
[6] SMS envoyé suite à une soirée de folie avec ce même groupe d’amis, de laquelle une personne n’est pas rentrée dans son état normal après avoir abusé de… Cola-Cola.
[7] Bizarrement, ce texto n’a pas été très apprécié par les destinataires, malgré un long post scriptum précisant qu’il fallait bien évidemment le prendre au 72e degré.


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Une soirée étudiante qui foira…

La langue française offre une certaine richesse, notamment dans ses différents registres. Mais que se passe-t-il si l’on mélange tout ? Par exemple, si l’on conjugue des verbes familiers et vulgaires au passé simple ou à l’imparfait du subjonctif ? Voyons donc comment une soirée étudiante qui tourne mal pourrait être narrée de la sorte.


Gwénola, jeune lycéenne innocente et sans expérience aucune, se faisait chier entre père et mère. Elle chopa donc le téléphone fixe de ses parents pour appeler son amie Claire, une étudiante qui lui avait proposé de venir teuffer le soir même. Elles organisèrent l’évasion de la candide demoiselle, qui se barra dès que ses parents se mirent à pioncer.

En arrivant dans l’appartement de sa complice, la fugitive mata avec étonnement les bouteilles et canettes qui jonchaient le sol. Elle n’était point venue en imaginant que ses hôtes picolassent. Cependant, ils tripèrent joyeusement des singeries de Vincent qui, se prenant pour un chasseur de la savane, fit comme s’il butât un éléphant à l’arc. Mais Gwénola se marra moins lorsqu’il la dragua de manière extrêmement reloue. Outre se bourrer la gueule, ils bouffèrent des chips et des pop-corn que notre lycéenne kiffa grave sa race. Et ceci jusqu’à ce qu’Arnaud, en état d’ébriété avancé, gerbât sur sa robe. La jeune demoiselle à l’habit ainsi salopé l’engueula violemment. Les autres convives, que le partage du joint eut énormément shooté, se fouturent[1] alors de sa gueule.

Prise d’une incontrôlable colère, elle les baffa tous d’une force inouïe. Claire, dont la lucidité était encore intègre, la vira de l’immeuble. Seule, triste, vulnérable au milieu de cette rue déserte, Gwénola sentit sa gorge se nouer et chiala à chaudes larmes. Elle reprit ainsi le chemin du logis familial, sous la pluie, couverte de honte. Si seulement ce malappris d’Arnaud n’avait point dégueulassé sa robe ! Que ne voulut-elle pas appeler son frère afin qu’il raboulât sa caisse pour la chercher ! Si seulement on ne lui eût point chouravé son téléphone mobile une semaine auparavant ! Qu’elle se sentit couillonnée, ce soir-là ! Cette histoire l’emmerdait et ses pieds, chaussés de talons aiguilles, douillèrent de marcher une demi-heure sous la pluie. Gwénola était désormais une lycéenne forte d’une nouvelle expérience : elle savait ce que peut être une soirée étudiante qui tourne mal

Jean O’Creisren


[1] Cette forme est une entrave volontaire à la langue française. En effet, le verbe « foutre » ne se conjugue ni au passé simple ni à l’imparfait du subjonctif. Nous avons donc inventé cette forme sur le modèle du verbe « croître » : ils crûrent.

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Litanie des vins et des fromages français

Dans la liturgie catholique, la litanie des saints est une prière chantée à des occasions solennelles, comme un baptême ou une ordination. L’assemblée invoque l’Église du Ciel en demandant à différents saints de s’unir à elle dans la prière.

La gastronomie française est riche, en particulier concernant les vins et les fromages. Certains de ces mets ont pour appellation d’origine contrôlée (AOC) des noms commençant par le mot « Saint ». Pourquoi ne pas imaginer cette litanie en leur honneur ?

Docteur, prends pitié.
Docteur, prends pitié.
Ô foie, prends pitié.
Ô foie, prends pitié.
Docteur, prends pitié.
Docteur, prends pitié.

Saint Vincent, patron des vignerons, priez pour nous.
Ô patron des fromagers, saint Uguzon, priez pour nous.
Tous les saints qui fûtes des gloutons et des pochtrons, priez pour nous.

Saint-Estèphe et Saint-Emilion, régalez-nous.
Sainte-Foy-Bordeaux et Sainte-Croix-du-Mont, régalez-nous.
Saint-Julien, enivrez-nous.

Saint-Georges-Saint-Émilion, régalez-nous.
Saint-Amour, régalez-nous.
Tous les vins rouges et vins du Bordelais, enivrez-nous.

Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Saint-Just et Saint-Pourçain, régalez-nous.
Saint-Véran et Saint-Romain, régalez-nous.
Tous les vins du Val de Loire et de Bourgogne, enivrez-nous.

Saint-Bris, Saint-Pierre Doré et Saint-Péray, régalez-nous.
Saint-Chinian et Saint-Joseph, régalez-nous.
Tous les vins blancs, vins floraux et vins fruités, enivrez-nous.

Sainte-Maure-de-Touraine et Saint-Rémois, puez pour nous.
Pauligny-Saint-Pierre et Saint-Florentin, puez pour nous.
Tous les fromages de chèvre et au lait cru, engraissez-nous.

Saint-Laurent et Saint-Félicien, puez pour nous.
Saint-Marcellin, puez pour nous.
Tous les fromages à pâte molle et à croûte fleurie, engraissez-nous.

Saint-Paulin et Saint-Nectaire, puez pour nous.
Saint-Rémy et Saint-Gelais, puez pour nous.
Tous les fromages à pâte pressée non cuite, franc-comtois ou poitevins, engraissez-nous.

Saint-Siméon et Saint-Foin, puez pour nous.
Saint-Just et Saint-Staib, puez pour nous.
Tous les fromages franciliens et rhônalpins, engraissez-nous.

Saint-Agur et Saint-Julien, puez pour nous.
Saint-Albray et Saint-Môret, puez pour nous.
Saint-Algue, tous les fromages auvergnats, nordistes et aquitains, engraissez-nous.

Curé nantais et Caprice des dieux, puez pour nous.
Chaussée aux moines, puez pour nous.
Tous les fromages religieux ne commençant pas par le mot « saint », engraissez-nous.

Saint-André et Saint-Nicolas, puez pour nous.
Saint-Pierre et Saint-Gildas-des-Bois, puez pour nous.
Tous les fromages de France et de Navarre, engraissez-nous.

De la famine et de la soif, délivre-nous, docteur.
De la gloutonnerie et de l’abus des bonnes choses, délivre-nous, docteur.
De l’obésité et de l’alcoolisme, délivre-nous, docteur.
Du cholestérol et de la cirrhose, délivre-nous, docteur.

Nous qui sommes buveurs de glace, écoute-nous.
Nous qui sommes mangeurs de graisse, écoute-nous.

Ô psy, écoute-nous, 
Ô psy, écoute-nous. 
Régime, exauce-nous,
Régime, exauce-nous.

Voilà pour cette litanie d’ivrognerie et de gloutonnerie ! Si vous n’avez jamais lu ou entendu la litanie des saints pour de vrai, je vous invite à voir à quoi ça ressemble sur ce lien.

Jean O’Creisren

Crédits image : https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/jeu-icones-doodle-noir-vin_2870645.htm


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Comment disait-on, dans la Grèce antique… ?

Tous les hellénistes ont appris les déclinaisons du grec ancien avec des noms tels que ἡ ἡμέρα, τῆς ἡμέρας[1], ou encore ὁ λόγος, τοῦ λόγου[2]. Mais certains mots, souvent d’un autre niveau de langage, ne sont pas mentionnés en classe.

Intéressons-nous à ces lexèmes qui, d’après le professeur Quentin-Baugos Krouakilêleubos Sakastou, faisaient la vie quotidienne des habitants de la Grèce antique…


1re déclinaison (noms féminin en –α, génitif en –ας) :
ἡ βόννα, τῆς βόννας [ê bonna, tês bonnas] : la charmante demoiselle[3]
ἡ πέτα, τῆς πέτας [ê péta, tês pétas] : la femme vulgaire
ἡ πούφια, τῆς πούφιας [ê pouphia, tês pouphias] : la femme aux mœurs légères
ἡ κόννα, τῆς κόννας [ê konna, tês konnas] : l’idiote
ἡ γρώνια, τῆς γρώνιας [ê gronia, tês gronias] : la gonzesse
ἡ κάια, τῆς κάιας [ê kaïa, tês kaïas] : le sol pierreux
ἡ δεγεύλα, τῆς δεγεύλας [ê dégueula, tês dégueulas] : la déchetterie
ἡ γαύδα, τῆς γαύδας [ê gauda, tês gaudas] : la chaussure


1re déclinaison (noms féminin en –ή, génitif en –ῆς) :
ἡ βουιαϐή, τῆς βουιαϐῆς [ê bouiabè, tês bouiabès] : la soupe de poisson
ἡ κηρμή, τῆς κηρμῆς [ê kermè, tês kermès] : la foire du dimanche après-midi
ἡ ὡτή, τῆς ὡτῆς [ê ôtè, tês ôtès] : l’employée au sein d’une compagnie aérienne


2e déclinaison (noms masculins en –ος, génitif en –ου) :
ὁ κάσος, τοῦ κάσου [o kassos, tou kassou] : le marginal
ὁ βώλος, τοῦ βώλου [o bolos, tou bolou] : le soumis
ὁ βώγος, τοῦ βώγου [o bogos, tou bogou] : le joli garçon
ὁ βος, τοῦ βου [o bos, tou bou] : le patron
ὁ νιάκος, τοῦ νιάκου [o Niakos, tou Niakou] : le Japonais[4]
ὁ βλώκος, τοῦ βλώκου [o blokos, tou blokou] : la forteresse de la côte atlantique
ὁ κρένιος, τοῦ κρένιου [o krénios, tou kréniou] : le quartier sensible
ὁ δούδος, τοῦ δούδου [o doudos, tou doudou] : l’objet transitionnel
ὁ κλάκος, τοῦ κλάκου [o klakos, tou klakou] : le camembert
ὁ σπεκύλος, τοῦ σπεκύλου [o spékulos, tou spékulou] : le biscuit belge


2e déclinaison (noms neutres en –ον[5], génitif en –ου) :
τό πωκέμον, τοῦ πωκέμου [to pokémon, tou pokémou] : la créature de manga
τό τωϐλέρον, τοῦ τωϐλέρου [to tobléron, tou toblérou] : la tablette de chocolat
τό σιλίκον, τοῦ σιλίκου [to silikon, tou silikou] : la chirurgie esthétique
ό ἁνέμον, τοῦ ἁνέμου [to anémon, tou anémou] : l’asexué
τό πέρον, τοῦ πέρου [to péron, tou pérou] : l’identité nationale argentine
τό πέπον, τοῦ πέπου [to pépon, tou pépou] : le communisme
τό ἤρμιον, τοῦ ἤρμιου [to hermion, tou hermiou] : le premier prix de sorcellerie
τό κάνιον, τοῦ κάνιου [to kanion, tou kaniou] : le précipice dans le Far West


3e déclinaison (noms masculins en –αξ, génitif en –ακος) :
ὁ φαξ, τοῦ φακος [o phax, tou phakos] : l’ancêtre du courrier électronique
ὁ Ἀλίφαξ, τοῦ Ἀλίφακος [o Haliphax, tou Haliphakos] : la capitale de la Nouvelle-Écosse

Jean O’Creisren


[1] « ê èméra, tês èmèras » : « le jour » (qui a donné en français le mot « éphémère »)
[2] « o logos, tou logou » : « le discours » (mot d’où provient le suffixe –logie dans les noms de disciplines comme « biologie », « géologie », « astrologie », « théologie » et autres « psychologie » ; cette racine est aussi à l’origine du suffixe –logue dans « philologue », « sociologue » et « scientologue », entre autres).
[3] Nous laissons au Professeur Krouakilêleubos Sakastou l’entière responsabilité de la terminologie machiste des mots suivants et invitons la gente féminine à le prendre avec le sourire.
[4] Nous laissons au professeur Krouakilêleubos Sakastou l’entière responsabilité de ce mot à consonance raciste et invitons nos amis japonais à le prendre avec le sourire.
[5] En grec, l’on ne prononce pas les nasales : prononcer cette désinence comme l’ensemble de lettres -on- de « bonne » et non celui de « bon ».


Crédits image : https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/illustration-grece-antique_3098924.htm


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Commentaire linguistique sur Quevedo

Les jurons distingués

Nous avons souvent tendance à utiliser des jurons grossiers, sans forcément penser à ce qu’ils signifient…

Cherchons des synonymes courants et soutenus de quatre interjections vulgaires fréquemment utilisées en français :

Merde (substantif féminin) : excrément, fiente, crotte, caca, selles, déjection, étron, immondice, etc.

Putain (substantif féminin) : prostituée, courtisane, péripatéticienne, fille de joie, fille publique (vieilli), catin, belle-de-jour, belle-de-nuit, etc.

Bordel (substantif masculin) : maison close, maison de tolérance, boxon, etc.

Fait chier (périphrase verbale avec omission du pronom personnel sujet) : laxatif

Certains mots d’une vulgarité semblable sont aussi utilisés très fréquemment. Il nous paraît tout aussi opportun d’en proposer des alternatives :

Chiant (participe présent à valeur adjectivale) : déféquant

Chieur, chieuse (substantif) : déféqueur, déféqueuse[1]

Emmerder (verbe du premier groupe) : (en)crotter

Foutre (verbe du troisième groupe) : mettre (poser, déposer, entreposer, fourrer) ou faire (fabriquer, mener à bien, réaliser, etc.)

Un certain nombre de gros mots ont un signifié très peu correct. Nous avons donc préféré mettre là un frein au flot de notre imagination…

Afin d’illustrer notre propos, imaginons un dialogue entre deux étudiants, Jules et François. Ces derniers échangeraient dans une conversation-type de la vie en colocation :

—    Laxatif ! François a encore laissé son fille publique de shampooing dans la douche… François !
—    Péripatéticienne ! Pourquoi tu cries comme ça, Jules ?
—    Pourquoi ? Ah, belle-de-jour, ça, c’est la meilleure ! Combien de fois faudra-t-il que je te répète que, si tu laisses ton shampoing de fiente dans la douche, les autres n’ont plus de place pour mettre leurs affaires ?
—    Excrément ! J’ai encore oublié…
—    Ben ça…
—    Mais c’est pas ma faute, étron !
—    Courtisane de maison close de crotte ! En plus, tu vas essayer de me faire croire que t’y peux rien ? T’es malani[2], peut-être ? C’est vraiment déféquant que, chaque matin, quand j’arrive, le chef dans l’arrière-train[3], pour me doucher, le gigolo de shampooing de monsieur François m’en empêche… Ça m’encrotte vraiment de te dire ça, mais la prochaine fois, je le dépose dans la poubelle !
—    Fille de joie ! Fais pas ton déféqueur !
—    Mais c’est toi le déféqueur, boxon !

Jean O’Creisren

[1] « Déféqueur » et « déféqueuse » sont des néologismes ; [2] « Teubé » ; [3] À vous de trouver quelle expression se cache dans cette réplique…


Vous voulez en savoir plus sur la genèse de cet article ?

Je vous invite à lire « Faut-il enseigner les gros mots aux étrangers ?« 


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