Dans la foulée de mon séjour itinérant en Castille, j’ai passé cinq jours en Andalousie, du 14 au 18 août 2024. 💃 Je n’avais pas foulé le sol de cette région de l’Espagne depuis février 2010, soit plus de quatorze ans.
Avec mon ami Mickaël, nous avons quitté Carthagène de bon matin, en direction de Cordoue. 👳♂️
À la gare routière, j’ai été assez surpris par le logo de l’armateur de notre car :

Que vous évoque cet acronyme associé à la mairie de Séville ? De prime abord, j’ai pensé aux Noticieros y Documentales (NO-DO). Ces courts-métrages furent diffusés avant chaque film dans l’ensemble des cinémas espagnols pendant une quarantaine d’années. 🎞 Il s’agissait de l’un des principaux outils de propagande du régime franquiste. Par conséquent, pourquoi ce sigle est-il ainsi associé à la capitale de l’Andalousie, près de cinquante ans après la Transition démocratique ? 🗳 La réponse est simple : NO8DO ne fait pas référence au général Franco, mais à d’autres chefs d’État bien plus loin dans l’histoire nationale. En effet, au XIIIe siècle, le roi de Castille Alphone X le Sage fut chassé du pouvoir par son fils Sanche. ⚔ Le souverain déchu trouva refuge à Séville, un fief qui lui resta fidèle. L’accord de paix entre les deux parties permit à Alphonse de vivre en sécurité dans cette ville. L’acronyme NO8DO se lit en fait No me ha dejado (Elle ne m’a pas laissé [tomber]). En effet, le symbole en forme de huit représente un outil servant à filer la laine, nommé en espagnol madeja. 🐑 Plus d’informations sur ce lien.
Lors du trajet vers Grenade, j’ai pris quelques clichés de la fenêtre du car. 🚃 On y voit notamment des oliveraies. Ces paysages se situent pour la plupart dans la province d’Almería :




























Nous avons fait une escale d’une heure à la gare routière de Grenade. Cette ville chargée d’histoire fut le dernier bastion arabo-musulman de la péninsule Ibérique. Les princes nasrides savaient que leur temps était compté. 👳♂️ C’est pourquoi ils construisirent leur palais, l’Alhambra, avec des matériaux pauvres, tels que la brique et le stuc. Néanmoins, les moulures très fines impressionnèrent les Espagnols lorsque les Rois catholiques prirent la ville en janvier 1492. Cette merveille a donc traversé les siècles. Je n’ai pas eu le temps de la revisiter lors de ce bref passage dans cette ville d’Andalousie. En revanche, je peux vous proposer les photos prises en novembre 2009, lorsque je suis venu y rendre visite à un ami qui y effectuait son séjour Erasmus :




















Voici d’autres clichés de Grenade datant de ce voyage d’antan. Vous remarquerez une photo de groupe où l’on ne voit que nos pieds. C’est normal : le passant à qui nous avions demandé de nous photographier n’avait pas bu que de l’eau… 😉








Le jeudi 15 août, an de grâce 2024, nous sommes allés à la mosquée-cathédrale de Cordoue pour assister à une magnifique messe solennelle en l’honneur de la Vierge Marie, dont nous fêtions l’Assomption. 🌸 De fait, l’église baroque construite au milieu de cet ancien lieu de prière musulman est dédiée à la Mère de Dieu, élevée au Ciel avec son âme et son corps, sans que ce dernier n’eût subi la corruption de la mort. 💀 En effet, la mort est une conséquence du péché, or les catholiques croient que Marie n’a jamais fauté, car elle est l’Immaculée conception. Le dogme de l’Assomption a été reconnu officiellement par le Pape il y a moins d’un siècle, après quelque deux millénaires de croyance populaire. La messe, présidée par l’évêque du lieu, était magnifique, chantée par d’excellents choristes, certainement professionnels.
Pour commencer, voici quelques photos de l’extérieur de l’édifice religieux (partie donnant sur la rue, minaret-clocher et cour intérieure plantée d’orangers) :
















































À partir de 15h, j’ai visité l’intérieur de la mosquée. Pour commencer, voici quelques photos de la salle de prière, avec sa fameuse forêt de colonnes :





















































Comme vous l’avez remarqué, la religion chrétienne s’est approprié ce qui fut la troisième mosquée du monde par sa taille. 🕌 En effet, Cordoue était une ville califale. Elle était également l’agglomération la plus importante d’Europe à cette époque, forte d’un demi-million d’habitants. Voici quelques photos du chœur baroque de la cathédrale, où j’ai pu assister à un sacrifice humain en début de journée, comme je le fais chaque dimanche, lorsqu’un prêtre renouvelle la mort du Christ en consacrant le pain et le vin sur l’autel :


















Comme vous pouvez le constater, un tableau représentant l’Assomption de la Vierge Marie orne la partie supérieure du retable. 🌸
Pour revenir aux éléments propres à l’ancienne mosquée, voici deux clichés du mihrab. Cette niche se situe au milieu du mur de la qibla, qui est orienté vers La Mecque. 🕋 Ce pan indiquait aux fidèles comment se positionner lors de la prière. Le mihrab était l’endroit d’où prêchait le calife omeyyade chaque vendredi. Au niveau acoustique, tout était étudié pour qu’on l’entendît au mieux.


Le soir, nous sommes sortis et, intrigués par une musique de fanfare, nous avons suivi le flot humain pour nous diriger vers la Cour des orangers de la Mosquée-cathédrale. 🎺🍊 Nous avons alors assisté à la magnifique procession organisée à l’occasion de l’Assomption. Vous pourrez visionner une vidéo de cet événement en cliquant sur ce lien.
Voici quelques clichés cordouans pris lors de notre promenade nocturne :





























Le vendredi 16 août, Mickaël est parti pour Grenade, d’où il gagnera Paris. Pour ma part, je poursuis mon séjour à Cordoue, où il me reste encore un certain nombre de choses à voir. 👀 Pour commencer, voici quelques clichés pris de jour des ruelles de la cité andalouse :







Voici quelques vues des bords du Guadalquivir capturées vers 15h30, par une chaleur de 37°C :





Dans la soirée, je me suis promené dans une autre partie de la ville, notamment un jardin public tout en longueur, le Paseo de la Victoria :
























Entre 21h45 et 23h30, j’ai visité Medinat az-Zahrât. En 711, une armée musulmane a envahi la quasi-totalité de la péninsule Ibérique. En effet, les Arabes avaient conquis l’Afrique du Nord, où la population locale s’était convertie en masse à l’islam. ☪ Or, tout homme musulman avait le devoir de s’enrôler dans l’armée. De nombreuses troupes majoritairement composées de Berbères envahirent alors de royaume wisigoth, qui tomba facilement. La population accepta les nouveaux venus de manière assez docile. À cette époque, l’administration du territoire conquis était assez chaotique et l’on ne pouvait pas parler d’État à proprement parler. Ce n’est qu’en 756 que le prince omeyyade Abd el-Rahmân Ier débarqua sur ces terres et y établit l’émirat de Cordoue. 👑 En 929, son descendant Abd el-Rahmân III se fit proclamer calife, c’est-à-dire commandeur des croyants, soit plus ou moins l’équivalent Pape pour les catholiques. Quelle était sa légitimité pour se valoir d’un tel titre ? Les Omeyyades furent la première dynastie califale, siégeant à Damas dès le VIIe siècle après les quatre califes dits « bien guidés », tous compagnons de Muhammad. Au VIIIe siècle, ils furent presque tous massacrés par une autre famille, les Abbassides, qui s’empara du trône et établit le califat à Bagdad. 🕌 Seul Abd el-Rahmân Ier avait réussi à s’échapper, puis à gagner Al-Andalus, où ses origines familiales lui donnèrent la légitimité pour établir un émirat. Pour aller plus loin avec le titre de calife, son descendant Abd el-Rahmân III s’appuyait donc sur sa noble lignée, mais aussi sur le fait que Cordoue était une ville d’une importance majeure dans le monde d’alors. Par ailleurs, un second califat avait déjà été proclamé par les Fatimides, famille chiite, en Afrique du Nord, par opposition aux Abbassides sunnites. Craignant une invasion de ces ennemis hérétiques, Abd el-Rahmân s’autoproclama troisième calife de l’Oumma. Voici une vidéo en espagnol reconstituant ce que savent les historiens de la cité califale :
La porte du Nord servait à ravitailler la ville. Cette dernière avait été établie au pied de la Sierra Morena, ce qui permettait à la fois de l’approvisionner en matériaux de construction (en particulier en pierre issues des carrières disponibles à proximité) et de la pourvoir en eau. Des aqueducs faisaient déjà descendre l’eau courante depuis la montagne jusqu’à Cordoue depuis l’époque romaine. Abd er-Rahmân III, qui construisit Medinat az-Zahrât afin d’asseoir son autorité en tant que calife et non comme simple émir soumis à Bagdad, dévia une partie du réseau pour alimenter ce centre de pouvoir. 💧 La photo du portail correspond à la porte du Nord, comme une porte de service où transitait toute la logistique. Elle était gardée par deux soldats qui, dans leur tour, disposaient même de latrines individuelles. Les eaux usées étaient évacuées par un système de tout-à-l’égout, qui se vidait sans difficulté du fait de la pente naturelle du terrain.








Voici quelques clichés des vestiges de la salle somptueuse où attendaient les ambassadeurs venus s’entretenir avec le calife. Ils venaient de différents États de la Chrétienté ou d’Afrique du Nord. Une fois arrivés à Cordoue, ils étaient escortés par la garde califale jusqu’à l’alcázar. Le but était de leur en mettre plein la vue, notamment par un banquet au cours de cette longue attente. Contrairement à d’autres époques et aires géographiques de la civilisation arabo-musulmane, le vin n’a jamais été prohibé en Al-Andalus, du moins avant l’arrivée des courants rigoristes almoravides et almohades. 🍷 Cela était dû au fait que la Bétique, province correspondant au sud de la péninsule Ibérique, avait été fortement romanisée après la seconde guerre punique. Faire disparaître la culture de bonne chère était tout simplement impossible aux conquérants nord-africains fraîchement islamisés. Les convives qui souhaitaient s’entretenir avec le calife pour négocier avec lui se voyaient servir à boire abondamment. On leur faisait aussi fumer du chanvre indien, si bien que, quand ils étaient enfin reçus par le maître des lieux, ils avaient le ventre plein et la raison altérée par certaines substances. Devant un calife qui en imposait par sa majesté, ils ne faisaient donc pas le poids pour défendre les intérêts de leur souverain.








Ces éléments témoignent de l’histoire militaire du site archéologique. Les arcades étaient surmontées par un balcon, d’où le calife révisait ses troupes, qui stationnaient sur une immense place, avant de les envoyer, par exemple, commettre des razzias contre les royaumes chrétiens du Nord de la péninsule. ⚔ Les points noirs dans le sol en marbre sont la preuve que Medinat az-Zahrât a été brûlée. En effet, ils ont été causés par l’impact des clous de la toiture, en fer incandescent, qui sont tombés lors de l’incendie. Seulement trois califes se sont succédés à cet endroit, pendant à peine quatre-vingt ans : Abd er-Rahmân III, Al-Hakam II et Hicham II. Au début du onzième siècle, le vizir Almanzor, dirigeant de fait, a voulu faire succéder son fils à Al-Hakam II. Ce dernier, qui acceptait toujours tout, avait donné son accord et signé, mais les partisans de la dynastie légitime des Omeyyades ne l’entendirent pas de cette oreille et une guerre civile éclata entre les deux partis, débouchant sur la fin du califat et le morcellement d’Al-Andalus en plusieurs royaumes de taïfas.





Voici les deux façades de la maison du prince héritier. Al-Hakam II fut enfermé dans cette prison dorée pendant quarante ans, tant que son père était au pouvoir. Il se consacra principalement à l’étude, ce qui en fit un calife savant et pieux, qui favorisa le développement des arts et des lettres sous son court règne.

Poursuivant notre visite, contemplons et étudions les ruines de la demeure du vizir Jafar. Ce dernier était un esclave qui gagna la confiance du calife au point de devenir son bras droit. Eunuque, il vivait seul, mais ses serviteurs habitaient dans des chambres annexes au logement. Il disposait de latrines privées, ce qui était une innovation et un progrès par rapport à l’époque romaine. Sa vaste maison richement ornée témoigne de l’importance du personnage.





Enfin, terminons avec le four des cuisines de l’alcázar et les habitations des serviteurs :



Le vivre-ensemble pacifique entre les trois religions monothéistes est-il un mythe ou une réalité ? Certains historiens, comme Philippe Conrad, considèrent que c’est une légende inventée au XIXe siècle sur fond de romantisme, d’orientalisme et d’anticléricalisme. Il considère que la discrimination envers les minorités juive et chrétienne était évidente. La dhimmitude se traduisait par une forte pression fiscale (taxe foncière plus élevée, ainsi qu’un impôt par tête), l’interdiction de détenir des armes, l’obligation de porter des vêtements distinctifs et la prohibition du prosélytisme (y compris le son des cloches et les processions dans la rue). ✝️
À l’issue de la visite, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec notre guide, Carmen, qui est également une historienne dûment formée, spécialiste d’Al-Andalus, recherchant l’objectivité, mais avec des convictions idéologiques très différentes des historiens conservateurs. Lorsque je lui ai présenté le point de vue de ces derniers, elle m’a répondu que c’est de toute façon un anachronisme de parler de coexistence pacifique dans l’univers violent du Moyen Âge. 🏰 Il y avait certes des discriminations envers les minorités religieuses dans les États musulmans, mais aussi dans les royaumes chrétiens. Par ailleurs, Al-Andalus est une succession de régimes politiques et de courants idéologico-religieux qui s’étend sur près de huit siècle. La condition des juifs et des chrétiens n’était donc évidemment pas la même sous le califat à la culture florissante au Xe siècle et sous les régimes fondamentalistes des almoravides et des almohades deux cents ans plus tard. 🐪 Par ailleurs, l’archéologie nous montre que les maisons des juifs et des musulmans d’une même classe sociale sont très similaires. D’après Carmen, la vraie différence sociale se situait entre les riches et les pauvres. 📊 Enfin, ce qu’attestent tous les historiens est le jeu des alliances entre États de la péninsule, qui n’avait que faire de la religion officielle. Le calife de Cordoue ressentait une inimitié très profonde à l’encontre de son homologue fatimide, mais a pu s’allier de temps à autre avec des royaumes chrétiens. ☪️✝️ De même, à l’époque des taïfas, un roi chrétien et un émir musulman pouvaient s’allier contre un ennemi commun (en l’occurrence une autre entité politique chrétienne ou musulmane). Quoi qu’il en soit, l’histoire n’est jamais noire ou blanche, mais toujours complexe. Notre guide souligne le fait que les Occidentaux acceptent généralement que les chrétiens sont tous différents, car à leurs convictions religieuses s’ajoutent leur langue, leur pays d’origine, l’éducation qu’ils ont reçue, leur activité professionnelle, leur classe sociale, leurs convictions politiques, etc. 👨🏾🦱👨🔧👩💻👩🏻🦰 Pourquoi alors ne pas accepter que les musulmans sont empreints de la même diversité ? Pourquoi avons-nous tendance à tous les mettre dans le même sac ?
Cette discussion a aussi été l’occasion de parler d’épistémologie. 📚 Comme je l’ai évoqué dans un précédent article, à l’heure où j’écris ces lignes, j’étudie le projet de commencer un doctorat en civilisation hispanique. Si tel est le cas, je devrai me pencher sérieusement sur le travail méthodique des historiens. J’aime beaucoup l’histoire, mais il ne suffit pas de connaître plein de dates et d’événements par cœur pour pouvoir prétendre au titre de chercheur en la matière. Un historien digne de ce nom doit être capable d’analyser les documents qui témoignent du passé (principalement les archives et pièces d’archéologie). 📜🏺 Sa compétence revient à analyser ces sources de façon méthodique et rigoureuse afin d’établir les liens idoines, puis de tirer des conclusions logiques et, si possible, irréfutables. Ce métier correspond-il à ma personnalité farfelue, créative et intuitive ? À ce stade, je ne saurais pas répondre et je compte bien poursuivre ma réflexion en prenant conseil auprès des bonnes personnes. 😉
Le samedi 17 août, je me suis embarqué pour Séville, le chef-lieu de la communauté autonome d’Andalousie. 💃 J’avais déjà visité cette ville magnifique début février 2010, et j’avais été assez impressionné par le fait qu’il faisait 18°C et qu’on pouvait presque se mettre en T-shirt. Quatorze ans plus tard, malheureusement, on peut avoir des températures de ce type fin février dans la région de France où j’habite. 😢 Le dérèglement climatique est indéniable et nous sommes tous responsables de prendre soin de notre environnement. 🌱
Veuillez trouver ci-après quelques photos de l’alcázar prises à cette époque. Cette bâtisse imitant l’Alhambra de Grenade était une manière, pour les souverains castillans qui venaient de reconquérir l’ouest de l’Andalousie, de rivaliser avec les princes nasrides. Comme à d’autres endroits, les imitations de calligraphie arabe par les artisans mudéjares ne veulent absolument rien dire.









Voici un cliché du retable de la Virgen de los Mareantes :

Dans le centre-ville se trouve également l’hôtel de luxe Alfonso XIII, en l’honneur du roi d’Espagne à l’époque de la Restauration (monarchie parlementaire qui commença en 1874 et prit fin avec la proclamation de la IIe république en 1931). 🤴 Alphonse XIII a commencé à régner en 1902. Veuillez trouver ci-après des photos de la bâtisse éponyme :



À cette époque, j’étais accueilli dans la capitale de l’Andalousie par une cousine qui effectuait son séjour Erasmus à l’université de Séville, plus particulièrement dans cette belle faculté, qui est une ancienne fabrique de tabac 🚭 :










D’autres photos montrent de beaux éléments d’architecture sévillans, à l’instar de la Place d’Amérique et de la Place d’Espagne (avec une représentation du mariage des Rois catholiques à Valladolid) :










Revenons en 2024. Voici une belle vue du Guadalquivir, avec la Tour de l’or en arrière-plan :

En 2010, j’avais déjà capturé quelques clichés de ce cours d’eau que les Romains nommaient Betis et que les Arabes rebaptisèrent dans leur langue Wad al-kébir (« le grand fleuve ») :


Voici d’autres photos sévillanes, notamment des ruelles qui ne sont pas sans rappeler Cordoue. Parfois, cela me semble assez similaire à l’architecture coloniale, que l’on trouve dans les vieux quartiers de certaines villes d’Amérique hispanique. Qu’en pensez-vous ?

































Voici quelques clichés de nuit de la Tour de l’or :


En face de ce monument historique, un bateau à voile dûment gréé reconstitue, paraît-il, l’une des caravelles de Christophe Colomb lors de son premier voyage. 🌎 La taille ne me paraît pas énorme et je me demande combien d’hommes pouvaient tenir dans cet espace clos avec toutes les vivres nécessaires pour un si long voyage…

Enfin, veuillez trouver ci-après quelques photos de jour (datant de 2010) et de nuit (prises pour la plupart en 2024) de la cathédrale de Séville. ⛪ Il s’agit d’une ancienne mosquée, qui conserve son minaret, transformé en clocher et surmonté d’une célèbre girouette, la Giralda. L’édifice a été réaménagé en architecture gothique, mais certains éléments hispano-musulmans (almoravides en ce qui concerne la fameuse tour) ont été conservés. 🕌 De son ancienne fonction, ce lieu de culte conserve également sa Cour des orangers. 🍊 De surcroît, l’église abrite les cendres de Christophe Colomb. À proximité se trouve une statue équestre du Cid.


















Vous l’avez compris : Séville est une ville magnifique, avec de très beaux monuments. Pourquoi ? L’histoire nous apprend que la richesse y coule à flot depuis la découverte de l’Amérique. 🧭 En effet, ce port fluvial assurait la liaison principale de la métropole avec les colonies et c’est là que transitaient notamment les métaux précieux provenant des mines de Potosí ou d’autres lieux du Nouveau monde. Lors de ma promenade nocturne, j’étais accompagné de Miguel, un ingénieur originaire de Grenade qui m’expliquait que l’Andalousie est plutôt une terre de gauche, hormis Séville, une ville de droite, catholique et attachée aux traditions telles que la tauromachie. Il m’expliquait que le territoire andalou est détenu en grande partie par de riches propriétaires fonciers, les latifundistas, qui vivent de la rente de la production d’olives, de vin et de céréales. Ces personnes parfois issus de grandes familles aristocratiques vivent généralement à Séville. En revanche, ceux qui travaillent la terre en différents points de l’Andalousie sont beaucoup plus pauvres et votent souvent pour le Parti communiste. ✊ En vous expliquant cela, je ne me positionne pas, mais je ne fais que relayer le point de vue d’un Andalou qui se dit de gauche et qui m’a bien précisé qu’il ne prétend pas avoir la compétence d’un guide-conférencier.
Passant un peu plus de 24h dans la capitale de l’Andalousie, je ne suis pas énormément sorti de l’auberge de jeunesse. En effet, la chaleur était infernale (quelque 40°C). 🥵 En revanche, j’ai pu rencontrer d’autres voyageurs issus de divers pays, discuter avec eux de sujets édifiants dans différentes langues et même échanger quelques numéros de téléphone.
Le 18 août à 20h, j’ai pu assister à la messe dominicale à la cathédrale. 🥖🍇 Voici quelques photos de beaux bâtiments du centre-ville que j’ai prises sur le chemin du lieu du Sacrifice :






















Pour clore l’album photo relatif à l’Andalousie, voici quelques prises de vue de la chapelle où j’ai pu oír misa, au sein de la cathédrale :



Ce dimanche 18 août à 23h55, j’ai pris le car pour rentrer en France (avec une correspondance au Portugal). Mes longues vacances de prof dureront encore quelques jours, que je mettrai à profit pour préparer l’année scolaire 2024-2025, après un mois de pratique intensive des différentes matières que j’enseigne. Le trajet d’environ trente heures a été pour moi l’occasion de lire les livres au programme de l’agrégation externe d’espagnol, mais aussi de travailler mon allemand, mon portugais et mon arabe sur Duolingo. À bientôt pour de nouvelles aventures !
Voyage en Aragon et en Catalogne
The Backwoods of Canada, un hommage littéraire au pays de l’érable
Visite de la maison-musée de Lope de Vega
Une rencontre incroyable sur le chemin de Compostelle
Valladolid : université, cathédrale et autres merveilles architecturales
