« Unis par le Camino » : Jean O’Creisren publie son premier roman

Qu’y a-t-il de commun entre Albane, Jonaz, Maëlwenn, Hakam, Scratch et Girolamo ?

Apparemment, tout les différencie : une jeune femme au cœur d’or qui parle aussi bien anglais que russe, deux Bretons aussi têtus l’un que l’autre, un chirurgien algérien qui a tout abandonné pour commencer une licence de droit, un SDF alcoolique, ainsi qu’un traducteur italien à la fois fervent catholique et fan du groupe anarchiste Ska-P.

Pourtant, ils vont cheminer ensemble vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils vont affronter les mêmes épreuves sur un pied d’égalité. Avec les autres pèlerins, ils formeront une communauté très hétérogène, mais solidaire. Tous marchent pour une raison singulière, qu’ils en aient conscience ou non. Trouveront-ils ce qu’ils recherchent en cours de route ?

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Vous aimez lire les articles de « Délires de linguiste » ? Quatre ans après avoir lancé ce blog, je publie Unis par le Camino. Ce roman original se développe autour du Chemin de Compostelle. Différents personnages évoluent au cœur de cette Espagne que j’aime tellement. Vous retrouverez dans cet ouvrage ma passion pour les langues, mon goût de l’aventure et une bonne dose d’humour.

Un jeune père de famille qui a lu la première version m’a confié que c’est le genre de lecture que l’on peut recommander à des adolescents. D’après lui, ce roman les hisse vers le monde des grands, avec des réflexions intéressantes d’un point de vue culturel et philosophique, ainsi qu’un idéal sain concernant le goût de l’effort, les relations humaines et les questions affectives.

Cette idée de lecture vous intéresse ? Vous pouvez commander le livre sur le site de l’éditeur.

Vous pouvez également vous le procurer en librairie. Voici les références bibliographiques :

O’CREISREN. Unis par le Camino : une quête de sens sur le chemin de Compostelle. Saint-Ouen : Les Éditions du Net, 2023.

Bonne lecture et ultreïa !

Jean O’Creisren

« Welcome to hell » de Ska-P (paroles en français)

Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ? Voici ma traduction en français des paroles de « Welcome to hell » (¡¡Que corra la voz!! – 2002)

Welcome to hell

Les heures sont éternelles dans ce couloir sale ;
Je pense en détail à mon exécution.
Le temps me presse, why ne puis-je pas l’arrêter ?
Eh brother, welcome to hell

Attaché sur une chaise, ils vont m’électrocuter.
J’ai été condamné à la peine capitale.
J’allègue mon innocence, ils ne veulent pas la voir.
Eh brother, welcome to hell

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

On condamne des déments ou des mineurs
Sur la chaise de la mort ou dans la chambre à gaz.
Combien d’innocents ai-je vu périr ?
Eh brother, welcome to hell

Je vis dans un pays où tu peux tout acheter ;
Être vivant ou mort dépend de ton capital.
Mon futur est déjà écrit, je ne peux pas me défendre.
Eh brother, welcome to hell 

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

DES CRIMES D’ÉTAT CONTRE L’HUMANITÉ CONFORMES À LA LOI EN VIGUEUR.
LES DROITS DE L’HOMME EXISTENT ; ÇA LEUR EST ÉGAL.

WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ASSASSINER !
WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ÉLIMINER !

WELCOME
WELCOME DEATH

Combien d’êtres humains devrez-vous assassiner
Pour vous rendre compte que c’est une atrocité ?
« Œil pour œil », ça ne peut rien résoudre.
Eh brother, welcome to hell

Au fil des ans, on a réussi à démontrer
Que je n’étais pas coupable. Why? On ne peut pas revenir en arrière.
Mon corps est pourri. Why? Je ne peux plus renaître.
Eh brother, welcome, welcome…

L’heure est arrivée, mon frère chicano
Ton heure est arrivée, Afro-américain

DES CRIMES D’ÉTAT CONTRE L’HUMANITÉ CONFORMES À LA LOI EN VIGUEUR.
LES DROITS DE L’HOMME EXISTENT ; ÇA LEUR EST ÉGAL.

WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ASSASSINER !
WELCOME HELL, CETTE AFFAIRE EST CLOSE !
WELCOME HELL, IL FAUT L’ÉLIMINER !

WELCOME
WELCOME DEATH

Source : https://www.letras.com/skap/421978/

Traduction de l’espagnol vers le français par Maya Ferré

Révision et relecture par Jean O’Creisren


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Nahouaille-Aquart

Il était une fois un royaume nommé Nahouaille-Aquart, dont la capitale était Ydoum-Agnet. Ce pays chrétien vivait en paix avec ses voisins, le royaume de Wassa-Nédy à l’est et l’émirat de Kordoura au sud.

À la cour du roi Patrice VII de Nahouaille-Aquart, tout le monde vivait dans la sobriété et le respect les uns des autres. En effet, le monarque n’aimait pas que les nobles fassent étalage de leurs richesses, et exigeait que tout le monde ait sa place dans le château. Aussi montrait-il l’exemple en vivant simplement, partageant sa fortune avec les plus pauvres. Tout le monde aimait ce bon souverain.

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Une fois par an, le roi Patrice VII convoquait vingt-quatre jeunes gens des quatre coins du royaume pour les faire chevaliers. La cérémonie d’adoubement avait lieu le jour de la fête nationale et se poursuivait par un grand banquet.

Ce jour-là, toute la cour était réunie pour l’événement, et les vingt-quatre jeunes gens, agenouillés les uns à côté des autres, recevaient à tour de rôle les coups de l’épée royale sur leurs épaules, puis l’évêque leur imposait sur la tête pour les bénir. Attendant son tour, Habib, de nature assez distraite, regardait les convives. Son regard s’arrêta sur une jeune femme d’une éblouissante beauté. Elle avait le teint clair et les yeux d’un bleu aussi gai qu’un ciel d’été. Sa chevelure blonde rappelait les rayons du soleil. Cette demoiselle avait l’air paisible et son sourire rayonnant rassurait le jeune homme.

Physiquement, Habib n’avait pas le même aspect que cette inconnue. Fils d’immigrés originaires de Kordoura, il était brun, au teint basané. Subjugué par cette sublime beauté, il n’écoutait plus les paroles du cérémonial. Soudain, la jeune femme tourna le regard vers lui. Intimidé, Habib baissa les yeux et fixa le sol. La voix du monarque lui fit relever la tête :

̶ Alors, vous dormez, jeune homme ?

̶ Euh… Non, j’étais juste pensif… 

̶ Que voulez-vous ?

̶ Je veux devenir chevalier.

̶ Pourquoi ?

̶ Pour servir Dieu et mon pays, pour défendre les faibles contre l’oppresseur et pour protéger mon peuple.

̶ Au nom de la maison royale de Nahouaille-Aquart, dit le roi en posant la lame de son épée sur les deux épaules de Habib, je te fais chevalier !

̶ Et moi, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, je te bénis, ajouta l’évêque. Que Dieu te garde dans ce noble devoir qui t’incombe !

Et c’est ainsi que Habib entra dans la chevalerie. La fête continua avec un joyeux banquet. Alors que le jeune homme piochait quelques victuailles sur le buffet, une voix féminine l’interpella :

̶ Voici le chevalier distrait…

Se retournant, il se trouva face à la jeune femme qu’il avait vue pendant la cérémonie.

̶ Bonjour, répondit-il. Je m’appelle Habib el-Kordourawi, pour vous servir ! Et vous ?

̶ Enchantée ! Je m’appelle Églantine. Vous portez donc un nom arabe. D’où venez-vous ?

̶ Je suis né dans le royaume de Nahouaille-Aquart, mais mes parents sont originaires de Kordoura. Ils ont émigré juste après leur mariage. Et vous, êtes-vous de la famille de l’un de mes compagnons, qui ont été adoubés comme moi aujourd’hui ?

̶ Non, répondit Églantine avec un sourire bienveillant. Je suis la fille du roi.

̶ Oh ! Mais vous êtes donc une princesse ! Je ne savais pas…

̶ N’ayez crainte, il n’y a aucun souci ! Si vous avez accepté la bénédiction de l’évêque, j’imagine que vous êtes chrétien.

̶ Certes. Toute ma famille est chrétienne. Mes parents vivaient en bons termes avec nos voisins juifs et musulmans au pays. Mais ils sont partis pour tenter l’aventure à l’étranger.

*

*      *

Ainsi commença une belle amitié entre Habib et Églantine. Il découvrit combien cette jolie jeune femme avait également une belle âme. Il l’aimait en secret, mais n’en parlait à personne. Dans sa prière quotidienne, il la confiait sans cesse au Seigneur. Un soir cependant, il se risqua à aborder le sujet avec l’abbé Nathan, son confesseur.

̶ Merci pour la confiance que tu me fais, répondit le prêtre. Tes sentiments sont beaux, purs, altruistes et désintéressés. Mais n’y croie pas trop…

̶ Comment ça ?

̶ La princesse Églantine est promise en mariage au prince Féhout-Cho, le fils cadet du roi de Wassa-Nédy. C’est ainsi, les princesses ne peuvent épouser que des princes, et non pas d’humbles chevaliers.

̶ Mais… A-t-elle déjà rencontré ce prince ? L’aime-t-elle ? Est-elle d’accord pour l’épouser ?

̶ Elle le rencontrera le jour des fiançailles. Ce mariage n’est pas une question de sentiments. Il s’agit d’une affaire politique, pour assurer la paix entre les deux royaumes. Et comme Patrice VII n’a pas de fils, il compte sur Féhout-Cho pour lui succéder. Quant à toi, oublie Églantine et prépare-toi à servir le futur roi Féhout-Cho Ier, dans convoiter sa future femme.

̶ Mais j’aime Églantine ! Comment pourrais-je l’oublier ? Nous sommes de très bons amis. Je prie pour elle à longueur de journée et…

̶ Eh bien, continue le prier pour elle, mais demande également au Seigneur de t’aider à accepter la réalité. Prie pour Églantine, pour qu’elle soit heureuse auprès de Féhout-Cho et qu’elle soit une bonne reine. Mais toi, ton bonheur ne sera pas auprès d’elle. Donc tu peux d’ores et déjà prier pour celle qui sera vraiment ta femme.

Ces paroles étaient difficiles à entendre pour Habib, mais il fit ce que lui avait dit son confesseur. Après tout, s’il aimait vraiment Églantine, il lui souhaitait d’être heureuse.

Quelques mois plus tard, le jour des fiançailles arriva. Un beau carrosse apparut sur la route de l’est, escorté par des gardes, et s’arrêta sur la place principale d’Ydoum-Agnet. Le peuple et la cour étaient présents pour accueillir l’héritier du trône. Soudain, la porte du carrosse s’ouvrit, et le prince apparut.

En le voyant, tous furent stupéfaits. En effet, il était d’une laideur effrayante, et la princesse Églantine fut prise de dégoût en apercevant son futur mari. Mais elle se dit qu’un corps laid peut cacher une belle âme, et qu’elle découvrirait certainement les vertus de ce jeune homme.

La cérémonie de fiançailles se déroula, et de loin, Habib voyait que son amie avait l’air triste et perdue. Il pria pour elle durant toute la messe :

« Seigneur, je vois bien qu’elle n’a aucune envie d’épouser cet homme. Pourquoi permettez-vous cela ? Je sais que vous aimez Églantine et que vous la voulez heureuse. Si elle peut être heureuse avec ce type, faites naître de l’amour entre eux. Sinon, faites que ce mariage n’ait pas lieu… »

Lors du repas, les deux fiancés étaient assis l’un à côté de l’autre. Le prince Féhout-Cho monopolisait la conversation, faisant montre de son savoir et de son humour. En effet, il était intelligent, bon orateur et très drôle. Il faisait rire Églantine et les autres.

Après le dessert, les valets débarrassèrent, et les fiancés se retirèrent. Une fois qu’ils étaient seuls, Féhout-Cho saisit violemment la princesse et tenta de l’embrasser. Dégoûtée, elle se débattit et cria.

̶ Mais enfin, ma mie ! s’indigna le prince, nous serons un jour mari et femme ; nous pouvons donc nous embrasser !

̶ Non, je ne veux pas ! répondit-elle.

̶ Mais laissez-vous faire, pauvre garce ! Ahhh ! cria-t-il soudainement.

En effet, il sentit sous sa gorge une lame froide.

̶ Lâche-la ! dit Habib, qui se tenait derrière le prince.

Tremblant, Féhout-Cho leva les mains au ciel et laissa partir Églantine. Habib baissa son arme et le prince se retourna. Les yeux noirs et expressifs du chevalier lançaient à son adversaire un regard accusateur. Pour sa défense, celui-ci rétorqua :

̶ Qui es-tu, toi, traître de Sarrasin ? Comment oses-tu m’interrompre quand je courtise ma fiancée ? Ne sais-tu pas que je suis ton futur roi ?

̶ Je ne permettrai pas qu’un porc comme toi règne sur Nahouaille-Aquart et tu n’épouseras certainement pas la princesse Églantine. Elle mérite bien mieux qu’un enfant gâté comme toi !

̶ Ça ne se passera pas comme ça ! répliqua Féhout-Cho avec fureur. Mon père n’acceptera pas qu’on me traite ainsi !

Pendant ce temps, Églantine s’en alla tout raconter au roi, et celui-ci en fut terriblement attristé. Une fois que Féhout-Cho fut retourné à Wassa-Nédy, Patrice VII y envoya un courrier pour annoncer que le mariage n’aurait pas lieu. Quelques jours plus tard, Wassa-Nédy déclara la guerre au royaume de Nahouaille-Aquart.

Dès qu’il apprit la nouvelle, le roi Patrice convoqua Habib.

̶ Tu te doutes bien de la cause de ce conflit, dit le monarque.

̶ Oui, Votre Majesté. Je sais que tout est ma faute, mais je n’ai pas toléré qu’on traite ainsi votre fille.

̶ Tu as très bien fait, Habib. Je te félicite de l’avoir défendue. Il est hors de question qu’elle épouse un type pareil et que mon bon royaume soit administré par cet énergumène. Si je t’ai fait venir ici, c’est parce que je compte sur toi pour une mission spéciale. En effet, je te demande d’aller à Kordoura pour négocier avec l’émir un traité d’alliance. Les troupes de Wassa-Nédy sont bien plus nombreuses et puissantes que les nôtres et nous ne tiendrons pas longtemps sans l’aide de nos voisins du sud. Comme ta famille est originaire de ce pays et comme tu parles sa langue, tu es certainement le mieux placé pour diriger cette ambassade.

̶ Vous pouvez compter sur moi, Votre Majesté !

Le lendemain, dès l’aube, Habib partit avec quelques cadeaux et une escorte. Depuis une fenêtre du donjon, Églantine regarda les voyageurs se diriger vers le midi. Depuis ces beaux yeux clairs, des larmes coulaient sur ses joues blanches. « Mon Dieu, pria-t-elle, protégez ce preux chevalier ! Faites qu’il ne lui arrive rien ! »

Après un voyage qui se déroula sans incident majeur, Habib et ses compagnons furent bien accueillis au palais de l’émir. Celui-ci leur déclara :

« Mes chers amis, c’est sans hésiter que j’entrerai en guerre contre Wassa-Nédy aux côtés du bon roi Patrice. Cela fait des années que ces barbares menacent nos frontières et terrorisent notre population. J’avais justement envie de les attaquer, mais mon armée est moins puissante que la leur. En m’alliant avec Nahouaille-Aquart, je suis sûr que nous les vaincrons ! »

Le jeune chevalier s’en alla porter la nouvelle au monarque, et les hostilités commencèrent. Les ennemis se livrèrent bataille dans la plaine de Mouwal-Jiza, à la frontière entre les trois pays. Les chevaliers de Nahouaille-Aquart se tenaient prêts sur leurs destriers, tandis que les moudjahidines de Kordoura surplombaient le champ de bataille du haut de leurs dromadaires. Habib était chargé de faire l’interprète entre les uns et les autres afin de coordonner les actions communes. Soudain, on entendit un grand vacarme.

Une armée gigantesque apparut à l’autre bout de la plaine. Des soldats armés jusqu’aux dents marchaient au pas, leurs armures provoquant un bruit métallique à faire frissonner les plus braves des guerriers. Bien que preux chevalier, Habib avait peur. Il pria ainsi :

« Mon Dieu, je vais peut-être mourir aujourd’hui. Que Votre volonté soit faite. Je suis chevalier ; je dois me battre pour mon pays jusqu’à la mort. Je le ferai. Je défendrai ma patrie pour la belle Églantine, pour qu’elle puisse vivre dans un pays en paix. »

Puis la bataille commença. Les troupes des deux camps se lancèrent dans un combat sans merci, et Habib luttait avec force, comme porté par une puissance qui lui était inconnue. Le simple fait de penser à son amie lui donnait une vigueur insoupçonnée, jusqu’à ce que sa poitrine fût traversée par une flèche ennemie…

*

*      *

Raphaël Ben David changea les pansements du blessé. Cela faisait trois jours que Habib était entre la vie et la mort.

̶ Va-t-il s’en sortir ? demanda l’abbé Nathan.

̶ Il y a vraiment très peu d’espoir, répondit le médecin. Mieux vaut commencer à prier pour le salut de son âme.

̶ Je vais donc lui donner les derniers sacrements…

Le prêtre avait à peine dit ces mots que Habib ouvrit les yeux, toussa et demanda :

̶ Où suis-je ?

̶ Dans le monastère Saint-Lazare, tout près de la plaine de Mouwal-Jiza.

̶ Mouwal-Jiza ! Mon Dieu, la bataille ! Comment s’est-elle terminée ?

̶ Nous l’avons gagnée, reprit le prêtre en souriant. Wassa-Nédy s’est rendu et un traité de paix a été signé.

Habib se leva, puis commença à chanter et à danser de joie.

̶ Mais… C’est impossible ! lança le docteur Raphaël. Il y a deux minutes, il était à l’agonie, et maintenant, il est en pleine forme, à croire que sa blessure est complètement cicatrisée.

En effet, le jeune homme enleva son pansement, et tout le monde put constater qu’il était pleinement guéri.

̶ C’est un miracle ! s’émerveilla le l’abbé Nathan. Cher Habib, je pense qu’une bonne âme a beaucoup prié pour toi…

̶ Je le pense aussi, s’écria une voix féminine qui venait de derrière le chevalier.

Le jeune homme se retourna et aperçut la princesse Églantine. Il courut vers elle, et s’agenouilla, lui tenant la main.

̶ Églantine, ô ma chère Églantine ! J’ai vu la mort de près, j’ai vu un tunnel au bout duquel luisait une lumière éblouissante, mais je sentais qu’une force me retenait sur Terre. Et cette force, c’était toi ! Oui, je t’aime ! C’est grâce à toi que je suis en vie, grâce à ta prière et grâce à l’amour que j’ai pour toi.

̶ Moi aussi, je t’aime, ô mon beau chevalier Habib ! Tu n’imagines pas combien j’ai prié, pleuré, jeûné pour que tu vives… Je t’aime de tout mon cœur et je suis prêt à te donner ma vie.

̶ Quelle bonne nouvelle ! C’est le plus beau jour de ma vie ! Mais… ton père ? Acceptera-t-il qu’une princesse comme toi épouse le modeste chevalier que je suis ?

̶ Qui a dit que tu n’étais qu’un « modeste chevalier » ? interrogea une voix forte.

Les amoureux se retournèrent et virent le roi Patrice qui avançait avec sérénité.

̶ Tu ne sais pas encore, reprit le souverain, que c’est grâce à toi que nous avons gagné la bataille, mon cher Habib…

̶ Comment ça ? répondit le chevalier, tout étonné.

̶ Comment ça ? Eh bien, premièrement, c’est grâce à toi que nous avons pu établir une alliance avec l’émir de Kordoura, ce qui a doublé nos effectifs. Et d’autre part, tu t’es battu avec une telle force que les chevaliers et les moudjahidines se sont sentis encouragés, tandis que les soldats de Wassa-Nédy ont pris peur. Ils ont même fini par abandonner le champ de bataille. Tu nous as donc fait gagner la guerre. Aussi, pour te récompenser, je t’offre ce que tu désires le plus, à savoir la main de ma fille, ce qui signifie également que tu me succéderas sur le trône de Nahouaille-Aquart après ma mort.

̶ Majesté, je ne sais comment vous remercier !

̶ Moi, je sais : en étant un bon époux pour ma fille, un bon père pour mes petits-enfants et un bon roi pour mes sujets.

̶ Mais un bon roi chrétien, reprit l’abbé Nathan, doit aussi aimer et respecter ses adversaires. Il doit également prier pour eux. Ainsi, cher Habib, chère Églantine, je vous demande de prier pour votre ennemi Féhout-Cho, qui est malheureux. Priez pour qu’il découvre la joie d’être aimé et se convertisse.

̶ Nous vous le promettons ! répondirent en cœur les deux amoureux.

*

*      *

Et c’est ainsi que le modeste chevalier, fils d’étrangers et sauveur de son pays, épousa la belle princesse Églantine. Ils eurent de nombreux enfants, et le règne de Habib Ier de Nahouaille-Aquart fut une période de paix, de prospérité et de bonheur pour tout le royaume.

Quant au prince Féhout-Cho, il épousa Jamila, la fille de l’émir de Kordoura. Elle le trouvait beau, intelligent et drôle, et cet amour était réciproque. La défaite lui avait appris à devenir humble, et son échec lui apporta beaucoup. Il signa un traité de paix avec l’émirat, et c’est à cette occasion qu’il rencontra la princesse. Avant de se fiancer, il se rendit à Ydoum-Agnet pour demander pardon à Églantine, à toute la famille royale et à tous les habitants de Nahouaille-Aquart. Ce pardon lui fut accordé et il se convertit. À la mort de son père, il monta sur le trône de Wassa-Nédy, et administra son royaume avec justice. Sous le règne de Habib Ier et de Féhout-Cho IX, toute la région vécut en paix, pour le plus grand bonheur de ses habitants.

S’il ne s’agit que d’une histoire, une chose est vraie : l’amour et la prière peuvent faire des miracles. J’en suis témoin. Parfois, nous avons l’impression que le mal triomphe et que nous ne pouvons rien y faire. Mais quand on aime et quand on prie, Dieu nous donne toujours ce dont nous avons besoin pour être heureux. Il nous aime et veut notre bonheur, et si nous lui faisons confiance, il fera de grandes choses, même au-delà de ce que nous pouvons espérer, même changer les cœurs les plus endurcis.

FIN


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Comment vous venger d’un commercial qui vous a trompé ?

Il y a quelques mois, je me suis fait avoir par un commercial sans scrupules. Après être tombé dans le panneau, je me suis vengé d’une manière digne d’un traducteur de documents juridiques…

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En effet, l’un de mes amis est un excellent commercial. Dans cet article, nous l’appellerons Aurélien Baratin. Il y a quelques mois, il a réussi à me faire avaler une énormité. Tout a commencé quand il m’a envoyé une photo de lui en robe d’avocat…

Jean O’Creisren : Oui. Tu es devenu avocat ? (NDLR : je n’étais absolument pas sérieux en posant cette première question)

Aurélien Baratin : Oui. Cela fait 8 ans que je travaille sur le concours du barreau dans l’ombre, et la récompense est enfin tombée.

Jean O’Creisren : Si c’était vrai, tu serais le seul mec que je connaisse qui soit devenu avocat sans suivre au préalable un cursus de droit. 😉

Aurélien Baratin : J’en ai suivi [sic]. Mon diplôme à l’École des Baratineurs m’a fait valider des UE de droit et j’ai complété avec une formation à distance. Très peu de personnes autour de moi le savaient. Tu n’as pas remarqué dans la bibliothèque de l’appart pas mal de manuels de droit ?

Jean O’Creisren : Peut-être. C’est donc vrai ? Si oui, félicitations ! Mais je te croirai à 100 % quand tu auras mis à jour ton profil LinkedIn… et je serai ravi de recommander ta compétence « droit ». 😊

Aurélien Baratin : Merci, mais je ne compte pas exercer tout de suite.

Jean O’Creisren : C’est vrai que tu dois d’abord suivre 18 mois de cours et de stage dans une école d’avocats… Où suivras-tu ta formation ? Au fait, pourrais-tu me montrer ton attestation de réussite au concours du barreau ?

Aurélien Baratin : J’ai tout fait à distance, Jean.

Jean O’Creisren : Montre-moi une preuve que tu es reçu !

Aurélien Baratin : Pour le stage, je me suis arrangé avec maître Rilleul-Esteyte, un ami avocat sur Angers spécialisé en droit immobilier. Mon diplôme à l’École des Baratineurs m’avait déjà fait valider plein de choses en droit immo et de la construction.

Jean O’Creisren : Ok. Je vois que cet avocat existe et que tu es bien en lien avec lui sur LinkedIn. Comme tu es du genre à essayer de me faire marcher et comme je n’étais absolument pas au courant que tu souhaitais devenir avocat, j’ai quand même du mal à te croire. Mais si c’est vrai, chapeau !

Aurélien Baratin : J’allais t’envoyer un message salé car j’ai eu l’impression que tu commençais à me sous-estimer et à penser que c’était impossible pour moi. Tu peux demander à maître Rilleul-Esteyte. Je vais faire une soirée l’an prochain et il y sera, bien entendu. Tu peux également en parler avec Yves Carré quand tu le verras puisqu’on a le projet de s’associer.


Là-dessus, j’ai fini par céder et j’ai félicité ledit Aurélien. J’ai vu Me Yves Carré à une soirée chez des amis communs et je suis passé pour une andouille devant tout le monde car lui n’était au courant de rien. Je me suis donc vengé en envoyant ce message au commercial malhonnête. Je me suis permis de revisiter et de complexifier une blague bien connue pour piéger les juristes :

« Salut Aurélien ! Comment vas-tu ? Je rentre d’une soirée où j’ai vu Yves Carré. Il m’a donné plus de détails sur votre cabinet d’avocats. Beau projet ! 😊 Je suis ravi de savoir que tu te spécialises dans les questions de fiducies immobilières.

D’ailleurs, il se trouve que j’ai un ami qui est concerné et je serais preneur de tes précieux conseils à ce sujet. Son père est constituant d’une fiducie familiale et il détient notamment cinq maisons dans un lotissement. Mon ami (dont je dois taire le nom pour des raisons de confidentialité) est fiduciaire et gère ce patrimoine pour l’ensemble de la fratrie. Ils sont donc 5 frères et sœurs voisins. Mon ami est le cadet, mais comme l’aînée est une fille, c’est lui que le notaire a nommé fidéicommissaire en vertu de la loi salique. Ledit ami est donc voisin de sa sœur aînée et il se trouve qu’un œuf de requin-marteau halicorne a été retrouvé sur le muret qui sépare les deux jardins. Comme tu peux le vérifier sur Internet, cet animal est menacé. Ainsi, un œuf de ce poisson est d’une extrême rareté et constitue un vrai trésor. Toutefois, l’inventeur dudit trésor n’est pas l’un quelconque des voisins, mais leur neveu de 9 ans. Comme ce dernier est mineur, le trésor en question revient-il aux responsables légaux de l’inventeurs susmentionné, au constituant de la fiducie, au fiduciaire ou à sa sœur voisine et aînée ? »

Notre baratineur préféré a répondu avec humour en me disant que, comme avocat, il facturerait ses précieux conseils à prix d’or. Certes, le commercial peu scrupuleux qu’il est s’y connaît mieux que moi en techniques de manipulation. Mais le linguiste rêveur que je suis le bat en rédaction juridique. Voici la réponse à mon énigme :

« Effectivement, un œuf de requin-marteau halicorne constitue un trésor d’une extrême rareté. En effet, ce poisson est vivipare et ne pond donc pas d’œufs. La rareté d’un tel trésor n’a d’égal que celle des dragons et des licornes. »

Bref, tout cela pour dire que mon ami est un excellent commercial. S’il n’eut été mon ami, je l’aurais envoyé promener au même titre que les vendeurs, colporteurs et autres arnaqueurs qui essaient de temps à autres de me voler mon pognon.


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« Les gens qui veulent faire rire disent des conneries. Tous les autres font des conneries. »

« On peut cultiver son intelligence, mais on n’a pas de prise sur la connerie. »

« La connerie arrive quand elle veut ; l’intelligence arrive quand elle peut. »

« La connerie contredit le sérieux. »

« La connerie, c’est l’intelligence qui part en vacances. »

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« Le smartphone est-il fait pour l’homme ou l’homme est-il fait pour le smartphone ? »

« L’avenir ne peut arriver que si le présent a fini son œuvre. »

« La tradition, c’est du Passé qui n’arrive pas à mourir. »

« La philosophie, c’est le courage de la raison. »

« 2 + 2 = 4 »

« Vous voulez savoir comment faire rire ? C’est très simple : il suffit d’être drôle. »

« Je n’ai plus aucun souvenir de ma meilleure blague puisque j’étais complètement bourré. » (NDLR : en écrivant cette pensée, Laurent Jouet a menti car il ne boit jamais d’alcool)

« En général, on est toujours d’accord avec soi-même. »

« Si le rire devenait payant, les gros radins arrêteraient de rigoler. »

  • Une blague est une fausse vérité.
  • Putain ! On a le pire professeur de philosophie au monde !

« L’humour est la preuve irréfutable que l’homme ne peut se contenter du sérieux. »

« L’humour est un piège tendu à l’intelligence. »

« L’humour a-t-il sens ? Non, aucun, mais ce n’est pas une raison pour arrêter de rigoler. »

« On peut faire semblant de rigoler, mais on ne peut pas vendre son rire. »

« Personne ne s’arrête de rigoler pour aller au boulot. »

« Amour et humour sont des choses dont un ne peut pas se passer. »

« Comment gouverner un pays dans lequel chaque mythe a cent fois plus d’importance que chaque réalité ? »

« La souffrance, c’est l’intimité la plus profonde, donc peu de choses extérieures peuvent y pénétrer. »

« Une guerre est une machine à produire des héros à partir de cadavres. »

« Une guerre conventionnelle s’arrête toujours faute de combattants disponibles. Une guerre technologique peut durer indéfiniment. Une guerre sans morts peut être une guerre sans fin. »

« Pour un bon boucher, le top des végans, c’est celui qu’il a lui-même découpé en tranches. Et réciproquement pour un végan convaincu. »

« Si tu attrapes la COVID, saisis-la comme une opportunité de te dépasser et de donner le meilleur de toi-même ! »

« En ce jour de COVID, je vais lire des poèmes de Paul Verlaine, même si je sais très bien que ce n’est pas un traitement efficace contre cette maladie. »

« Tout homme a droit au sourire. Chaque sourire en moins fait moins vivre au bout du compte. »

« L’athéisme est une opinion discutable, jamais une solution à tous les problèmes. »

« Beaucoup de gens reconnaissent la présence de Dieu dans la beauté humaine, ce dont on ne parle jamais par peur de verser dans la luxure. »

« Le pape tient son autorité de Dieu seul, donc aucun homme ne peut la lui retirer. »

« Le pape est peut-être l’homme qui dispose de la plus grande liberté de parole dans le monde entier. » NDLR : il faudrait demander au principal intéressé ce qu’il en pense. En effet, j’imagine que le Saint-Père doit faire preuve de beaucoup d’auto-censure du fait que son message sera entendu par des milliards d’êtres humains, doit toujours tirer vers le haut, dire la vérité et doit donner une image optimale du catholicisme sans contredire la doctrine de l’Église. Qu’en pensez-vous?

« La principale barrière au développement est le multilinguisme. Comment développer la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où l’on parle plus de 800 langues différentes ?

Réponse du linguiste : « sur Terre, aucune langue n’est de trop et toutes sont aussi sacrées les unes que les autres; l’homme peut prier Dieu dans toutes les langues ». »

« Le génie de l’homme ne s’explique pas, quel que soit le domaine humain en question. »

« Il y a de moins en moins d’échanges d’arguments et de plus en plus d’échanges d’insultes. »

« Chaque personne qui veut se faire connaître sur les réseaux sociaux ou y défendre une cause ne peut qu’échouer car tous les hommes ressentent beaucoup plus de plaisir quand ils parlent que quand ils écoutent. »

« Mille erreurs valent beaucoup moins qu’une seule vérité. »

« Pour éviter de s’ennuyer, l’homme a intérêt à diversifier au maximum ses erreurs et ses illusions propres. »

« Le porno est une source de frustration pour nous tous qui n’avons pas un corps aussi parfait. »

« Il ne manque qu’une seule chose aux Qataris : le manque. »

« Je pense qu’il faut sortir de la question : « la Bible et le Coran sont-ils d’origine divine ? » Le plus important est de savoir s’ils ont fait progresser l’humanité depuis leur apparition. »

« Le transhumanisme est la haine de l’humanité avant toute autre chose. »

« Pour les transhumanistes, la mort n’est pas la sœur jumelle de la vie, mais juste un accident de parcours inacceptable. »

« Le transhumanisme est la première révolution organisée par les plus riches du monde. C’est la révolution d’Elon Musk, de Jeff Bezos et autres géants d’Internet. »

« Le système politique français ne permet pas de bien gouverner, mais de bien s’opposer. »

« Dans une démocratie, pour qu’une décision soit légitime, il faut qu’elle soit contestée au moins par une personne. »

« La foule fait chuter toutes les républiques mais n’en gouverne aucune. »

« Le communisme était un mariage forcé entre l’homme et la matière. Le capitalisme est un mariage d’amour entre l’homme et l’argent. »

« Entre la patrie et le profit, le capitalisme fait toujours le même choix. »

« Le capitalisme est toujours patriote, du moment que ça ne lui coûte rien. »

« Hitler a détruit des hommes par millions. Mais il n’a jamais détruit la dignité d’aucune de ses victimes. »

« Le génie est un titre qu’on ne peut jamais se décerner à soi-même. »

« Le génie peut trouver dans son propre génie une empreinte du Créateur. »

« Le culte du bon sens, c’est la religion de l’homme qui ne veut jamais rien examiner en profondeur. »

« Le bon sens des uns n’est jamais le bon sens des autres. »

« La folie résiste toujours au bon sens. »

« Est-ce la philosophie qui rend fou ? Ou est-ce que les fous sont depuis toujours davantage attirés par la philosophie que par d’autres disciplines ? » NDLR : Laurent Jouet est passionné par la philosophie et assume tout à fait ses côtés complètement zinzin.

« En sciences, il faut toujours prouver qu’on a raison du début à la fin. Les philosophes, eux, bénéficient tous d’une sorte de présomption de vérité et de sagesse. »

« Un poète vit grâce au langage et aussi pour le langage. »

« Un poète est un amant fidèle et passionné du langage. »

« Pour un poète, le langage n’est pas seulement un moyen pour communiquer, mais aussi une fin en soi. »

« Un poète, c’est quelqu’un qui n’a besoin que de quelques mots pour atteindre le sommet du Mont Blanc. »

« Pour connaître Dieu, il vaut mieux être curieux qu’intelligent. »

« Tous les hommes ont vocation à s’aimer et il n’y a aucune excuse pour ceux qui ne le font pas. »

« La haine peut tout détruire, sauf l’amour. »

« La vie est un privilège accordé à tous les hommes. »

« La vie mérite un sourire. »

« Le quotidien est le mauvais visage de l’universel. »

« Dans une société d’indifférence, des hommes meurent d’être uniquement eux-mêmes. »

« La petite indifférence de chaque jour a un coût social monumental. »

« Se révolter contre le malheur est une perte d’énergie considérable qui empêche de lutter contre lui. »

« Résiste encore, toi qui ne fais que reculer. »

« Si les femmes sont partout, comment les hommes peuvent-ils affirmer leur masculinité ? »

« L’existence de l’humanité ne tient qu’à un fil. »

« L’histoire humaine toute entière n’est qu’un long inachèvement de tous les désirs humains. »

« Si le plus riche est aussi le plus con, ça peut mal finir. »

« Le relativisme moral n’est pas d’abord fondé sur le respect des différences, mais sur une crainte de juger. »

« Le relativisme moral absolu implique de tout tolérer, y compris ce que l’homme peut faire de pire. »

« Sans intériorité, rien n’est possible. »

« Il faut savoir se cacher au fond de soi-même pour ne pas se faire voler par n’importe quoi. »

« Nous sommes tous des nains sur le plan spirituel. »

« Penser, c’est se réconcilier avec l’imprévisible. »

« Penser, c’est le moyen de prendre le pouvoir sur le monde. »

« Netflix : l’urgence de ne rien faire. »

« À la maternité, les enfants n’ont que leur corps en commun. Pour le reste, ils vivent déjà sur des planètes différentes. »

« De nos jours, on devient vieux sans devenir mûr. »

« On a perdu l’art de vieillir. »

« Les vieux ne veulent renoncer à rien. Ils ont droit au bonheur, comme les autres. »

« L’aptitude au renoncement est l’une des choses qui manque le plus aujourd’hui. »

« Le choix donne de la valeur aux choses. »

« L’homme vit dans un monde qui ne s’arrête plus. »

« Le monde semble échapper le plus en plus à l’homme. »

« Ne jamais rien changer sécurise tout le monde mais empêche tout progrès. »

« Un progrès est une rupture avec une tradition ou une habitude. »

« Le progrès est le grand cimetière des choses que l’on n’utilise plus. »

« Le progrès circule sans autorisation. »

« Notre génération est du bon côté de l’histoire du progrès. »

« Le progrès est toujours une tentative de simplification. »

« Les arts évoluent mais ne progressent pas. »

« Progrès rime avec regret. »

Pensées originales de Laurent Jouet choisies par Jean O’Creisren pour ce blog

et publiées avec l’autorisation de l’auteur


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Ecología: ¿A qué se parecería un «Nuevo Trato Verde» para una economía mundial pospandémica?

La pandemia de coronavirus ha causado el mayor choque de la economía mundial registrado en la época contemporánea. El trabajo de reconstrucción que se deberá llevar a cabo tras este desastre tendrá proporciones épicas. Ahora bien, esta obra masiva llega en un momento en el cual los analistas, economistas y activistas en todo el planeta ya instaban a que se cambiara fundamentalmente la configuración de nuestras economías para hacer frente a la crisis climática mundial.

Foto de MIXU en Pexels.com

Está casi universalmente aceptado que debemos descarbonizar nuestras economías y acabar con nuestro uso de combustibles fósiles este siglo para impedir un calentamiento global galopante y catastrófico. Eso era el convenio al cual llegaron los dirigentes que representaban a casi todos los Estados naciones del mundo en el Acuerdo de París sobre el Cambio Climático en 2015.

¿A qué se parecería realmente un Nuevo Trato Verde para la economía mundial pospandémica?

Como en los años 1930, en los cuales el presidente estadounidense Franklin D. Roosevelt implementó el New Deal para salir de la crisis, un Nuevo Trato Verde produciría un beneficio social de mayor interés, es decir, una cierta creación de empleo. El desempleo ha surgido en todo el mundo durante la crisis. La Organización Internacional de Trabajo (OIT) considera que, en 2020, el 8,8% de las horas de trabajo se perdieron respecto a 2019, lo que equivale a 255 millones de empleos de tiempo completo. Y, afortunadamente, la producción de energía renovable (por lo menos de momento) crea más trabajo que la de combustibles fósiles. Esto sugiere que esta transición debería estimular el empleo de forma global. Un programa masivo de aislamiento para millones de edificios y de retroadaptación para miles de millones de viviendas con sistemas de calefacción con emisiones de carbono bajas o nulas (como bombas de calor de fuente de aire o calderas eléctricas) también serían una fuente de nuevos empleos e ingresos para los trabajadores.

Un Nuevo Trato Verde necesitaría que los Estados desechasen todos los subsidios que todavía se otorgan a firmas y hogares para que compren combustibles fósiles. También haría falta un incremento de las tasas sobre las actividades que emiten mucho carbono, como los viajes en avión o la conducción de coches de gasolina o diésel. Sin embargo, tales políticas provocarán una fuerte resistencia por parte de varios grupos de presión. Para contrarrestar este esfuerzo de lobbying y ganar la batalla de la opinión pública, los Estados tendrán que adoptar medidas decisivas y rápidas para sostener la renta de los hogares a lo largo de la transición, redistribuyendo los ingresos de los impuestos sobre el carbono a los consumidores menos acomodados, que quedan afectados por el incremento del coste de la vida.

Fuente: fragmentos de “What would a ‘Green New Deal’ for a post-pandemic world economy look like?”,

The Independent, 10 de febrero de 2021, un texto escrito por Ben Chu y traducido en este blog por Jean O’Creisren.

Para leer una traducción del artículo en francés, haz clic aquí.


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Envie d’acheter des vêtements durables ?

Comment concilier élégance et développement durable ? Hors des boulevards de la fast-fashion, Bapheus propose une alternative qui allie qualité et respect de l’environnement.

Installé à Angers, Paul Saiveau a lancé une marque de vêtements durables. Souhaitant donner du sens à son activité professionnelle, cet ancien consultant a fondé Bapheus en vue de proposer un habillement élégant et écologique.

Entre autres, il fait produire des chemises, pulls, écharpes et T-shirts. Tous ses articles en cachemire sont de grade A. Composés par un textile au fil plus long, ils peuvent durer une trentaine d’années. Cela limite donc les déchets et l’empreinte carbone liée à la production ainsi qu’à l’acheminement. Mais si ces produits de qualité sont plus chers que l’offre de la fast-fashion, cet investissement de départ est rentable sur le long terme. En effet, vous garderez ces habits bien plus longtemps, donc cela vous évitera de sortir votre porte-monnaie plusieurs fois pour des articles que vous ne pourrez porter que quelques années. Faire confiance à Bapheus est donc un choix écologique, mais aussi économique !

Par ailleurs, ces vêtements sont uniquement composés de matières naturelles. Un certain nombre d’articles sont fabriqués en laine mérinos provenant d’Italie. Paul fait également produire au Portugal et en Bulgarie. Contrairement aux grandes sociétés de la fast-fashion, Bapheus propose peu de produits provenant d’Extrême Orient. En fait, seuls des articles en cachemire de grade A sont confectionnés en Mongolie. Pourquoi un tel choix ? Il faut savoir qu’à l’échelle mondiale, cette matière textile est très majoritairement produite en Asie centrale et orientale. Il était donc difficile de faire autrement. Néanmoins, les usines où sont confectionnés ces articles se trouvent à proximité des élevages de chèvres fournissant la matière première. Comme vous pourrez le lire sur ce lien, cela permet donc de soutenir l’économie sur place tout en limitant l’empreinte carbone au début de supply chain. À court ou moyen terme, Bapheus souhaite localiser toute la production en Europe de l’Ouest, afin de favoriser encore davantage les circuits courts.

Vous souhaitez renouveler votre garde-robe avec des articles de qualité ? Vous voulez avoir du style tout en respectant l’environnement ? Alors n’hésitez pas à faire un tour sur la boutique de Bapheus en cliquant ici

Jean O’Creisren


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Les meilleures blagues de Laurent Jouet

Rire, c’est important ! Photo de Helena Lopes sur Pexels.com

Sur ce blog, vous pourrez lire différents articles humoristiques. Pour la rigolade de novembre, je vous propose de laisser la parole à Laurent Jouet, un ami athée très intrigué par le catholicisme. Si cela vous intéresse, vous pourrez lire ses très nombreux commentaires de questionnement métaphysique en bas de mon article « Des arguments pour évangéliser ». Souhaitant séduire une jeune catho, il s’est montré créatif avec cette trentaine de blagues originales. Les propos qu’il y tient sont souvent à prendre au second degré et n’engagent que lui. J’espère que ces blagues vous plairont… Bonne rigolade et bonne lecture !

  • Pourquoi Jésus n’ose-t-il pas revenir sur Terre ?

C’est normal car il se souvient que tout ne s’est pas très bien passé la première fois !

  • Avec Dieu, on ne peut être sûrs de rien : il nous donne la vie, puis il la reprend et à la fin, on ressuscite. J’espère qu’il ne va pas encore changer d’avis !
  • Le latin est une langue morte, mais certains professeurs en vivent plutôt bien.
  • Avant, on pouvait séparer les sports de riches et les sports de pauvres. Si, demain, le Qatar se lance dans la pétanque, ce sera plus difficile…
  • Le sport est devenu un spectacle de qualité que nous n’avons plus aucune raison de pratiquer. En effet, par rapport aux meilleurs, nous sommes tous aussi nuls.
  • De nos jours, on parle souvent de « culte du sport ». Moi, j’y vois plutôt un remord face à la sédentarité.
  • Decathlon et McDonald’s sont liés par un accord secret. L’un nous fait grossir pour que nous finissions chez l’autre.
  • Un bel homme et une belle femme font un très beau couple. Un très bel homme et une très belle femme font juste du cinéma.
  • Dieu est-il encore parmi nous ?

Oui, surtout quand il est absent !

  • Peut-on se passer de Dieu ? Oui. Peut-on se passer de notre téléphone ? Non. Je suis content qu’à notre époque, enfin, les gens aient retrouvé le sens des priorités. 😉
  • Pourquoi Dieu est-il proche des supporter des club sportifs ?

Parce qu’avant chaque match, ce sont toujours eux les plus pieux !

  • Pourquoi Jésus n’est-il pas chinois ?

Je n’en sais rien du tout. Heureusement en tout cas, car si le Vatican était à Pékin, le voyage coûterait une fortune !!!

  • Pourquoi les gens sont-ils devenus athées ? Par fidélité absolue au détachement total.
  • Ce qui manque aux athées pour être pleinement heureux, c’est un pape qu’on puisse critiquer sur tous les sujets à volonté !!!
  • Pourquoi Dieu a-t-il sauvé les hommes ?

C’est quoi cette question de merde ? Tu aurais préféré qu’il sauve les baleines ?

  • Ô toi, la jeune grenouille de bénitier que je cherche à séduire en écrivant ces blagues, pourquoi Jésus et Marie me préfèrent par rapport à toi ?

Parce qu’eux aussi ont droit à des vacances…

  • À Lourdes, il y a des problèmes de fraude : ils se font du blé en revendant les fauteuils roulants des miraculés.
  • Pourquoi l’Église nous demande-t-elle d’être patients ?
    Je ne sais pas, j’ai posé la question à un prêtre et il m’a dit de patienter pour la réponse.
  • Pourquoi prier ne sert à rien ?
    Parce que, si on demande quelque chose, il y aura toujours quelqu’un pour demander le contraire.
  • Pourquoi est-il bon de réciter le chapelet ?
    Parce qu’on ne peut pas en même temps réciter le chapelet et injurier quelqu’un.
  • Dieu dit : « Que la lumière soit ! »

Satan dit : « Que tout soit ténèbres ! »

L’homme dit : « Je dois m’acheter une nouvelle lampe. »

  • Comment ramener les jeunes dans les églises ?

Il faut leur interdire de venir pour qu’ils soient tentés de transgresser !

  • Pourquoi l’athéisme est-il un progrès ?

Parce que c’est ce que disent tous les athées !!!

  • Je suis en parfait accord avec l’idéal de dignité humaine défendu courageusement par le pape. Peut-on y ajouter la garantie d’un droit universel au fromage et au saucisson ?
  • Je viens de passer un test de dépistage de la divinité. Le résultat est négatif.
  • Une mauvaise homélie peut quand même être un bon somnifère.
  • Chaque génération de chrétiens attend la fin du monde, mais pour la génération suivante.
  • Un fou croit toujours que le plus fou, c’est l’autre.
  • Le travail est épuisant ; vive le vol !
  • Le vol est un travail par procuration.

Blagues originales de Laurent Jouet,

sélectionnées, révisées et commentées par Jean O’Creisren


Vous aussi, vous aimez bien rigoler ?

N’hésitez pas à lire ces différents exercices de style et ces séries de blagues :

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L’argot des cathos

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Les jurons distingués

Nous parlons tous breton sans le savoir…

La carte familière

Faut-il enseigner les gros mots aux étrangers ?

Les textos littéraires

Comment disait-on, dans la Grèce antique… ?

Nous parlons tous arabe sans le savoir…

La finance vulgarisée

Litanie des vins et des fromages français

Dialogue absurde pour progresser dans une langue

Une soirée étudiante qui foira…

Les phrases les plus bizarres de Duolingo

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The weirdest sentences in Duolingo

Parlez-vous angevin ?

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À la mémoire du Líder Máximo

Pourquoi suis-je fan de Ska-P ?

Ska-P est un groupe de ska-punk qui chante en espagnol depuis les années 1990…

Connaissez-vous Ska-P ? Il s’agit d’un groupe de ska espagnol originaire du quartier populaire de Vallecas, à Madrid. S’il ne vous dit rien, je vous invite à visiter leur site officiel.

J’ai eu la chance de découvrir Ska-P l’année où j’ai commencé à apprendre la langue de Cervantès. J’avais alors 13 ans. Un cousin m’a introduit dans leur musique et cette dernière m’a plu. En écoutant les chansons de Planeta Eskoria et d’El Vals del Obrero, je me suis vite rendu compte que c’était un truc de rebelles. Et ça, comme ça te parle quand tu es ado ! J’ai découvert ce qu’est l’anarchisme et j’aimais beaucoup chanter “Legalización” pour embêter mes parents.

D’autre part, j’aimais bien le Gato López. Le symbole du groupe « est un chat ouvrier » (“es un gato obrero”) qui porte une casquette verte, jaune et rouge, ainsi que quelques piercings et une médaille anarchiste. Cet animal fume également un joint. Au collège, j’ai dessiné beaucoup de Gatos Lópeces, surtout pendant les cours de mathématiques. Voici mes deux plus belles œuvres en la matière :

J’ai dessiné ce Gato López pour l’afficher sur le mur de la classe, quand j’étais en 3e. C’est un hommage à Ska-P et aux 5 albums qu’ils avaient sortis à cette époque. Mais comme nous n’avions pas le droit de faire valoir des symboles politiques dans la classe, j’ai remplacé la médaille anarchiste par une médaille “Peace and love”. Bon, nous sommes bien d’accord que cela ne convient pas du tout à ce chat si agressif… 😂

Cette série de parodies du Gato López vise à imaginer quels types de chats symboliseraient des groupes d’autres styles musicaux. Enfin, c’est le point de vue d’un adolescent qui a plus de sympathie pour certains genres que pour d’autres…

Mais, surtout, l’écoute de Ska-P m’a énormément fait progresser en espagnol. Grâce à leurs chansons, j’ai pu apprendre les gros mots. En effet, les premières paroles que j’ai mémorisées par cœur sont celles d’“A la mierda”. J’ai également pu intégrer beaucoup de vocabulaire relatif à la politique, mais aussi améliorer ma compréhension orale et mon accent. Je n’aurais pas pu être tête de classe en espagnol de la 4e à la licence Cultures et langues étrangères sans l’aide de Ska-P. Encore aujourd’hui, lorsque je traduis un texte du français vers le castillan, les paroles de leurs chansons me sont d’un grand soutien. Si j’ai un doute sur une préposition ou sur autre chose, je me rappelle que c’est formulé de telle façon dans un chant que je connais par cœur.

En outre, Ska-P propose des morceaux joyeux et dont le son me plaît, même lorsque les propos tenus sont tristes. Par exemple, le rythme de “Un@ más” donne envie de danser, bien que les paroles soient très pessimistes. Ainsi, j’ai parfois besoin d’écouter Ska-P pour me donner du courage : quand je conduis sous la pluie, quand je nettoie mon appartement, quand je fais la vaisselle, etc.

Le Gato López illustre la pochette de l’album ¡¡Que corra la voz!!

De quoi parlent les chansons de Ska-P ?

Les gens connaissent surtout Ska-P pour le tube “Legalización”. Mais il y en a d’autres, qui sont beaucoup plus intéressantes ! Certaines traitent de la condition ouvrière : “El Valso del Obrero”, “Naval Xixón”, “La fábrica”, etc. Les membres du groupe viennent des classes populaires et connaissent bien le sujet.

D’autres chansons traitent de politique. Elles critiquent le capitalisme et l’ordre établi. C’est notamment le cas de “¿Quiénes sois?” et de “Canto a la rebelión”. “Intifada” soutient le peuple palestinien sans aucun positionnement ni antisémite ni islamiste. J’aime bien ce chant, même si je ne pense pas que la contestation violente soit la solution. Le rythme de cette chanson est très rapide. Danser le rock là-dessus est un vrai défi, et je l’ai déjà relevé avec une amie. 😉 Ska-P dénonce également le libéralisme qui régit l’Union européenne dans “The Lobby Man”. De même, le groupe critique la monarchie espagnole dans “Jaque al rey”. Moi qui suis français, j’aime bien “La Colmena”, qui mentionne la crise des banlieues en 2005. Dans cette chanson, on entend Nicolas Sarkozy et Ska-P chante même en français… avec un accent espagnol. Dénoncer, critiquer… Mais bien évidemment, le groupe propose aussi des alternatives ! “Marinaleda” donne l’exemple d’une commune andalouse régie selon les principes de l’autogestion. Ska-P montre que l’anarchisme n’est pas une vaine utopie, mais qu’il peut être appliqué concrètement.

Si leur message politique est très souvent orienté, Ska-P dénonce également des injustices que tout être humain devrait dénoncer. Par exemple, “Violencia Machista” est un cri de résistance contre la violence faite aux femmes. “Alí el Magrebí” est un hommage aux migrants qui nous incite à la solidarité ainsi qu’à la lutte contre le racisme. De même, “Niño Soldado” et “Los hijos bastardos de la globalización” défendent les droits de l’enfant. Enfin, “El Olvidado” nous appelle à aider les sans-abris.

Par ailleurs, Ska-P est sensible à la cause animale. “Insensibilidad” parle des animaux de compagnie abandonnés par leurs maîtres. De même, le groupe s’oppose à la corrida dans “Abolición”, “Vergüenza” et “Wild Spain”.

En tant que groupe anticapitaliste, Ska-P critique la société de consommation. “Consumo Gusto” en est un bon exemple. Par ailleurs, le groupe aborde bien d’autres sujets : la censure, l’environnement, la peine de mort et les violences policières, les revendications féministes et LGBT+, l’évasion fiscale, etc. Enfin, quelques rares chansons ne sont pas engagées. C’est notamment le cas de “No lo volveré a hacer más”. Elle aborde avec humour le sujet des cuites et de la gueule de bois. J’ai regardé le clip avec un ami alcoolique qui ne parle pas espagnol. Il a beaucoup ri en le voyant et m’a déclaré : « Le mec dans la vidéo, c’est moi ! » Dans son premier album, le groupe a sorti “Como un rayo”. J’aime particulièrement le rythme festif de cette chanson. En cliquant ici, vous pourrez en regarder une vidéo avec les paroles. Et sur ce lien, vous trouverez l’archive d’un concertSka-P interprète ce morceau en 1995. Pour leurs grands fans comme moi, il est émouvant de voir les débuts du groupe, quand les membres étaient très jeunes et encore à la recherche de leur style…

À mesure que j’ai progressé en espagnol, je me suis rendu compte que les paroles des chansons de Ska-P relèvent d’une qualité littéraire très intéressante. Elles foisonnent de figures de style et de références culturelles bien trouvées.

Et au sujet de la religion ?

En tant que groupe anarchiste, Ska-P critique beaucoup les religions, et plus particulièrement le catholicisme. Souvent, ils mettent des mots à connotation sexuelle ou scatologique dans leurs chansons à thème religieux. Par exemple, dans l’une d’entre elles, ils comparent le Pape à une mouche à merde.

Ceux qui me connaissent un peu savent bien que, dans la vraie vie, je suis une grenouille de bénitier. Ainsi, bien que je sois fan de Ska-P, je refuse d’écouter les chansons qui ne respectent pas mon Dieu et mes croyances. Néanmoins, j’écoute parfois “Crimen Solicitationis”. Ce morceau s’attaque à l’Église, mais pour des raisons appropriées. En effet, elle met en lumière les abus sexuels commis par certains prêtres. Je suis catholique, mais je considère que ces crimes sont très graves et je suis tout à fait d’accord avec Ska-P pour les dénoncer. Toutefois, ce qu’ils disent sur Benoît XVI n’est pas adéquat étant donné que ce pape est justement celui qui a permis de lutter contre ces atrocités.

Bien que Ska-P se montre hostile envers le christianisme, les références religieuses abondent dans les paroles de certaines chansons. Par exemple, dans “Intifada”, ils chantent “¿Quién podía imaginar que David fuese Goliat?”. Ce vers se traduirait par : « Qui pouvait imaginer que David deviendrait Goliath ? » Le groupe entend par là que les Israéliens et les Palestiniens ont échangé leurs rôles respectifs sur le plan militaire. En effet, dans la Bible, Goliath représente la force armée du puissant peuple philistin (le mot « philistin » a d’ailleurs donné, plus tard, « palestinien ») et David est un enfant juif fragile qui défie le géant en lui lançant des pierres. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit : l’armée israélienne est très puissante et les opposants civils palestiniens ont jeté des cailloux aux soldats de Tsahal au cours de conflits nommés « intifadas ».

En outre, le groupe propose d’autres références à la Bible, à l’histoire de l’Église, à même à d’autres religions (comme l’évocation du croissant et du Ramadan dans “Alí el Magrebí”). Si l’on voulait détailler tout cela, il faudrait écrire un autre article. Quoi qu’il en soit, cela montre que les membres de Ska-P disposent d’une bonne connaissance du catholicisme, comme beaucoup d’Espagnols. De mon point de vue, il est important de s’intéresser à la culture religieuse. Après, croire ou non est un autre sujet. Chacun·e est libre d’avoir la foi ou non. Mais, pour pouvoir choisir, il faut savoir à quoi l’on décide de croire ou de renoncer. Et si votre culture religieuse vous sert à vous opposer à la religion, vos arguments auront beaucoup plus de poids que ceux d’une personne qui se considère comme athée, mais qui, en réalité, ne peut pas critiquer de manière efficace car elle ignore ce qu’elle rejette.

En somme, Ska-P est un groupe que j’aime énormément. Bien que je ne partage pas toutes leurs idées, bien que je n’aie jamais eu la chance de les voir en concert, je suis un grand fan de ces artistes. Ça vaut vraiment le coup d’écouter leur musique. Alors, n’hésitez pas à le faire, ¡¡hasta la victoria siempre!! 😉

Jean O’Creisren

Crédits images : Ska-P et Jean O’Creisren


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Vous pourrez en lire la version espagnole sur : ¿Por qué soy fan de Ska-P?


Vous aussi, vous êtes fan de Ska-P ?

Cliquez pour lire la traduction en français des chansons suivantes :

« Alí el magrebí »

« No lo volveré a hacer más »

« The Lobby Man »

« El Olvidado »

Unis par le Camino : Jean O’Creisren publie son premier roman

« Niño Soldado »

« Patriotadas »

« Consumo gusto »

« Welcome to hell »

« Niño Soldado »


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Mi cuerpo bajo la mirada de Dios

El martes, 3 de mayo de 2016, Jeanne Larghero habló a los estudiantes del tema de la afectividad y de la sexualidad. Este asunto no es en absoluto un tabú en la Iglesia Católica. Se abordó con benevolencia y la conferenciante nos enseñó cuánto la mirada de Dios sobre nuestro cuerpo es bella.

¿Cuál es realmente el punto de vista católico sobre el sexo?


¿Qué dice la Iglesia sobre la sexualidad? El martes, 3 de mayo de 2016, Jeanne Larghero impartió una conferencia para los estudiantes que frecuentaban la capellanía de Cergy-Pontoise, cerca de París. El tema era: «Mi cuerpo bajo la mirada de Dios». La conferenciante es filósofa, escritora y formadora de educación afectiva y sexual. Publicó un libro titulado Quand la philosophie se mêle de sexe (Desclée De Brouwer, 2014). En español, la traducción del título sería «Cuando la filosofía se mete con el sexo». En nuestra sociedad, este tema es omnipresente. Así que esa aclaración sobre el punto de vista de la Iglesia Católica cautivó al auditorio.

En efecto, la sexualidad es un asunto del cual se habla muchísimo. Sin embargo, resulta difícil articular un discurso justo y adecuado al respeto. Jeanne Larghero nos recuerda que Dios, nuestro Creador, se interesa con nuestro cuerpo. No es indiferente al hecho de que un@ tenga un cuerpo de hombre o de mujer. Nos mira y nos dice: «¡Qué hombre tan estupendo!» «¡Qué chica tan guay!» Y es más: ¡Dios tiene sentimientos por nosotros!

Además, nuestro cuerpo sexuado está llamado a la vida eterna. En el día de nuestra resurrección, veremos a Dios en nuestra propia carne, después de buscarlo durante toda nuestra existencia terrenal.

Cuando un@ lee el libro del Génesis, se entera de que el Señor crea al hombre «macho y hembra», si se traduce literalmente. Es el primer relato de la historia en el cual se afirma que el hombre y la mujer tienen el mismo origen y la misma dignidad. Antes de tratar de Adán y Eva, el texto menciona la creación de los animales y su reproducción, pero sin abordar directamente el tema de la sexualidad. A las bestias, Dios no les dice: «Sean fecundos y multiplíquense» (Gn 1, 22). En cambio, solo a la hora de crear una realidad a su imagen, el Señor le otorga la existencia a la pareja humana, dotada de una sexualidad y de una fecundidad. «Y Dios creó al hombre a su imagen; lo creó a imagen de Dios, los creó varón y mujer» (Gn 1, 27). En otros términos, la sexualidad humana no tiene nada que ver con la sexualidad animal, ya que refleja la gloria de Dios. Asimismo, no puedo separar mi forma de vivir la sexualidad y la propia mirada sobre el hombre o la mujer que soy. En efecto, no hay nada más concreto que mi masculinidad o mi feminidad. Si soy un hombre, cuánto más bella sea mi manera de mirar a las mujeres, más bella será mi forma de considerar la propia masculinidad.

Querido por Dios, mi cuerpo sirve a la relación; está enteramente hecho para relacionarse con los demás. No es diferente de mí. En efecto, un@ no «tiene» un cuerpo, sino que «es» un cuerpo. Cuando alguien me dice «te quiero», esto significa que le gusta mi cuerpo. La relación sexual es la forma cumplida de la relación amorosa; por eso la Iglesia pide que no se viva a la ligera, sino que implique un auténtico compromiso de amor.

Aunque el cuerpo del hombre produce espermatozoides sin cesar, el de la mujer sólo es fértil durante unos diez días del ciclo menstrual. Esto significa que la sexualidad humana no es el lugar del instinto y de la reproducción, a diferencia de lo que pasa con los animales. Es algo profundo y sagrado.

Cuando el acto sexual engendra un ser humano, los padres lo crean «para siempre»; le dan vida a un ser llamado a la eternidad.

Después de la conferencia, algunos estudiantes formularon preguntas sobre lo que la Iglesia permite y prohíbe en materia de moral sexual. Jeanne Larghero contestó que moralizar no tiene sentido en sí mismo. Sin embargo, la religión cristiana enseña que el amor y la sexualidad deben vivirse en la verdad, queriendo realmente el bien de la persona con la cual un@ se une, y dándose plenamente. Esto es la propia definición del matrimonio.

La tarde terminó con debates entre los estudiantes, sobre esta hermosa cuestión que preocupa a todo el mundo.

Jean O’Creisren

Créditos de imagen: https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/adam-eve-au-jardin-eden-ander-pommier-au-fruit-defendu-connaissances-vecteur-dessin-anime-illust_4029181.htm


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